Abdelaziz Belkhadem, Ahmed Ouyahia et Bouguerra Soltani, respectivement secrétaire général du FLN, secrétaire général du RND et président du MSP, se sont réunis hier au siège de l'ex-parti unique qui assure la présidence tournante de l'Alliance présidentielle. La question palestinienne étant à l'ordre du jour, les trois formations politiques ont arrêté les moyens de soutien à la population de Ghaza. Mais ont aussi défini la stratégie à mettre en place en vue de la prochaine campagne électorale pour la présidentielle. Les trois partis se sont apparemment résolus à parler d'une seule voix lors de cette campagne pour éviter la cacophonie qui a prévalu lors de la présidentielle de 2004 où chacun d'eux tenait son propre discours, voire se tiraient dessus alors qu'ils soutenaient le même candidat (à l'époque, Benflis était le SG du FLN et s'était présenté comme candidat contre Abdelaziz Bouteflika, tandis que l'autre partie du FLN, les redresseurs, avait opté pour l'actuel chef de l'Etat). D'autre part, le spectre de l'abstention continue de planer sur les prochaines échéances. Et les partis de l'Alliance en sont parfaitement conscients. Abdelaziz Belkhadem l'a clairement explicité hier à l'issue du conclave. Il a indiqué à la presse que les trois partis se sont mis d'accord pour mener un travail pédagogique pour amener les citoyens en âge de voter à, dans un premier temps, aller s'inscrire sur les listes électorales et, dans un deuxième temps, de tout faire pour les convaincre à se rendre aux urnes. L'Alliance a même décidé d'aller dans le détail en menant quasiment le même travail que l'administration. Un travail de proximité, notamment pour ceux des citoyens qui auront changé de lieu de résidence. Mais aussi courtiser les étudiants. Ils sont en effet 1,1 million à fréquenter les universités et autres facultés. Ils sont tous en âge de voter. Le problème qui se pose à l'Alliance, c'est de voir s'ils votent sur leur lieu de résidence ou alors sur les lieux où se trouvent leurs établissements universitaires. D'autre part, la date de l'élection risque de coïncider avec les vacances de printemps. Là encore, le spectre de la perte de plus d'un million de voix fait craindre le pire. «Il s'agit de travailler ensemble pour que le taux de participation soit le plus fort possible», dira Abdelaziz Belkhadem qui précisera que 60% de votants seraient amplement suffisants pour légitimer l'élection. Pour atteindre ces objectifs, une commission a été mise sur pied au FLN pour l'élaboration d'une feuille de route qui prendrait en charge la direction de campagne, les meetings et les différentes activités. Laquelle commission, une fois son travail terminé, soumettra ses propositions aux dirigeants de l'Alliance à l'occasion d'une prochaine réunion. F. A.