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Ordre religieux et ordre du réel
L'Otan arabe et le retour de la globalisation dans l'ordre US
Publié dans La Tribune le 23 - 05 - 2017

La vision d'un monde divisé en un axe du Bien et un axe du Mal, avec des majuscules pour en signifier, le statut d'idées philosophiques comme le Beau ou le Vrai vient de prendre une nouvelle dimension avec Trump. Non seulement, se confirme le caractère plastique de ces notions qui peuvent désigner l'Iran d'aujourd'hui et le Saddam Hussein d'hier tout en agitant, en prime et en ombre, quelque diable utile à étoffer ce récit néo-biblique comme le président coréen, mais Trump réussit le tour de force narrativiste de réunir toutes les allégories religieuses et politiques dans son propre dessein.
La lutte des axes du Bien et du Mal ne serait, à ses dires, ni des luttes confessionnelles ni des luttes de civilisations. Exit le Choc des civilisations et exit Samuel P. Huntington lui-même. Exit les différences confessionnelles, mais quel président pourrait s'en prendre à une religion particulière ou à des pays où domine cette religion particulière, avec l'accumulation de centaines de millions de dollars de contrats ?
Toutes religions, toutes ethnies, tous pays réunis mais surtout toutes fortunes disponibles doivent s'unir contre le terrorisme, ce qui est bien, mais surtout contre la source et le soutien du terrorisme et c'est l'Iran.
Essaye de dissocier aujourd'hui l'Iran de la Russie sur la scène moyenne orientale ou même mondiale.
Nous en arrivons en fin, aux résolutions décisives : il faut combattre non seulement la main qui exécute l'acte terroriste, mais le cerveau qui conçoit le Mal, la caisse et les revenus qui le finance, le réseau qui l'irrigue, assécher la source en somme et c'est l'Iran.
Contre la tête de l'hydre, chef du camp du Mal, Trump a affirmé le statut des USA comme chef du camp du Bien.
A bien y regarder, Trump continue de mettre de l'ordre dans la pétaudière qu'était devenu le camp des sous-traitants régionaux des USA, chacun en y allant de ses propres mercenaires, de ses propres objectifs, de ses propres intérêts, ou voire de sa simple survie.
La remise en ordre est en marche avec le traitement plutôt sec de la Turquie à qui Trump demande de noter son soutien aux Kurdes sans espérer un commentaire, ses déclarations sur l'Arabie saoudite à qui il rappelle que la protection US a un coût, etc.
Et donc derrière cet ordre «moral» aux apparentes diversités unies par un objectif supérieur, se profile en fait l'ordre de l'impérialisme US.
Pour Trump l'ordre du monde doit rester US
Ou plutôt la remise en ordre du monde impérialiste sous l'autorité unifiée des USA. Vous pensez bien que c'était au chef de l'ordre réel, d'être le chef de l'ordre symbolique ? C'est fait.
C'est fondamentalement différent du discours d'Obama, qui a bluffé tout le monde, moi y compris, car j'ai pensé naïvement qu'il voulait restaurer l'image des USA, alors qu'il annonçait en réalité la vague de transfert des pouvoirs dans le monde arabe des mains des nationalistes aux mains du courant Frères Musulmans avec un leadership surprenant concédé à la Turquie, dès le début de la destruction de la Libye.
Cette option du «diriger par derrière» d'Obama laissait forcément beaucoup de place aux alliés et une part hypertrophiée aux ajustements en «cours de chemin» d'où l'impression de désordre et de cacophonie.
Erreur ! C'était un certain ordre, peut-être même celui de détacher la globalisation et la gouvernance mondiale de possibles intérêts étroits liés aux USA comme nation ou peuple. On peut comprendre la rage de Merkel, de Hollande, des dirigeants bureaucrates de l'UE à constater qu'avec Trump ces intérêts «étroits» US pour l'emploi, la mise à niveau de l'infrastructure, le rapatriement absolument impossible d'ailleurs de l'industrie allaient entraver la marche de la globalisation impérialiste et de la constitution d'une gouvernance mondiale.
Désormais avec cette grande messe des pays à majorité sunnite, l'ensemble du Moyen-Orient et le flanc Est et Sud-Est de la Russie est sous pression US et dans l'ordre de marche américain.
D'autres faits de grande importance ont été escamotés par les fabuleux trois cent quatre-vingt milliards de dollars saoudiens engrangés par les USA, essentiellement en contrats et très secondairement en investissements quasiment comme rançons d'un retour du protecteur américain. L'effet escamotage a été amplifié par les cent millions de dollars offerts à la toute nouvelle Fondation Ivanka Trump, épouse d'un leader ultra-sioniste Jared Kushner, pourvoyeur de la Yeshiva ultra-orthodoxe de la colonie de Beit El, opposée radicalement à toute idée de paix israélo-palestinienne et ancien dirigeant des «Amis des forces de défense d'Israël» qui collecte des dons au bénéfice de l'armée israélienne.
