Après un constat d'échec des politiques d'emploi jusque-là adoptées et reconnues par les pouvoirs publics, le gouvernement a mis en place un autre dispositif, révélé en 2008 par le premier responsable du secteur, et dont l'objectif est d'assurer davantage l'insertion des jeunes dans le monde du travail. Les anciens dispositifs ne permettant guère des emplois stables et encore moins des salaires décents ont poussé l'Etat à trouver d'autres moyens à même d'insérer réellement les jeunes dans le monde du travail, surtout les primo demandeurs à la recherche d'expériences professionnelles pour s'assurer un avenir plus au moins réussi. Auparavant, le taux de recrutement ne dépassait guère les 12% selon l'aveu même de Tayeb Louh, premier responsable du secteur du travail en Algérie, alors que l'objectif est de venir à bout du phénomène du chômage. Le but n'a, donc, pas été atteint et la politique de l'emploi a été changée. Contrairement au précédent, le nouveau dispositif d'insertion des jeunes dans le monde de l'emploi se base sur une approche économique pour mettre un terme à la précarité qui a caractérisé le marché du travail. Les objectifs sont clairs, générer 450 000 emplois annuellement, dont 190 000 emplois permanents. Plusieurs mesures ont été mises en place dans ce cadre dont la première consiste en la création du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) sous forme de trois contrats d'insertion, à savoir le CID (contrat d'insertion des diplômés), le CIP (contrat d'insertion professionnelle) et le CFI (contrat de formation insertion). Ce dispositif est destiné à la maîtrise du chômage des jeunes. La rémunération dans ce cadre a également été revue à la hausse. La même nouvelle stratégie accorde beaucoup d'importance à la formation des nouvelles recrues sur les lieux. Des mesures d'incitation ont été mises en place pour amener les entreprises à recruter plus de jeunes, entre autres la réduction des charges patronales. L'esprit de l'entreprenariat chez les jeunes est aussi encouragé dans le cadre de cette stratégie. Toutes ces mesures viennent en soutien des dispositifs déjà existant depuis des années, à savoir le dispositif ANSEJ (Agence nationale de soutien à l'insertion des jeunes) pour la création de microentreprises, les contrats d'insertion des diplômés, la formule CNAC (Caisse nationale d'allocation chômage), le microcrédit, les 100 locaux par commune. La promotion de l'emploi par le gouvernement et l'engagement du président Bouteflika à créer 3 millions d'emplois ont suscité l'intérêt de beaucoup de jeunes qui ne pensaient, auparavant, qu'à quitter le pays pour aller travailler sous d'autres cieux. Actuellement, nombreux sont ceux qui ont préféré réussir dans leur pays en montant leur propre affaire. En effet, de nombreuses entreprises ont été mises en place par des jeunes qui ont eux-mêmes créé des postes d'emploi dans leur entourage et dans différents secteurs d'activité. Beaucoup de jeunes ont aussi réussi à décrocher des postes d'emploi dans de grandes entreprises nationales publiques et même privées, et ont dit adieu au chômage. La politique d'insertion mise en place semble donner des résultats probants même si certaines difficultés persistent. En témoignent tous ces jeunes que nous rencontrons dans différents salons dédiés à l'emploi et qui parlent de leurs belles réussites, même si, parfois, le lancement de leurs entreprises relevait du véritable parcours du combattant. Mais, quand on sait qu'au bout de ce combat, la réussite a de quoi garder espoir et se lancer. Les sociétés des jeunes qui disparaissent, car un taux de mortalité important existe, c'est dû au manque d'expérience dans le management. L'Etat œuvre à dispenser des formations à tous ces jeunes pour leur inculquer les bases élémentaires d'une gestion efficace, et leur éviter de mettre la clé sous le pallaisson. Une autre preuve de la réussite de cette politique d'insertion des jeunes dans le monde de l'emploi est sans doute le taux de chômage qui est passé de 25% il y a quelques années à environ 11% aujourd'hui. Cela étant, les efforts doivent se poursuivre pour permettre l'insertion au fur et à mesure des jeunes nombreux à sortir des universités et des centres de formation professionnelle chaque année. B. A.