Le ministère de l'Education nationale renonce à sa décision d'écourter les vacances scolaires d'hiver de quinze à dix jours. Une instruction dans ce sens, signée par la ministre de l'Education, Nouria Benghabrit, a été adressée, hier, aux directions de l'éducation à travers le territoire national. «En ce qui concerne les vacances d'hiver de l'année scolaire 2016-2017, une modification y a été apportée pour l'année en cours. A cet effet, les vacances débutent à partir de l'après-midi du mardi 20 décembre 2016 (hier, NDLR) jusqu'au matin du dimanche 8 janvier 2017», écrit le département de Benghabrit dans son communiqué publié également sur son site Internet. Ainsi, la tutelle de l'éducation n'écourte pas la durée des vacances. Bien au contraire, elle rajoute trois jours de plus, soit dix-huit jours au lieu de quinze traditionnels. Cette décision a été prise suite à la «révolte absurde» des élèves des différents paliers de l'éducation, dans quelques wilayas du pays revendiquant le maintien de la durée traditionnelle des vacances. En effet, lundi dernier, les villes de Béjaïa et de Annaba ont été le théâtre de manifestations violentes, voire des affrontements entre élèves et forces de police. La marche organisée par les lycéens et collégiens des établissements scolaires de la ville des Hammadites a même tourné à l'émeute, enregistrant des dégâts matériels énormes. Le siège de la direction de l'éducation a été attaqué par des projectiles et la façade principale du nouveau siège de l'académie a été saccagée. Moins de 24 heures après cette flambée de violence juvénile, le département de Benghabrit cède au chantage des élèves et répond favorablement à la «revendication». Un rétropédalage, une reculade devant la pression, pourtant minime. La ministre de l'Education, «la dame de fer» comme l'ont surnommée ses nombreux soutiens, qui peine à mettre en œuvre les réformes devant aboutir à la modernisation du système éducatif algérien, avait pourtant expliqué qu'écourter les vacances d'hiver «répondrait à des standards internationaux». «Les vacances d'hiver n'ont pas été écourtées de manière anarchique, mais sur la base d'une étude comparative entre l'Algérie et d'autres pays afin d'adapter les vacances scolaires aux critères internationaux», avait déclaré Mme Benghabrit à la presse lors d'une session au Conseil de la nation (Sénat), dans le cadre des questions orales aux membres du gouvernement. Mais la toile algérienne n'est pas restée muette. Si on reconnaît à Mme Benghabrit ses convictions et sa détermination de mener à bout le programme des réformes pour la modernisation du secteur longtemps pris dans les tenailles idéologiques, on lui reproche aujourd'hui de «céder» trop facilement à une revendication sans aucune portée socio-pédagogique pour les élèves, au contraire. A. B.