Photo : S. Zoheïr Par Ghada Hamrouche Les Sahraouis envisagent sérieusement la reprise de la lutte armée. Après 17 ans de cessez-le feu et un cycle de négociations stérile, les Sahraouis ne cachent pas leur lassitude de ce statu quo qui n'arrange que la force occupante. D'où ces avertissements répétitifs mettant en garde la communauté internationale contre un nouvel ajournement d'un solutionnement de ce conflit. Un ajournement qui ne laisse aux combattants sahraouis nulle autre option que la reprise des armes. C'est l'explication donné dimanche par le chef du gouvernement sahraoui, M. Abdelkader Taleb Omar, dans un entretien à l'agence de presse espagnole EFE. Le responsable sahraoui n'est pas allé par quatre chemins pour affirmer qu'en cas d'échec du 5e round de négociations avec le Maroc, sous l'égide de l'ONU, son peuple n'aura «d'autre alternative que reprendre les armes». Il ne manquera pas d'expliquer que le Front Polisario «est très gêné par cette situation d'enlisement dans laquelle se trouve le conflit sahraoui. Il veut passer à une autre étape et si le cinquième round de négociations échoue, nous n'aurons d'autre alternative que la reprise de la guerre». Il rappellera, dans ce contexte, que lors du dernier congrès du Front Polisario, tenu en décembre 2007, de nombreux délégués ont exprimé leur déception à l'égard de la médiation des Nations unies «qui ne sont pas parvenues à organiser un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui qu'elles s'étaient engagées à tenir en 1992». Le chef du gouvernement sahraoui a souligné que malgré la longue attente pour que justice lui soit rendue et ses dures conditions de vie, le peuple sahraoui est déterminé, «plus que jamais», à lutter pour son droit à l'autodétermination et l'indépendance, contrairement aux prévisions du Maroc qui tablait sur l'usure. Le premier responsable de l'exécutif sahraoui expliquera que la direction a été mandatée par le 12e congrès du Front Polisario pour établir une évaluation objective des négociations sous l'égide de l'ONU dans un délai maximum de trois ans. Il ajoutera qu'«une année et demi sont déjà passées. S'il y a des avancées nous privilégions la voie pacifique, mais si nous parvenons à la conclusion que les choses n'avancent pas, nous devons passer à la phase des préparatifs militaires afin de reprendre les armes car, nous sommes prêts à tout sauf à la reddition ou accepter le fait accompli du Maroc», a averti le chef du gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).