Photo : S. Zoheir Par Wafia Sifouane Pour la dix-neuvième soirée de la kheima de solidarité organisée par le quotidien La Tribune, deux invités de marques se sont produits mardi dernier, sur sa scène, drainant ainsi une foule impressionnante de spectateurs composée essentiellement de familles des quartiers voisins et des jeunes souvent dépourvus de loisirs. Fidélisé au fil des soirées, qui ont débuté le 5 aout dernier, le public de Ruisseau s'est délecté ce soir là de la prestation de l'artiste Nadia Dziria. Vêtue d'une longue robe noire, la chanteuse à la voix rauque a interprété un bouquet de chansons de variété algéroise qui balancent entre l'andalous et le chaâbi, le tout pimenté par des youyous retentissants de l'assistance féminine venue en force cette fois. Telle un poisson dans l'eau, la chanteuse est très à l'aise sur scène et n'hésite pas à s'adresser directement au public, un public qu'elle su faire bouger sur les rythmes de «ma areft wech bih» ou encore «ma taârefch tâoum ya ma» et d'autres titres très prisés lors des fêtes de mariages. Un genre qui va à l'artiste comme un gant et elle ne s'en cache pas d'ailleurs en affirmant qu'elle préfère «se produire lors des fêtes populaires et familiales que d'être sur le devant de la scène et des médias». Cette prestation féminine sera suivie par un concert d'un autre genre, du chaâbi, en compagnie de l'un de grands noms de ce genre, l'artiste Sid Ali Driss. Issu d'une famille d'artistes, neveu du défunt El Hachemi Guerouabi, Sidi Ali Driss ne cache pas avoir beaucoup appris de son oncle «cette relation de parenté m'honore, il m'arrive même de m'en vanter car elle m'a donné l'occasion d'être le disciple direct du défunt Hachemi Guerouabi. C'est lui qui m'a apprit toutes les ficèles du métier lors des longues heures de travail à son domicile», déclare l'artiste nostalgique. Mais cette complicité finira par donner ses fruits surtout lorsque Sid Ali Driss, et sur le conseil de son oncle, décide de suivre une formation musical académique. C'est là qu'il intègre l'école de musique andalouse «El Fen oua Adab» sise à Ruisseau où il suivra des cours durant plus d'une décennie sous la direction des regrettés frères Boutriche.Formé en chaâbi et musique andalouse, l'artiste affiche cependant un penchant particulier pour le chaâbi. Il a régalé le public de la kheïma en interprétant des standards de la chanson chaâbi comme «el bareh», «ya waâdi ma bkat denia» et «koul nour men nour el hachemi kmel». Doté d'un timbre de voix exceptionnel, très semblable à celui du défunt Hachemi Guerouabi d'ailleurs, Sid Ali Driss a créé une ambiance de folie ou l'on a vu des jeunes envahir la piste de danse et exécuter quelques pas sous les youyous des femmes. Véritable fiesta populaire, la kheima de solidarité de la Tribune prouve de jour en jour qu'elle a relevé hautement son défi, celui de faire d'un espace vide, un véritable tremplin d'art et d'émotion. Interrogé quelques minutes avant son passage sur scène, l'artiste a tenu à saluer cette louable initiative, affirmant que l'artiste algérien a toujours été solidaire envers ses prochains. «entre algériens on se soutien et l'artiste est solidaire de toutes les causes nobles. Cette action nous a non seulement permit de jouer mais de rencontrer des gens intéressants et cela à travers le volet conférences et les hommages faits aux footballeurs», a-t-il déclaré. Concernant ses projets à venir, l'artiste nous a annoncé la prochaine sortie d'un nouvel album qui contient deux textes inédits de chaâbi qui seront non seulement chantés mais aussi déclamés.