Plus de six mois après son lancement, la 3e génération de téléphonie mobile (3G) suscite toujours de l'engouement chez les consommateurs et les trois opérateurs mobiles redoublent d'efforts pour capter le plus d'abonnés. Le dernier opérateur qui arrive sur le marché, Djezzy, dont 51% du capital est détenu par l'Algérie, a décidé d'innover et de proposer de nouvelles offres alléchantes à l'image de celles de l'opérateur public Mobilis et d'Ooredoo. La concurrence s'annonce rude sur ce plan et tant mieux pour les consommateurs. Pour le moment, en raison de l'absence d'un bilan chiffré du taux de pénétration de cette technologie, il est difficile de donner des tendances générales de l'impact du haut débit mobile sur la vie des Algériens. Néanmoins, les opérateurs ont avancé quelques chiffres. Mobilis estime que son parc d'abonnés a progressé de 18% à fin juin dernier. Ooredoo dans son dernier bilan, publié il y a quelques jours affirme enregistrer un nouveau million d'abonnés pour se stabiliser à 11 millions et Djezzy se félicite d'avoir séduit 60 000 personnes par ses services 3G en dix jours. Quoi qu'il en soit, l'arrivée de cette technologie en Algérie, après de longs retards et des reports successifs, a créé un dynamisme particulier dans le secteur des télécoms, mais une évaluation globale reste encore prématurée en raison de la courte durée de son lancement mais également des tarifs pratiqués, jugés encore très élevés pour certaines catégories de la société. Mais, aux yeux des professionnels du secteur, cette technologie permettra de réduire le fossé numérique qui s'est creusé cette dernière décennie du fait d'un immobilisme inexpliqué dans le secteur de l'Internet bien que des efforts monstres aient été consentis pour la démocratisation de la téléphonie mobile. Un secteur qui a connu un boom et qui devait donner naissance, logiquement, à un marché data considérable. Aujourd'hui, l'Algérie est mise sur les rails du train numérique mais c'est toujours insuffisant pour marquer des points sur le registre de la croissance économique. Le taux de pénétration à l'Internet reste encore faible estimé pour l'année dernière à 14%, loin dernière les 49% du Brésil ou les 42% de la Chine. Certes, des efforts sont en cours pour améliorer le classement du pays en la matière et permettre à un grand nombre de citoyens d'accéder à la Toile. Outre la 3G, n'oublions pas le lancement il y a quelque mois de la 4 G LTE par Algérie Télécom ou l'extension du réseau de fibre optique à travers le territoire national, un projet presque indispensable pour tout déploiement de Net. Mais il faut souligner toutefois ce retard qui ne pourrait être compensé autrement que par l'Internet mobile. Pour ce faire, les opérateurs qui ont besoin, entre autres, de temps auront la charge, dans les années à venir, de fournir l'accès à Internet avec des débits très élevés et à un public qui sera certainement en nombre et exigeant. Donc, l'Internet de demain sera décidé aujourd'hui. Toutefois, l'on ne devrait pas oublier que l'accès à la bande passante n'est pas une fin en soi. Les consommateurs s'attendent aujourd'hui à la généralisation de la monétique, des paiements électroniques, du commerce électronique et même l'administration électronique. Des services encore indisponibles pour la majorité des instituions, organismes, administrations et entreprises du pays. Sur ce plan, le pays a besoin aussi de sa petite révolution pour inculquer aux entrepreneurs, chefs d'entreprises et fournisseurs de services publics de nouvelles notions liées au langage des télécoms. Donc, six mois après le lancement de la 3G, malgré l'engouement, le consommateur attend plus de cette technologie. Un plus qui viendrait maintenant des opérateurs économiques, des banques et des administrations... S. B.