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Se réapproprier les textes d'auteurs africains pour les faire circuler en Afrique
Table ronde autour de la résidence d'écriture du Panaf au 14ème SILA
Publié dans La Tribune le 02 - 11 - 2009


Photo : M. Hacène
L'importance de la circulation de la littérature africaine au sein même du continent et son accessibilité au lectorat africain, la nécessité de créer des rencontres entre les auteurs africains et la liberté d'écriture sont les principaux sujets abordés et débattus lors cette rencontre
Par Sihem Ammour
Dans le cadre de l'animation culturelle de la 14ème édition du Salon international du livre d'Alger (SILA), la salle Afrique a accueilli samedi dernier une table ronde autour de la thématique «une expérience d'écriture en résidence d'écriture», avec Tanella Boni, Anouar Benmalek, Eugène Ebodé, Yahia Belaskri, Kebir Mustapha Ammi animée par Karim Chick, responsable des éditions Apic.L'importance de la circulation de la littérature africaine au sein même du continent et son accessibilité au lectorat africain, la nécessité de créer des rencontres entre les auteurs africains et la liberté d'écriture sont les principaux sujets abordés et débattus lors cette rencontre. D'emblée, Karim Chick a présenté l'expérience de la résidence d'écriture d'auteurs africains organisée pour la première fois en Afrique dans le cadre du Panaf 2009 avec le soutien du ministère de la Culture. Il explique que c'est une initiative des éditions Apic qui se sont posées la question : «Comment vivre le festival africain en tant qu'éditeurs ? L'idée de la résidence d'écriture s'est installée d'elle-même, étant donné qu'il existe déjà dans notre maison d'édition la collection Résonance lancée en 2007 et consacrée à la littérature africaine qui va de pair».A ce titre, dans le cadre du Panaf, les éditions Apic ont convié une douzaine d'auteurs africains avec comme invité d'honneur Rachid Boudjedra qui a vécu toute la résidence d'écriture et partagé avec les autres écrivains «des moments incroyables». Le fruit de cette résidence d'écriture est un recueil de nouvelles, disponible aujourd'hui au SILA,
stand Apic. L'écrivaine ivoirienne Tanella Boni, auteur d'une quinzaine d'ouvrages publiés majoritairement en France, a soulevé la problématique de la circulation des livres d'auteurs africains en Afrique : «Très souvent, on ne nous lit pas dans nos pays d'origine. Ce qui se passe ici en Algérie autour de la résidence est très important. Il y a ici à Alger des œuvres d'auteurs africains, dont mon dernier ouvrage publié aux éditions Apic. J'espère qu'ils vont non seulement circuler ici en Algérie mais aussi dans d'autres pays africains y compris en Côte d'Ivoire à partir des éditions algériennes.»Elle a ajouté que, aujourd'hui, des éditeurs indépendants en Afrique reprennent les livres publiés par les auteurs africains à l'étranger pour qu'ils puissent circuler librement et soient à la portée du public africain surtout d'un point de vue financier. «Nous sommes lus à l'étranger mais pas suffisamment en Afrique», souligne-t-elle.
Tanella Boni a également déclaré : «Moi, je regarde l'Afrique et je me dis que nous vivons des problèmes énormes. A titre d'exemple, aujourd'hui, on parle de la renaissance africaine. Avant que ce continent ne renaisse, moi, je dirais qu'il est important que ceux du Nord et ceux du Sud puissent se parler. Il y a le problème des frontières qui n'est pas encore résolu. Je pense que tout ce que l'on dit autour de la renaissance africaine restera un discours tant que l'on ne règle pas le problème de la rencontre des gens et de la circulation entre le Nord et le Sud. Les écrivains ont besoin de se rencontrer et d'avoir des expériences communes. C'est tout cela qui nourrit mon écriture : les grandes questions auxquelles nous sommes confrontés.»Interpellés par le public sur les conditions d'écriture et s'ils ne se sentaient pas en résidence surveillée, les auteurs s'insurgèrent en défendant leur liberté d'écriture. A ce titre, l'auteur camerounais, Eugène Ebodé, a souligné : «Nous étions en écriture en totale liberté pour que les générations qui nous lirons sachent qu'une pierre a été posée en Algérie»
Yahia Belaskri a, quant à lui, affirmé : «Si on nous avait surveillés, la plupart seraient repartis, ce sont des écrivains qui ont à cœur d'être indépendants. En plus, on n'avait pas un programme serré, puisqu'on a pu visiter Alger sans avoir rencontré de problème». Dans ce sens, Anouar Benmalek a expliqué : «Une résidence, c'est un contrat moral ni plus ni moins. Vous êtes libre de faire ce que vous voulez. Votre contrat moral est que ce séjour vous sert pour écrire quelque chose. Nous écrivons en toute liberté et cette résidence est un moment de pur bonheur.» «Est-ce qu'un écrivain africain est obligé de passer par la France pour être lu chez lui ?» En réponse à cette question, Eugène Ebodé a soulevé la problématique de l'implication des maisons d'édition africaines et des auteurs eux-mêmes : «Cette situation ne doit plus perdurer en s'impliquant dans l'édition en Afrique et en Algérie en particulier. Le mouvement éditorial est conscient des enjeux du livre. Il s'agit de faire en sorte, qu'au-delà du tumulte, poser la question : quels sont les baromètres de la nation, à l'instar de la liberté d'écriture et de ton ? Cette liberté que nous donnerons à ceux qui vont venir et qui la porteront sans honte. Je ne pense pas qu'au temps de l'écriture surveillée, de grands noms ont surgi dans les républiques ‘‘frères'' comme on les appelait à l'époque.» Il a conclu son intervention en citant, à titre 'exemple, son expérience personnelle : «J'ai pris la décision que mon prochain ouvrage va d'abord être publié ici en Algérie. Si l'on ne fait pas ce premier pas, si on ne prend pas cette décision, si on ne lance pas ce mouvement, personne ne le fera à notre place.» Concernant la liberté de ton que l'on doit insuffler à partir de l'Afrique, il souligne : «Le sujet de ce livre concerne les cinquantenaires des indépendances africaines avec la question : qu'est-ce que l'on va commémorer ? C'est une question qui est à peine abordée, je voulais poser cette question. Ce ne sont pas nos résidences qui sont surveillées, ce sont les mémoires. C'est une catastrophe. Pour retrouver nos mémoires, il faut aussi retrouver les actes volontaires et les actes décisifs.»


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