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Le consensus contre l'Iran s'élargit
De nouvelles sanctions se préparent activement
Publié dans La Tribune le 16 - 03 - 2010

Le vice-président en Israël et le ministre de la Défense dans le Golfe, tous deux ont parlé de l'Iran. Joe Biden a réaffirmé la détermination de son pays à empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaires. «Trouver une solution au programme nucléaire iranien a été l'une des priorités de notre administration», a-t-il souligné, tout en rappelant que «la pierre angulaire de la relation est notre engagement absolu et entier pour la sécurité israélienne».
Israël considère depuis longtemps le programme nucléaire iranien comme une menace pour la sécurité et refuse d'écarter la possibilité de lancer une frappe militaire unilatérale sur les installations nucléaires iraniennes. Mais cet avis ne fait pas l'unanimité.
Pour l'instant, l'option des sanctions est privilégiée.
Les pays du Golfe dans la campagne américaine
La campagne internationale menée par les Etats-Unis contre l'Iran s'intensifie et semble porter ses fruits dans certaines régions du monde, notamment dans le Golfe. Ainsi l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis seraient-ils disposés à œuvrer auprès de la Chine pour l'adoption de nouvelles sanctions contre l'Iran sur son programme nucléaire controversé. C'est du moins ce qu'affirme le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates. En quoi consiste le rôle de ces deux pays ? Riyad et Abou Dhabi doivent tout simplement rassurer la Chine sur leur capacité à compenser les livraisons de brut iranien. Selon le Washington Post, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud Al Fayçal, s'est rendu début mars à Pékin pour en discuter. L'Iran est le troisième fournisseur de pétrole de la Chine, après l'Arabie saoudite et l'Angola. Les compagnies pétrolières chinoises ont investi 120 milliards de dollars en Iran depuis cinq ans.
En 2009, les deux pays ont signé deux importants contrats pour développer deux champs pétrolifères en Iran, l'un à Pars, l'autre à
Azadegan. L'Iran ne possédant pas de capacités suffisantes de raffinage, les Chinois lui fourniraient, selon le Financial Times, entre
30 000 et 40 000 barils de pétrole raffiné par jour. La Chine a profité ces dernières années de l'effacement de compagnies occidentales empêchées de traiter avec l'Iran du fait des sanctions et des pressions américaines. Gates s'est aussi engagé dans un autre front de pressions à exercer contre l'Iran dans la même région. Il s'agit d'accroître la pression sur les compagnies liées aux Gardiens de la révolution en Iran et qui font des affaires à Dubai. Les Emirats accueillent une importante communauté iranienne et ont de solides échanges commerciaux avec l'Iran. Gates affirme que son pays veut des sanctions ciblant les Gardiens de la révolution et non la population iranienne. Dans la même perspective, le chef du Pentagone a aussi évoqué les moyens de renforcer la défense des pays arabes du Golfe face au programme balistique iranien.
Les pays du Golfe craignent qu'une arme nucléaire iranienne rehausse le prestige de ce pays soupçonné de pouvoir soulever des populations chiites dans des pays dirigés par des sunnites. A ce propos, on accuse l'Iran d'appuyer la rébellion au Yémen, les actions du Hamas, le Hezbollah au Liban et les conflits entre communautés en Arabie saoudite, au Koweït et au Bahreïn. Rappelons que ce dernier est dirigé par une monarchie sunnite régnant sans partage sur une population à 70% chiite. Quant aux 10% de chiites habitant l'Arabie saoudite, ils se concentrent autour des puits de pétrole leur donnant la possibilité, dans les scénarios catastrophes, de bloquer les livraisons d'hydrocarbures.
De plus, selon l'opposition iranienne basée à Al Ahwaz, les Gardiens de la révolution ont installé des missiles munis de têtes chimiques sur la rive iranienne du Golfe pour intimider les pays arabes limitrophes. Jacques Benillouche cite le diplomate Abdelaziz Sager selon lequel «mieux vaut pour la région qu'elle affronte les représailles limitées de l'Iran après une attaque israélienne plutôt que de se retrouver sous l'emprise de la dissuasion nucléaire permanente. Je préfère que le job soit fait maintenant plutôt que de vivre le restant de mes jours sous l'hégémonie nucléaire iranienne». Ces craintes, réelles ou exagérées, mettent les pays arabes sous dépendance
américaine. Sous prétexte de leur offrir un parapluie nucléaire, les Etats-Unis s'implantent en force dans ces pays, comme à Manama, la capitale du Bahreïn, après en avoir été d'abord exclus en raison de leur soutien inconditionnel à Israël.
