Le Bayern de Munich, à plates coutures, battu par le FC Porto. Mais la particularité de cette rencontre restera pour les spécialistes du football la chute de la sacro-sainte rigueur allemande, même si deux des buts encaissés et qui ont permis de faire immédiatement la différence parce qu'acquis à la première minute de jeu et moins de dix minutes plus tard, sont dus à des fautes de dilettante de Xabi Alonzo et Dante, lesquels, est-il besoin de le souligner, sont tous deux étrangers. Mieux si on ajoute que le troisième but encaissé par Neuer sur une autre faute, cette fois-ci, de Boateng, autant dire que la boucle est bouclée. Sauf qu'il faudrait quand même rappeler que le Camerounais, frère de l'autre, est désormais allemand et l'un des meilleurs éléments de la national manschafft. En fait, si les coéquipiers de Lahm ne prennent pas au départ le match en main, c'est-à-dire s'ils ne tracent pas leur territoire ou autrement dit s'ils n'impriment pas leur marque de fabrique à un match, ces derniers deviennent très rapidement une sorte de géant aux pieds d'argile. Or, l'adversaire ne leur a pas laissé le temps de chauffer la mécanique qu'ils étaient déjà en difficulté avec un penalty à la clé sur lequel l'immense gardien bavarois sera pris à contre-pied. Une fois l'écart creusé, les joueurs de Porto ont développé en roue libre leur football, un football chatoyant dans lequel Brahimi réalisera un geste technique époustouflant. Si l'Algérien a donné l'impression de moins briller que deux ou trois autres vedettes de l'équipe c'est bien en entendu en raison du rôle ingrat qui lui était dévolu, celui simultané de porteur d'eau et d'essuie-glace. Mais tout n'est pas perdu pour les protégés de Guardiola, lesquels serait-il juste de rappeler, jouaient amoindris de Robben et Ribéry notamment ce qui n'est pas rien. Des absences qui expliquent l'extrême solitude de Muller en pointe, quoique leurs doublures en aient honnêtement assumé les lourdes responsabilités. Avec l'avantage du but marqué à l'extérieur, les Bavarois n'auront qu'à marquer deux buts pour passer en quarts de finale. Sauf qu'il est plus facile de le dire que de le faire d'autant plus que les camarades de Martinez risquent de profiter de possibles boulevards que leur laisserait un adversaire contraint de faire le jeu et surtout d'aller de l'avant quitte pour cela à habiter la surface adverse. Ce qui serait alors la cause de leur talon d'Achille si cette stratégie est faite au petit-bonheur la chance. Ce qui est peu probable. Dans l'autre rencontre, les Parisiens qui n'ont pas la grande forme ces derniers temps mais surtout plus des appréhensions se sont effondrés chez eux sur le même score que les Allemands à la seule différence qu'en ce qui les concernent ils sont dans l'obligation d'inscrire trois buts sans en encaisser aucun au Camp Nou. Ce qui équivaut, toutes proportions gardées, à réaliser les travaux d'Hercule des temps modernes. Les Français étaient par ailleurs dans le même cas de figure que les Allemands sachant qu'ils ont évolué sans deux de leurs meilleurs éléments. Pour ne pas dire, des éléments qui auraient pu faire la différence ou au minimum équilibrer le rapport de forces. Sans Ibrahimovic et Verrati et à un degré moindre Aurier. L'inévitable Suarez a marqué à deux reprises, la star brésilienne Neymar l'a imité une fois alors que le but encaissé par les Catalans l'a été du fait de l'un de ses défenseurs. Contrairement au Bayern de Munich, dans ce match ce sont les Barcelonais qui ont d'emblée tracé leur territoire et occupé le camp adverse bloquant leur adversaire dans son carré et le contraignant à dégarnir ses arrières dés l'instant où il arrivait aux protégés de Laurent Blanc d'avoir des velléités d'attaquer d'autant plus que toute jonction entre les compartiments leur était contrarié. S'il fallait retenir des gestes techniques dans ces deux rencontres autant souligner celui exceptionnel de Brahimi éliminant dans un mouchoir de poche deux Munichois et Suarez réalisant deux petits-ponts, dont l'un sera concrétisé par un but, au détriment du Brésilien David Luis. L. A.