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Ouyahya et le billard multibandes
Publié dans La Tribune le 04 - 01 - 2013

Il aura tout fait et tout été, sauf d'être un jour calife à la place du calife ou même son vice-président promu un jour à la grande lumière. Il fut diplomate, habile démineur de crises africaines, ambassadeur, vice-ministre, ministre, député, conseiller et chargé de mission, mais pas que cela. Il fut aussi directeur central, directeur de cabinet présidentiel, homme de contacts discrets avec les islamistes du FIS, ministre d'Etat sans portefeuille, ministre avec un vrai maroquin, représentant personnel du chef de l'Etat, Premier ministre, chef de gouvernement et de parti. Il est parti, il est revenu. Il a connu la grâce et la disgrâce. Il a pris des initiatives mais fait également ce qu'on lui a dit de faire. Les bonnes et les pires choses. Comme cette abominable chasse aux sorcières qui a ciblé des dizaines de cadres méritants, compétents et surtout innocents de faits jamais incriminés. Bref, Ahmed Ouyahya est un homme en noir et blanc, avec des nuances de gris. Un homme de missions et de sales besognes diraient les juges implacables. Un serviteur de l'Etat, un grand commis qui avait le sens de la responsabilité, de la réserve, de la disponibilité, de l'abnégation, de la loyauté qui n'est pas forcément la fidélité diraient ses avocats. En un mot comme en mille, un homme d'Etat. Oh, il avait bien des défauts Si Ahmed ! Cassant, un tantinet arrogant, rarement disposé à l'écoute, cynique par endroit, et peu enclin à la communication même s'il est habile rhéteur en français, en arabe et en tamazight ! Ce loup solitaire avait aussi des vertus cardinales : bosseur infatigable de ses dossiers, avec une certaine intelligence des situations et des hommes. Et, contrairement aux rumeurs récurrentes mais jamais fondées sur le moindre début de commencement de preuves, l'homme autant que le commis de l'Etat serait honnête et intègre. Un patriote qui a éprouvé très tardivement les vertus de la lucidité politique. Qui a découvert, c'est-à-dire fini par réaliser, que ce sont les forces de l'argent qui détiennent le pouvoir réel dans le pays. D'ailleurs, lui-même, avant de se retirer de la direction du RND, se demandait s'il y avait vraiment des patriotes dans le sérail, à savoir en nombre suffisant pour faire face au mur invisible de l'argent qui gangrène tout, corrompt presque tous, tout le temps et partout. En homme de devoir, Ahmed Ouyahya a préféré jeter l'éponge alors que l'envie d'en découdre avec les putschistes de l'ombre le taraudait. Il l'a fait parce que des forces omniscientes, démiurgiques et prégnantes mais qui lui veulent du bien, l'ont incité à le faire. Il l'a fait parce qu'il a eu finalement cette évidente intelligence de ne pas engager un combat douteux qui aurait duré mais qui aurait fini par le tailler en pièce. Il aura donc réussi à sortir par le haut, avec un certain panache, en laissant l'image d'un homme responsable qui aura évité de casser en deux un parti en bonne santé parlementaire, sénatoriale, municipale et départementale. Il aura même eu, chose assez rare, l'humilité de rester un militant parmi les plus modestes d'un RND, parti de cadres et de notables. Reste que son retrait ordonné, qui laisse un parti en bon ordre de bataille, préfigure une certaine recomposition politique au sein du régime. Son retrait laisse deviner une partie subtile de billards multibandes. En premier lieu, comme le dit le proverbe chinois, il ne peut pleuvoir au RND sans que les «frères» du FLN aient les pieds politiques mouillés ! Fortement contesté depuis deux ans, son SG Abdelaziz Belkahdem ne pourrait plus résister à la puissante pression qu'exerceraient sur lui les «redresseurs». Ses détracteurs, qui n'ont jamais désarmé, revenant sans cesse à la charge, ont désormais un argument politique supplémentaire : «l'exemple Ouyahya». Le précédent Ouyahya sera d'autant plus cité par les «redresseurs» que l'effacement du désormais ex-SG du RND illustre une nouvelle tradition de retraite politique, qui bat en brèche la tradition de «zaïmisme» à la tête des partis. Comme le montrent assez bien, il est vrai, les exemples de Saïd Sadi et Hocine Aït Ahmed. Le retrait d'Abdelaziz Belkhadem est d'autant plus inscrit dans l'ordre logique des choses, qu'il n'aurait jamais été question que lui ou Ahmed Ouyahya soient un jour vice-président ou chef de l'Etat. Tout au plus, ces deux acteurs de composition seraient demain des lièvres crédibles en 2014 et même bien plus tard s'il le faudrait. C'est leur destin, car, l'un comme l'autre, n'ont pas l'étoffe de première qualité, la dimension politique suffisamment grande, le cuir assez bien tanné pour prétendre un jour passer du stade de vizir à celui de calife. Surtout, l'un comme l'autre, n'ont pas l'heur de réunir le consensus politique le plus vaste dans le pays comme au cœur du réacteur nucléaire du pouvoir. Exit donc Ouyahya et Belkhadem pour mieux préparer l'élection présidentielle de 2014 ! Date à laquelle le nouveau mais déjà ancien président de la République serait appuyé par un vice-président qui, lui, réunirait le consensus largement partagé entre l'actuel chef de l'Etat et ceux qui, au sein de l'armée en treillis et en costume gris anthracite, forment ce cercle invisible de ce que les Arabes anciens appellent «les gens qui nouent et dénouent». Ce futur probable vice-président doit avoir de l'envergure et, surtout, cette particularité d'être issu de l'ALN, de bien connaître l'ANP, l'Etat, l'Administration et le pays. Et ce qui serait le gage le plus sérieux d'équilibre et de stabilité, être susceptible d'assurer les choses à l'intérieur et de rassurer à l'extérieur. Ce qui ne correspond pas aux personnalités d'Ahmed Ouyahya ou d'Abdelaziz Belkahdem, pour ne citer que ces deux profils. Voilà pourquoi, le retrait d'Ouyahya procède du billard qui est une science de la réflexion, du rebond, de la déviation, de l'incidence, de la symétrie et de la carambole.
N.K.

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