La variable chinoise
La France est partie prenante de la campagne américaine. Son chef de la diplomatie a même prévu un accord à court terme entre membres permanents du Conseil de sécurité en vue d'une résolution infligeant de nouvelles sanctions à l'Iran, bien que la Chine n'y soit pas favorable. Des sanctions économiques sur les circuits bancaires et d'assurance.
Pékin est le plus réticent des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU concernant de nouvelles sanctions contre l'Iran. C'est le seul pays membre permanent du Conseil de sécurité à refuser le principe de nouvelles mesures coercitives. S'agit-il d'une position ferme et définitive ? La Chine a réitéré son souhait de voir la question iranienne résolue par voie diplomatique, tout en demandant à Téhéran de renforcer sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) afin de «lever les doutes» à propos de son programme nucléaire. Le dernier rapport de l'AIEA sur l'Iran émet l'hypothèse que ce pays poursuit des travaux de mise au point d'une ogive nucléaire. Rappelons également que Pékin s'est associé à trois reprises à une série de sanctions limitées contre Téhéran, entre 2006 et 2008. Ce qui fait dire qu'elle n'usera pas de son droit de veto pour bloquer une résolution, d'autant que la Russie se dit prête à s'associer à un tel texte. Selon Bruno Philip, la stratégie chinoise consiste à retarder au maximum les sanctions tout en se prononçant, le cas échéant, en faveur de ces dernières afin d'éviter l'isolement diplomatique. L'auteur poursuit en mettant en avant des intérêts chinois parfois contradictoires. La chine doit mettre sur la balance le principe de non-ingérence dans les affaires internes qu'elle défend, l'importance de sa relation avec le régime iranien, pièce centrale de sa pénétration sur l'échiquier moyen-oriental, la primauté de son dialogue avec les Etats-Unis, les secousses liées à Taïwan et la question tibétaine.
Par ailleurs, la proximité géographique et culturelle de l'Iran avec la province chinoise du Xinjiang, région tiraillée par les velléités séparatistes de sa population musulmane ouïgoure, pousse Pékin à s'assurer de bonnes relations avec Téhéran.
En conséquence, la Chine pourrait s'abstenir, même si l'attitude chinoise agit, pour certains, comme un encouragement aux pays les moins disposés à durcir le ton contre Téhéran. Le Brésil en fait partie.
Les atouts de l'Iran
Depuis le déclenchement du conflit avec les puissances occidentales qui la soupçonnent de mener un programme nucléaire militaire, la République islamique annonce fréquemment des progrès dans le développement de son armement, semble-t-il, pour montrer qu'elle est prête à riposter à toute attaque. Cette annonce intervient après une autre, relevant de la production d'un missile sol-air anti-hélicoptères, baptisé Qaem, et d'un missile antichar à «double tête» nommé Toufan. Téhéran affirme aussi avoir mis au point un missile sol-air capable de détruire les hélicoptères d'attaque américains Apache, ainsi qu'un système antimissile offrant les mêmes performances que le système russeS-300, dont Moscou retarde la livraison depuis des mois.
Selon la télévision d'Etat, l'Iran a commencé à produire un nouveau type de missiles de croisière à courte portée et de haute précision, capable d'échapper à la détection par radar. Aux dires du ministre iranien de la Défense, le général Ahmad Vahidi, le missile
Nasr 1 est capable de détruire des objectifs de mille à trois mille tonnes. Le missile peut être lancé depuis le sol, mais serait au final modifié pour pouvoir être lancé depuis des hélicoptères et des sous-marins. Le général a fait savoir que le développement de ce nouveau type de missile avait nécessité deux années de travail. En décembre dernier, les médias iraniens révélaient l'existence d'un missile amélioré de type «Sejil 2» dont la portée est supérieure à 2 000 kilomètres, ce qui lui permet de toucher Israël et les bases américaines dans le golfe Persique.
