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Macron, un succès indéniable pour l'ordre US du monde
Le déblayage des vieilleries idéologiques
Publié dans La Tribune le 25 - 04 - 2017

Les amis de Ferial Bengana-Furon tapis dans quelques recoins de l'Etat algérien peuvent applaudir. Macron, le déjà président de la République française a levé la plus lourde des hypothèques qui pesait sur un «arrangement» néocolonial : «Oui, le colonialisme est un crime contre l'humanité.»
Nous sommes loin des balbutiements et des bégaiements de Hollande et de Sarkozy. Non seulement pour des raisons électorales, les fameuses voix des harkis et pieds noirs agrégées à quelques autres mythologies occidentales, mais pour des raisons beaucoup plus puissantes. Les deux présidents de l'époque de la fin de la transition américaine de la France, portaient encore en eux, les idéologies coloniales de la France qu'ils étaient chargés d'enfoncer encore plus dans la voie américaine, inaugurée par Pompidou puis Valéry Giscard d'Estaing. Hollande comme Sarkozy ne franchiront jamais le pas qui aurait permis de dire aux «nôtres», «voilà, il n'y a plus de raisons morales à interdire une nouvelle page des relations avec la France». Hollande comme Sarkozy portaient trop profond en eux cette foi coloniale d'une France messianique, civilisatrice hier, démocratisante et droits-de-l'hommiste aujourd'hui. En affichant ses attaches religieuses, F. Fillon a montré à son corps défendant, de quelle France en voie de disparition tenait le parti de Sarkozy. Bref ni Sarkozy ni Hollande n'auront accompli qu'une américanisation sociétale de la France. Macron achèvera l'américanisation en évangélisant l'«économie de marché».
Pour autant, ils n'ont pas été vains leurs efforts de mobiliser dans la sphère médiatique algérienne, de fabriquer des idoles néocoloniales de Sansal à K. Daoud, de repriser la honte coloniale par une image recadrée d'Albert camus. Ils constituent une base dans le travail de Macron pour une reconquête de notre pays.
Une synthèse UMPS
Macron n'est pas le contraire de Sarkozy ou de Hollande et contrairement à ceux qui disent certains de ses soutiens, il n'est pas leur dépassement. Où plutôt il n'est leur dépassement que par la synthèse de leurs côtés semblables : le culte du Capital, alias le «partage des valeurs républicaines» ou encore la démocratie comprise comme sacralisation de l'économie de marché. Il est si bien leur synthèse qu'aux avant-gardes des deux camps qui l'ont rejoint au démarrage de son époustouflante fabrication par les médias aux mains des banquiers, ses vrais employeurs, que les grosses cohortes de gauche et de droite le rejoignent en chantant.
Il ne sera pas pour nous, Algériens, autre chose qu'une synthèse des deux. Il devra achever le travail commencé par eux qu'on peut résumer par les aspects les plus visibles, une influence hégémonique et incontestée dans les secteurs de l'information et de la culture, une place économique assurée par des facteurs politiques et d'influences plus que par de purs facteurs industriels ou commerciaux etc.
Macron devra aller plus loin. Il s'en est donné les moyens très tôt par sa fameuse déclaration à Alger, le 15 février 2017, que la colonisation est un crime contre l'humanité. Il n'effrayera pas beaucoup de gens sérieux et surtout pas BHL. Le 24 janvier 2017, à partir du Liban, il avait déjà condamné le boycott d'Israël.
Rappelez-vous, chaque fois que des dirigeants occidentaux ont présenté leurs excuses aux peuples indigènes génocidés et réduits à l'état de traces exotiques, ils inauguraient une nouvelle phase d'hyper-agressivité impérialiste. Cela a été vrai pour le Canada et l'Australie notamment qui ont engagé des ressources, des troupes et des avions en Irak, en Syrie, et ailleurs. Cette phase historique a commencé avec les attentats du 11 septembre 2001 et n'est toujours pas achevée. Bien au contraire, les zones d'interventions impérialistes s'élargissent sans cesse depuis cette date en zones très chaudes, Irak, Syrie, Libye, Afghanistan, Yémen, au Mali, en Afrique centrale et au Nigéria, en Ukraine, en zones réchauffées au Venezuela, au Brésil et en Bolivie etc.
