Les choix de filières exprimés par les nouveaux bacheliers ne résonnent pas dans le vide puisque le gros des futurs diplômés du supérieur a vu ses vœux exaucés. C'est une bonne chose. Et le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui l'a affirmé, ne peut que s'en réjouir. Mais le système informatisé mis au point, il y a plus d'une décennie, fait toujours des mécontents, des «recalés» du processus d'inscription. Il y a ainsi des bacheliers à qui l'on va demander de réfléchir à des filières autres que celles qu'ils ont choisies au départ. Contraints, ils vont le faire et s'offrant peu de choix, ils vont accepter le résultat final : l'inscription imposée par le système. Finalement, seule la moyenne obtenue au bac compte. Nos potaches sont ainsi avertis. D'ailleurs, les chargés du secteur du supérieur le disent : certaines filières, à l'exemple des sciences médicales, l'informatique, l'architecture ou encore l'Institut national des hydrocarbures (INH) sont «saturées», et pour pouvoir les intégrer, il faut avoir de «bonnes notes» à l'examen. Il faut avoir également les reins solides pour y terminer les études. Les malheureux candidats se donnent six jours afin d'introduire des recours, espérant obtenir ce qu'ils souhaitent dans le tableau des inscriptions finales. Et pendant que l'opération des inscriptions se poursuit, les élèves floués dans l'annonce des résultats du bac par Mobilis prennent leur mal en patience, se détournant d'un espoir fugace auquel ils se sont accrochés pendant l'échange, par moments inamical, entre l'Office du bac et l'opérateur Mobilis. Qui de Mobilis ou de l'Office du bac aurait commis un tel impair ? s'interrogeaient les parents d'élèves. Finalement, l'Office a reconnu son erreur. Tout est fini aujourd'hui pour les élèves. Mais pas pour Mobilis qui risque de perdre son marché avec le ministère de l'Education nationale. Dommage collatéral ? Le ministre des TIC et de la Poste minimise les conséquences de l'incident. C'est «une réaction à chaud», a-t-il dit à propos de la déclaration de Benbouzid qui avait souligné que le secteur, dont il est responsable, va rompre son contrat avec Mobilis. Cette affaire a, en tout cas, déteint quelque peu sur le taux de réussite au bac à l'échelle nationale. Les parents d'élèves se sont inquiétés pour leur progéniture et certains ont même maudit «l'affichage» numérisé. Ils ne passeront jamais les vacances avec ceux qui les ont induits en erreur. Ils penseront peut-être à la prochaine inscription, il y aura de la place pour la réussite. De toute façon, pour les recalés qui souhaitent repasser le bac, en scolarisés, et pour les reçus, la rentrée s'annonce tumultueuse, les syndicats autonomes du secteur de l'éducation, de même que le CNES menacent de débrayer. Elèves et étudiants auront, en partage, durant l'année les effets produits par la contestation. Y. S.