Cinquante-cinq Etats à majorité musulmane sunnite ont adopté la Déclaration de Ryad, signée par le président américain, Donald Trump et désignant l'Iran comme menace terroriste majeure et immédiate. «Le document signé par le président américain dans la capitale saoudienne le 21 mai prévoit en effet de «combattre le terrorisme sous toutes ses formes, s'attaquer à ses racines théoriques, assécher ses sources de financement et prendre toutes les mesures s'imposant afin de prévenir le crime terroriste par la coopération des Etats signataires».
Instituant ce qu'il appelle une Alliance stratégique au Moyen-Orient, le traité ne revêt pour l'instant que la forme d'une déclaration formelle. Les modalités précises d'adhésion ainsi que sa forme concrète ne seront arrêtées que l'an prochain. Néanmoins, les pays signataires se sont déjà engagés à fournir «une force de réserve de 34 000 soldats afin de soutenir les opérations conduites contre les organisations terroristes en Irak et en Syrie lorsque cela sera nécessaire». (1)
Certains de ces pays peuvent imaginer qu'ils pourront, plus tard, se dérober à leurs engagements signés de leurs mains comme ils ont pu le faire avec la coalition des trente-quatre pays sunnites créée par l'Arabie saoudite en décembre 2015 pour s'attaquer au Yémen. Les trente-quatre devaient devenir quarante-quatre pour renforcer l'agression du peuple yéménite sous le nom de «Restaurer l'espoir» qui remplaçait l'opération «Tempête décisive» engagée en mars 2015 une dizaine de pays arabes menés par l'Arabie saoudite et comprenant l'Egypte, la Jordanie, le Maroc, le Soudan – retenez bien ces noms pour vos propres analyses – autour des pays du Golfe. Oman avait refusé et refusé toujours de s'attaquer à son voisin.
Ces gouvernements arabes qui pensent s'en tirer par des manœuvres feraient bien de se souvenir que l'Arabie saoudite a créé la deuxième coalition justement pour pallier à la défection qu'elle croyait voir dans la signature de l'accord du nucléaire avec l'Iran.
Le jeune Salman encore plus que son père le Roi, remplissait au pied levé le «vide» laissé par les USA face à l'Iran. Même des néophytes pouvaient manœuvrer pour se désengager d'une coalition qui ressemblait plus à du ressentiment et une scène de ménage, qu'à un projet politique portée par une authentique puissance, rompue aux manœuvres tactiques, à la combinaison de la diplomatie de la «pression amicale» avec les actions clandestines, souterraines ou subversives chacun de ces vocables renvoyant à des genres différents, et disposant de redoutables organes de politique étrangères que sont les ONG.
Aux gouvernements, qui confondent la ruse dilatoire de l'homme piégé avec l'intelligence tactique et qui voudraient se soustraire à leurs signatures, les ambassades US sauront leur rappeler que même formel un Traité reste un Traité. Il ne s'agit plus de le discuter mais de lui donner consistance. Les USA sauront moduler pays par pays, les pressions pour que chacun s'enfonce dans leur nasse sans trop douleur, mais sans espoir de se dédire.
De toute évidence, ce Traité sera porté par le noyau dur que sont les pays du Golfe mais doit être maintenu une couronne souple autour de lui qui aura pour but d'enrayer toute force centrifuge, toute distance par rapport aux buts fondamentaux. Bref, d'empêcher tout pays qui le désirerait de tisser une alliance avec un pays ami de l'Iran.
Il y aurait alors incompatibilité entre ce Traité de Ryad et une alliance stratégique avec la Russie en dehors des courses routinières pour l'achat d'armements.
Le Liban n'a pas été invité à ce rituel sunnite.
Cela a du sens et indique mieux que beaucoup d'analyses que le Liban ne peut, ni avec Michel Aoun, ni avec un autre président être partie prenante de ce Traité. Il sera une de ses cibles prioritaires pour l'alliance du Hezbollah et de l'Iran, plutôt pour la tolérance du Liban à une présence Iranienne à travers le Hezbollah, parti politique membre du Parlement et du gouvernement.
Imaginez dès maintenant ce que cet ostracisme peut générer comme manœuvres dissolvantes de l'unité retrouvée, même de façade, avec l'élection de Michel Aoun.
Le Wall Street Journal confirme les indiscrétions programmées, qui parlaient d'une Otan arabe moins la spéculation que cette Otan inclurait Israël. Il reste encore un long chemin politique pour intégrer le Soudan à cette espèce d'unité.
L'Otan arabe et sunnite est en marche. Il ira du Maroc jusqu'au loin à l'Est. Je vous demandais de vous rappeler de la présence des noms du Soudan, de la Jordanie, de l'Egypte et du Maroc dans la première coalition autour des pays du Golfe. Nous y sommes.
M. B.


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