Par ailleurs, les Iraniens ont dispersé leur capacité de production dans plusieurs régions et des bâtiments civils, servant de stockage, compliquant la tâche israélienne en cas de frappe. Les experts doutent donc de la capacité d'Israël à renouveler l'exploit de la destruction du réacteur irakien Osirak en 1981.Mais sur un tout autre registre, la principale défense de l'Iran, c'est son besoin énergétique, lequel justifie son programme civil. L'Iran connaît une croissance intérieure qui a amené la demande d'énergie à augmenter de 8 à 10% par an, ces dernières années.
A ce train, cette demande finira par consommer toute la production pétrolière du pays, actuellement exportée pour moitié. Cela priverait le pays de son principal revenu.
Or, d'après la National Iranian Oil Company (NIOC), le kilowatt/heure thermique est 3,3 fois plus cher que le kilowatt/heure nucléaire, grâce au fait que l'Iran possède aussi d'énormes réserves d'uranium. En passant au nucléaire, l'Iran exportera plus de pétrole, faisant rentrer davantage de devises, tout en se protégeant contre le Pic Pétrolier de Hubbert.
Des sanctions… pour quoi faire ?
Si la communauté internationale peine à se mettre d'accord sur une nouvelle série de sanctions contre l'Iran, les pressions des élus américains en vue de durcir la législation punissant les entreprises occidentales faisant affaire avec Téhéran font sentir leurs premiers effets. Ainsi, les grandes sociétés internationales de négoce pétrolier refusent désormais de traiter avec la République islamique. De surcroît, le Lloyd's, la première Bourse d'assurance-réassurance au monde, a anticipé d'éventuelles sanctions supplémentaires des Etats-Unis. Ainsi, les navires et les cargaisons de brut et de produits pétroliers raffinés à destination de Téhéran ne seront plus assurés. Vitol, Glencore et Trafigura ont décidé de retirer les appels d'offres lancés par la NIOC, la compagnie nationale iranienne des hydrocarbures.
Ces trois sociétés privées suisses sont les principaux négociants indépendants de pétrole au monde. Leur rôle consiste à faire le lien entre l'offre et la demande de matières premières et à prendre tous les risques liés à l'instabilité de ces marchés.
Leur pouvoir sur le marché parallèle des carburants est impressionnant. Or, bien qu'il soit l'un des principaux producteurs de pétrole brut au monde, l'Iran doit importer 40% de ses besoins en produits raffinés en raison de la vétusté de ses installations.
La décision des trois sociétés répond aux pressions accrues du Congrès américain. En vertu de nouvelles sanctions à l'étude à Washington, toute société impliquée en Iran se verrait interdire l'accès aux commandes très lucratives du ministère américain de l'Energie pour approvisionner ses réserves stratégiques. Selon la revue énergétique Platts, le raffineur indien Reliance Industries et Shell Trading ont également arrêté leurs ventes en Iran.
Quel effet ces décisions auront-elles sur l'Iran ? De l'avis général, l'effet pratique de telles mesures de rétorsion sera très limité. En effet, l'arrêt par les sociétés de trading comme par les grandes compagnies pétrolières de l'approvisionnement en carburants peut-être facilement contourné. A Dubai, base arrière de la République islamique, existe un réseau de petits courtiers internationaux, essentiellement chinois mais aussi russes, et d'opérateurs proche-orientaux prêts à prendre le relais. Ainsi le trader koweïtien Independent Petroleum Group est-il soupçonné d'avoir récemment détourné de l'essence indienne vers l'Iran. Accusations que le groupe dément. Par ailleurs, l'efficacité ou l'inefficacité des sanctions est une polémique cyclique. Ainsi le New York Times a-t-il publié une liste de 74 firmes ayant été en affaires avec Téhéran dans des domaines pouvant faire l'objet de sanctions et qui ont bénéficié de contrats ou de garanties publics aux Etats-Unis pour un montant de 107,4 milliards de dollars (78,5 milliards d'euros) en neuf ans. Selon le journal, de 2001 à 2009, les Etats-Unis n'ont respecté ni leurs lois visant à sanctionner l'Iran ni les mesures qu'ils ont prônées aux Nations unies. Parmi les sociétés concernées, 12 sont américaines, dont les deux premières bénéficiaires sont Halliburton, où l'ancien vice-président Dick Cheney a occupé d'importantes fonctions, et Honeywell. «Plus des deux tiers de l'argent public [américain] sont allés à des sociétés actives dans le secteur de l'énergie», écrit le quotidien. Alcatel-Lucent, Alstom, ArcelorMittal, BNP Paribas, Nissan, Schlumberger, Schneider Electric, Société générale et Total sont également citées. Cette dernière est jugée comme faisant partie des 15 sociétés soupçonnées d'agir «potentiellement en violation de la loi sur les sanctions contre l'Iran». Une loi votée en 1996, visant les investissements dans le secteur pétrolier. Total a bénéficié sur la période étudiée de 1,1 milliard de contrats publics américains.