A chaque fois, nous avons eu l'impression que ces dirigeants se débarrassaient de vieilleries idéologiques qu'étaient devenus les mythes des découvertes colombiennes et post-colombiennes. Seules forteresses coloniales, si j'ose dire, la France, l'Angleterre et les USA n'ont pas présenté d'excuses à leurs anciennes colonies. Pire le gouvernement anglais vient de rejeter toute idée d'excuses pour la déclaration Balfour, à l'occasion de son centenaire, et a exprimé sa fierté pour avoir créé l'Eta d'Israël, renvoyant les palestiniens à des négociations des agneaux avec le loup, pour créer leur propre Etat.
La posture de ces trois Etats s'expliquait par leur stature mondiale construire par la colonisation.
Macron vient de reconnaître que cette posture est devenue un mythe et un obstacle à la réalisation des buts coloniaux dans la nouvelle configuration du monde. Il arriva avec des idées et des propositions conformes aux nouvelles réalités de notre monde. C'est de ce point de vue que les socialistes l'ont soutenu ouvertement, ne laissant que Benoît Hamon geler les excédents de voix disponibles pour Mélenchon, sauvegardant manuel Valls en le coulant dans les primaires pour en faire le pivot d'un nouveau parti qui enterrera avec le PS, le peu qui restait d'une mémoire ouvrière de la Sfio ou de Jaurès.
Le refoulement de la question de la paix
Mais quel est cet intérêt vital de la France dans notre reconquête ? Avec 2 200 milliards d'euros de dettes publiques la France est endettée quasiment à hauteur de son PIB. Voire plus au moment où j'écris. Celle des USA atteignait 19 961 milliards le jour de l'investiture de Trump. Mais comment donc et la France et les USA peuvent régler ces dettes, alors que les solutions impérialistes anciennes, celles des guerres impérialistes sont aujourd'hui impossibles et que la compétition économique, industrielle, technologique, commerciale, se déroule avec la Chine, bientôt l'Inde, certainement avec les BRICS quand l'assiette du rapport de forces reviendra à la normale quand les effets du coup d'Etat au Brésil se seront dissipés ?
La seule façon de se tirer de la crise dans l'impossibilité de la résoudre par des guerres inter-impérialistes, c'est de continuer à dominer le monde, à en fouiller les moindres recoins pour optimiser les profits, trouver des niches de rentabilité ou de ressources etc.
La question clé restera la Chine. Il faudra la renvoyer à l'époque de la guerre de l'opium, pour faire de son peuple le prolétariat du monde et la seule voie pour ce faire est de réduire la Chine en Etat vassal, soumis, écrasé par la crainte de la guerre nucléaire, etc. etc.
Mais avant d'en arriver là, l'Etat français n'avait que la solution de sortir de l'ordre américain, c'est-à-dire de l'Union européenne, de l'euro et surtout de l'Otan ou d'accepter toutes les conséquences d'une acceptation du leadership américain, c'st à dire, concrètement, l'idéologie néo-conservatrice. Avec l'élection de Macron, c'est chose faite.
Le grand pas, c'est d'en finir avec la France de la révolution bourgeoise, puis celle de la révolution industrielle et avec la France porteuse d'un message universel.
Le seul message universel aujourd'hui est celui des USA. Celui de la France ne l'a été que par la puissance universelle de ses armes et de sa colonisation, et non de la supposée portée universelle de ses idées.
Macron a acté cette nouvelle configuration de l'ordre hiérarchique à l'intérieur du camp impérialiste. Ce sera aussi l'ordre de la guerre. Car, Macron est aussi le candidat de la guerre qu'annonce la nouvelle idéologie de l'évangile des marchés qu'il porte dans a tête et ses discours.
