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Ce n'est pas pour demain l'exploitation du gaz de schiste en Algérie
Des experts en parlent après l'accord donné par Bouteflika
Publié dans La Tribune le 27 - 05 - 2014

Après que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, ait donné l'accord pour le lancement des opérations d'exploration du gaz de schiste en Algérie, des experts se sont exprimés par le biais de l'APS (Algérie presse service) pour expliquer que cette décision ne doit pas être interprétée comme un feu vert à l'exploitation immédiate, mais comme une phase d'évaluation du potentiel non conventionnel en Algérie.
L'ancien P-dg de la Sonatrach Abdelmadjid Attar, fait savoir que «le programme de 11 forages de gaz de schiste approuvé par le Conseil des ministres correspond à une autorisation destinée à la Sonatrach pour mener une simple campagne d'évaluation technique et financière des possibilités de produire ou non ce fameux gaz».
M. Attar a fait une lecture contraire à la plupart des commentaires et analyses publiés dernièrement par la presse nationale concernant la décision du Conseil des ministres, qui ont interprété les dernières mesures comme un feu vert à l'exploitation du schiste.
Pour lui, «il fallait un accord du Conseil des ministres à l'appel à la concurrence international lancé dernièrement par l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) pour trouver des partenaires en mesure de mener avec Sonatrach des travaux de recherche de façon générale, y compris des hydrocarbures non conventionnels».
M. Attar dira : «Vous comprenez donc que le gaz de schiste n'est pas pour demain et que ce n'est pas avec ce gaz que l'économie de l'Algérie va être diversifiée.»
De son côté, M. Francis Perrin, président de Stratégies et politiques énergétiques, un centre de recherches et d'études sur le pétrole basé à Paris, explique que «cette décision ne constitue pas une grande surprise puisqu'elle vient en application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures de 2013 contenant plusieurs dispositions sur les hydrocarbures non conventionnels».
À rappeler que les 31 permis offerts par Alnaft à l'exploration en 2014 comprennent des zones considérées comme ayant un potentiel important en hydrocarbures non conventionnels.
Selon le directeur de la rédaction du magazine spécialisé Pétrole et Gaz Arabe (PGA), l'exploration de ces périmètres prendra plusieurs années.
Les découvertes qui seront réalisées vont permette à l'Algérie de disposer d'informations techniques et économiques plus précises sur l'exploitation. Pour exploiter ces réserves il faut plusieurs années. Selon M. Perrin, «en cas de découvertes il faudrait encore des années pour développer ces réserves. Tout ceci exige du temps et des travaux. Le développement du gaz et du pétrole non conventionnels, c'est du moyen à long terme, pas du court terme».
Pour sa part, M. Chems Eddine Chitour, professeur à l'Ecole polytechnique d'Alger, indique que le gaz de schiste «doit faire partie d'un bouquet énergétique, mais son exploitation viendra à son heure quand les techniques d'extraction seront matures et respectueuses de l'environnement». Pour lui, «ce sera le travail des générations futures. Pour les générations actuelles, il faut aller à marche forcée vers la sobriété énergétique, développer les énergies renouvelables et surtout donner à l'énergie son coût réel (...). C'est cela la transition énergétique vers le développement durable», recommande le professeur Chitour, qui dirige le laboratoire de valorisation des énergies fossiles de l'Ecole polytechnique d'Alger.
Pour ce qui est de l'aspect rentabilité, il est établi actuellement que le gaz de schiste n'est rentable ni en Algérie ni dans aucun autre pays. «En dehors des Etats-Unis où le contexte est complètement différent, l'exploitation de ce gaz non conventionnel se fait à perte dans le reste du monde», explique M. Attar. Etayant plus ses propos, il dira que «toute future exploitation de gaz de schiste ne surviendra à l'avenir qu'en guise d'appoint pour assurer la
sécurité énergétique du pays et non en tant que source de rente».
M. Chitour, quand à lui, fera savoir «qu'en raison de ses coûts élevés, la production du gaz par fracturation hydraulique a été interrompue par les principales compagnies comme Shell et BP pour manque de rentabilité».
Et d'ajouter : «Le gaz naturel reviendra beaucoup plus cher qu'aux Etats-Unis, où il y a un soutien de l'Etat (3,5 dollars le million BTU).
En Europe on parle d'un coût double. Pour l'Algérie il faut ajouter un autre différentiel ce qui ramènerait le coût autour de 15 dollars, et il n'y aura pas d'acheteur à ce prix.»
M. Perrin pense qu'il faut d'abord «avancer dans les études d'évaluation et passer à l'étape de l'exploration avec forages pour pouvoir donner des estimations chiffrées sur la rentabilité de l'exploitation en Algérie».
Risque de polluer la nappe phréatique
Pour ce qui est de l'aspect environnemental qui a fait couler beaucoup d'encre, l'ancien P-dg de Sonatrach tient à souligner que «le débat actuel sur le gaz de schiste est un peu faussé en ce qui concerne les éventuels risques sur l‘environnement». D'ailleurs, la fracturation hydraulique est pratiquée depuis des décennies en Algérie sans aucun risque, et les volumes d'eau prévus pour le gaz de schiste sont insignifiants par rapport aux ressources existantes au Sahara.
Lui emboitant le pas, le directeur de rédaction de PGA précise que les compagnies pétrolières disposent actuellement «de moyens techniques pour travailler de façon correcte dans le domaine de gaz de schiste tout en respectant l'environnement».
Selon M. Perrin, «il faut juste identifier les risques et étudier les moyens de les réduire voire de les éliminer. Cela suppose un Etat qui joue son rôle de régulation et de supervision et des acteurs économiques responsables», souligne-t-il.
Mais, pour le professeur Chitour, «il n'y a pas d'extraction avec fracturation
hydraulique sans impact environnemental. Un forage de schiste a besoin de 15 à
20 000 m3 d'eau douce par fracturation. Certains puits pouvant être fracturé plus de dix fois, soit au moins 100 000 m3 d'eau nécessaire à cette opération».
«Il faut savoir que pour extraire 1 milliard de m3 de gaz, il faut 1 million de m3 d'eau définitivement perdu et plein de contaminants qui peuvent polluer la nappe phréatique», a-t-il mis en garde en enchainant sur le fait que l'Algérie «dispose d'une nappe phréatique millénaire de 45 000 milliards de m3. Toutes les oasis du Sud vivent de cela et on condamnerait définitivement toute vie au Sahara», a-t-il dit.
B. A./APS


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