Controverses sur les intentions américaines
Cela dit, la visite de Biden a suscité des commentaires sur l'option militaire, et la tendance va clairement dans le sens d'un refus américain de voir les Israéliens mener une action militaire préventive contre l'Iran. Selon certains médias, de nombreux officiers supérieurs israéliens sont convaincus que les Américains ne s'opposent plus à l'existence d'une arme nucléaire iranienne qui
leur permettrait de résoudre leurs propres problèmes tant en Irak qu'en Afghanistan.
Une option permettrait de mettre les pays arabes sous tutelle américaine. Par ailleurs, les Etats-Unis considèrent l'organisation d'Oussama Ben Laden, profondément implantée en Afghanistan, comme leur principal ennemi.
La défaite américaine en Afghanistan sonnerait le glas de leur influence dans cette région tout en menaçant les pays arabes.
Pour contrecarrer la mainmise des talibans, les Etats-Unis pourraient donc se servir des chiites iraniens pour en finir avec les sunnites
d'El Qaïda.
Enfin, des experts estiment que, si l'Iran possédait quelques dizaines de bombes, il pourrait être contenu de manière relativement simple par les mêmes moyens qui ont permis de contenir un empire soviétique armé de 45 000 ogives.
Autre élément à prendre en compte en faveur de l'Iran, les obstacles inhérents à une action militaire. A ce propos, Anne Applebaum énumère une série de raisons :
- nul ne connaît précisément l'emplacement de toutes les installations nucléaires de l'Iran,
- nul ne sait si un raid militaire interromprait le programme nucléaire iranien pour plus de quelques mois,
- les Etats-Unis ne veulent pas avoir à gérer d'éventuelles représailles iraniennes contre des soldats israéliens et américains, par
l'intermédiaire des alliés de l'Iran basés en Irak, en Afghanistan, en Palestine et au Liban,
- nul ne souhaite une envolée instantanée des cours du pétrole,
- l'armée américaine est toujours activement engagée sur deux autres fronts et il n'est pas possible de s'engager dans une troisième «guerre de choix»,
- si George W. Bush a refusé en 2008 de fournir à Israël les bombes anti-bunker et le ravitaillement en vol nécessaires à la destruction des sites nucléaires iraniens, il y a peu de chances pour qu'Obama le fasse.
S'agissant de l'éventualité d'une action militaire israélienne, des doutes sont également mis en avant. Ainsi de nombreux analystes mettent-ils en évidence les performances catastrophiques de l'armée israélienne pendant la guerre du Liban en 2006 et le fait que l'image d'Israël dans le monde se soit dégradée suite aux atroces images de destructions commises dans la bande de Ghaza. «Dans ces conditions, les conséquences diplomatiques d'une attaque réussie contre l'Iran pourraient être pires que celles d'un échec militaire», écrit David Samuels.
Jacques Benillouche estime que, quelle que soit sa force, Israël n'atteindra jamais la capacité de frappe massive des Etats-Unis tandis que ses lacunes sur le plan du renseignement l'empêcheront d'évaluer avec précision les dommages causés par ses frappes.
Cela signifie que, si opération militaire il y a, elle serait au moins consensuelle.
Les sanctions sont pour le moment l'option privilégiée par les Etats-Unis et leurs alliés arabes. Reste à savoir pour combien de temps encore.
L. A. H.


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