Retenez bien qu'il a été le candidat anti-Poutine. Seul son ancien camarade de parti au PS, B. Hamon, lui a rivalisé avec lui en déversant une haine sans retenue pour Assad.
La seule interrogation risquée par Mélenchon sur la question de la paix, de la lutte contre la guerre qui s'annonce a été étouffée. Il ne fallait surtout pas que les Français entendent parler de cette question essentielle de la paix, dont nous, peuples du Sud avons un besoin urgent, vital contre les ingérences et les guerres qu'on nous a faites, qu'on nous fait, qu'on nous prépare. Car la guerre aujourd'hui ne sert que les intérêts impérialistes et en premier lieu les intérêts de l'impérialisme situé aux USA.
Je ne sais pas comment les nouvelles configurations vont se mettre en place, mais ma première crainte reste que l'Algérie va se retrouver dans une situation d'agressivité accrue, de demandes accrues de la part des nouveaux gouvernants français. Comment peuvent réagir les patriotes algériens, ceux qui tiennent encore et contre tout, à la défense de l'Etat national né de notre guerre de libération ? Je veux dire ceux qui restent de marbre face à l'invitation de brûler notre maison parce qu'un voleur s'y est faufilé. Je ne sais pas.
Mais cet extrait de Badia Benjelloun peut nous éclairer : «Nous ne sommes pas en 1914, à un niveau de crise de surproduction et de moindre profit qui va se régler par un nouveau partage des richesses et des marchés à l'échelle mondiale. Le moindre recoin de la planète est domestiqué et pris en charge par une globalisation qui met (assez peu) en concurrence des multinationales pour aboutir à des éliminations non par la guerre mais par des fusions-acquisitions.
Nous ne sommes pas en 1936 dans un marasme économique lié à un nouveau cycle de récession avec des forces ouvrières organisées, indépendantes et puissantes car de leur combat naissent des réformes à l'avantage des travailleurs. Ce qui allait contribuer à produire en réaction à l'échelle mondiale 1939.
Nous ne sommes donc pas non plus en 1939. Où la rivalité entre puissances impérialistes de potentiel égal existait et où le capitalisme était menacé par la révolution bolchévique, deux facteurs qui ont été la cause et la condition de la guerre.
Nous sommes à une phase de déclin de l'hégémonie économique et politique de la nation qui a tiré profit des tueries des Européens entre eux sans que n'émerge une réelle puissance concurrente. Ce paysage de désolation est installé dans un décor de guerres faites à des nations sans défense qui osent la souveraineté et une existence sans dette vis-à-vis des prêteurs prédateurs. Il en résulte pour la France et les pays de l'UE une situation de protectorat, ‘‘protection contre soumission'' assurée à toutes les puissances européennes résiduelles de la part de l'hyperpuissance d'outre-Atlantique. Empêtrée dans une crise structurelle immobilisante, elle affecte les postures, certes dangereuses, d'un catcheur exhibant ses gonflettes, à l'occasion de guerres d'intimidation et de pure destruction, sans plus aucune capacité de reconstruction ni même d'exploitation rationnelle du pays détruit.
Une réelle instabilité avec menace d'affrontement nucléaire toujours profilée à l'horizon depuis maintenant deux décennies est désormais installée. Le capitalisme à ce stade de décomposition avancée a choisi cette solution de guerre permanente, préventive ou encore contre le terrorisme ou mieux encore, révolutions colorées disent-ils comme mode de perpétuation de son existence. Il n'a plus rien à offrir sinon destructions et rapines.
Quel mouvement a assez de forces pour au moins concrétiser deux prérequis fondamentaux qui convergent sur la souveraineté nationale :
Faire cesser les guerres et sortir du carcan européen ?».(1).
M. B.
1- comite-valmy.org


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