Les Etats-Unis ont averti qu'ils pourraient réévaluer leur position vis-à-vis d'Israël à l'ONU, où ils lui apportent traditionnellement une protection systématique. Un éventuel changement de posture de Washington au Conseil de sécurité constituerait une rupture majeure et pourrait permettre l'adoption d'une résolution contraignant l'Etat hébreu à appliquer la légalité internationale qu'il bafoue à tout-va. Le président américain, Barack Obama, a fait part de ses divergences de vue avec les Israéliens. Il aurait indiqué son intention de réévaluer la position des Etats-Unis sur le dossier après la remise en cause par Netanyahu d'une solution à deux Etats. Après avoir mis à mal les relations avec l'allié américain en défiant le président Obama en plein Congrès à Washington, Netanyahu a refusé la veille du scrutin, la question d'un Etat palestinien. Le porte-parole de l'Exécutif américain avait clairement indiqué que les décisions prises par les Etats-Unis à l'ONU étaient fondées sur ce «socle». Obama entretient des relations apparemment difficiles avec Netanyahu, dont les propos sur les Arabes israéliens le jour du vote ont été vivement condamnés par la Maison-Blanche. Ce qui n'a pas été du goût de l'Aipac, le fameux lobby pro-israélien aux Etats-Unis. Cependant, les Palestiniens étaient sans illusion envers des élections qui, généralement, sont l'expression de l'extrémisme et de la haine à leur encontre. Un scrutin qui a été beaucoup raillé par les Palestiniens qui ne s'attendent à rien de nouveau de la part d'un Etat d'occupation qui jouit de l'impunité internationale. Même une victoire de l'adversaire travailliste de Netanyahu, Isaac Herzog, n'aurait en tout cas rien changé à l'enfer des Palestiniens. Ces derniers ont entamé les préparatifs d'une mesure importante : la rupture de la coopération sécuritaire avec le colonisateur. «Nous n'acceptons pas que l'Autorité joue le supplétif d'Israël qui refuse d'accorder leur liberté et un Etat indépendant aux Palestiniens», a tenu à affirmer Mustapha Barghouthi, membre de ce comité. Le président, Mahmoud Abbas, a réaffirmé sa volonté de retourner devant les instances diplomatiques et judiciaires internationales pour obtenir un droit bafoué depuis 1948. L'une de ces instances est la Cour pénale internationale (CPI) devant laquelle les Palestiniens entendent déposer leurs premières accusations contre les dirigeants israéliens pour des crimes de guerre perpétrés notamment à Ghaza. La direction palestinienne avait estimé qu'Israël a choisi la voie du racisme et de l'occupation à celle des négociations, en réélisant Netanyahu. Selon Yasser Abdrabbo, secrétaire général de l'OLP, «Israël n'a pas choisi la voie des négociations et du partenariat». Netanyahu, qui s'est caractérisé par son extrémisme et son refus d'un Etat palestinien a mené plusieurs guerres et agressions contre les territoires palestiniens. Celui qui devrait être jugé pour crimes contre l'humanité pour les exactions commises contre les Palestiniens est sorti grand vainqueur des élections israéliennes. Mais avec la réélection de Netanyahu, les Palestiniens se retrouvent à nouveau en face d'un chef de gouvernement israélien, qui publiquement dit son aversion de l'idée d'un Etat palestinien. Ainsi les Israéliens ont encore une fois voté pour une personnalité politique qui promet de perpétuer l'occupation et la colonisation. L'Etat colonial israélien, que les Occidentaux s'évertuent souvent à qualifier de «démocratie», a pourtant des réflexes d'Etat voyou. Une délégation de quatre députés européens, qui devait se rendre dans les territoires palestiniens, s'est vue refuser l'accès à Ghaza par les autorités d'occupation israéliennes. La délégation devait se rendre à Ghaza, enclave palestinienne soumise à un inhumain blocus d'Israël, puis le lendemain en Cisjordanie et à Al-Qods. «La question, c'est : ‘‘Que cache l'Etat d'Israël en nous refusant l'accès à Ghaza?''», s'est interrogé le député. M. B./Agences