Dans les différentes œuvres, la touche originale récurrente est l'accentuation des traits des yeux des personnages qui intensifie le regard L'exposition «Entre rêves et réalité» de la jeune artiste Doria Yousfi, se poursuit jusqu'au 31 août prochain au Palais 17 du Bastion 23, conviant les visiteurs à découvrir un univers onirique entre passé et présent ou les courbes et les lignes sont sublimées par la technique moderne de luminosité. A travers une dizaine d'œuvres, où la femme est omniprésente, en haïk tout en pudeur, avec une mandoline tout en allégresse, un rouge passion ou la fierté de plumes de paons, les personnages féminins sont sublimés telle une ode à nos aïeules. A ce sujet l'artiste Doria confie que la femme est au centre de ses toiles car elle «est l'élément constructeur de la société. Elle est le pilier de la famille et le noyau de la société». Dans les différentes œuvres, la touche originale récurrente est l'accentuation des traits des yeux des personnages, intensifiant ainsi des regards oniriques attractifs hypnotisant le regard du visiteur. L'artiste exposante explique à ce sujet qu'elle «travaille beaucoup sur les yeux et les regards. Les yeux me fascinent, car c'est à travers les yeux et le regard que tout est exprimé, c'est le reflet de l'âme». Elle ajoute à propos de sa fascination que «c'est la première chose qui m'attire chez une personne, car à travers le regard on saisit la profondeur de l'être qui est en face de nous et si l'on peut lui faire confiance». A propos de l'omniprésence de cet élément dans ses toiles, elle dira que «chez mes personnages féminins le regard est aussi important. Car c'est là que transparaissent les pensées et sont véhiculés les messages d'amour, de passion, de reproches et de gratitude. C'est pour cela que c'est important pour moi et que c'est quelques part ma marque de fabrique». La palette de couleurs en général représente le bonheur et la joie de vivre. Cette joie de vire est illustrée dans L'ancienne Algéroise, Doria Yousfi explique que cette femme moderne en haïk représente la vraie tradition algérienne, elle représente aussi le fait que les femmes d'avant étaient heureuses avec peu de choses. Dans le tableau Khamssa, les racines africaines de l'Algérie sont également illustrées avec un portait en dualité d'une femme aux couleurs ébène et ivoire exprimant la richesse de notre culture et des rites et coutumes ancestrales. L'artiste confie qu'elle a été attirée par les arts plastiques vers l'adolescence, où peindre était un exutoire. En autodidacte elle a appris à maitriser les différentes techniques afin de réussir à représenter sur la toile ce qui dictait l'inspiration de ces instants, où l'imaginaire prend corps à travers la palette de couleurs et le pinceau. elle précise aussi que ce qu'elle préfère dans la peintre à l'huile, qu'elle utilise le plus souvent, c'est cette brillance qui donne encore plus d'éclat au travail de la lumière. L'art pour elle est aussi un outil de décoration car il contribue à créer une atmosphère esthétique dans le quotidien. Spécialisée dans la décoration intérieure, elle ajoute à ce sujet que «les lumières dans mes toiles sont un concept de design moderne, c'est ornemental et entre dans l'esprit de la symbiose entre l'œuvre artistique et la décoration intérieure». Doria Yousfi a déjà collaboré avec des promoteurs immobiliers, des entrepreneurs et des architectes tunisiens. Aujourd'hui, elle voudrait partager cette expérience en Algérie, qui est la principale source d'inspiration de ses œuvres. Après avoir déjà exposée en Tunisie et au Canada, elle expose ainsi pour la première fois en Algérie avec le soutien de l'association algérienne Conscience, en partenariat avec le centre des arts et de la culture le Bastion 23. Il est à noter que l'association algérienne Conscience œuvre à créer des liens entre tout les acteurs de la société civile avec pour mission, notamment, la promotion de la culture. En plus des activités culturelles, l'association organise également des activités éducatives notamment au sein des écoles pour sensibiliser les enseignants sur la pleine conscience, c'est-à-dire apprendre à être et non pas avoir, ceci en faisant la promotion de tout ce qui relie à la connaissance de soi et de ses repères identitaires. S. B.