Par Yanis Bouarfa Le rideau est tombé sur le championnat d'Algérie de ligue1 professionnelle avec le déroulement de la 30e et dernière journée marquée par le forfait du MC Alger qui ne s'est pas présenté au stade du 1er-Novembre pour affronter l'USMH dont l'enjeu du match était la deuxième place qualificative à la Ligue des champions. Le champion d'Algérie, l'ES Sétif a, de son côté, fêté son titre de champion d'Algérie en accueillant le CS Constantine. Le représentant de la ville de Sidi M'sid s'est emparé de la troisième place synonyme d'une participation à une compétition internationale. L'année 2013 qui s'achève ressemble à une année maudite, du moins si l'on s'en tient aux performances désastreuses enregistrées par nos clubs et toutes nos sélections nationales, engagées dans la course de la qualification à la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) dans leurs catégories respectives. Entre honte, désillusion, déconfiture, déception et déshonneur, l'Algérie dont le sport agonise, a presque touché le fond en réussissant l'exploit de manquer à toutes ces prestigieuses compétitions. La faute aux acteurs certes, mais également aux responsables de l'implémentation de la politique sportive, plus occupés à se faire du sucre ou encore à se déchirer dans des querelles stériles favorisées par des batailles entre clans. L'exercice en cours a vécu, il est déjà entré dans le passé, les archives. Une saison mi figue mi raisin avec moult problèmes, un arbitrage contesté comme de coutume, une division criarde des instances fédérales -certains clubs, limogeage à la pelle d'entraîneurs, quelques bribes de beaux matchs et un suspense à couper au couteau lors des dernières journées concernant aussi bien l'amont de la hiérarchie que son aval. L'indécision la plus totale a régné en maîtresse en cette fin de saison au grand bonheur des puristes et amateurs de pareils scénarios. La FAF et la LNF ont dû intervenir pour réajuster certains errements des clubs et de leurs responsables, mais c'est le lot de nos structures mises en place et devant se plier aux ordres suprêmes de l'instance suprême du sport algérien qu'est le MJS. Si pour le bas du tableau le WAT et surtout l'USMBA étaient d'entrée dans de mauvais draps, le CA Batna par contre a fini par s'enliser graduellement pour des raisons extra sportives avec un bureau exécutif et des dirigeants dépassés par les évènements pour fatalement se mêler aux menacés. Curieusement, ce sont les Oranais du MCO, une équipe brinquebalante collectant lors de ses derniers matchs le nombre de points nécessaires et sauvant par la même occasion sa place. Le bilan d'une saison n'est guère rassurant pour l'avenir. Et ça ne concerne pas que le terrain. Oublions un peu les quatre grands et voyons un peu ce qui se passe derrière l'ESS, l'USM El Harrach l'USM Alger et le CSC. Le reste du peloton, n'arrivait plus à se retrouver sur un terrain malgré le renfort de choix opéré à coup de milliards en début de saison.
Indiscipline des joueurs, dissensions au sein des bureaux directeurs Avons-nous crié victoire trop tôt ? Sans aucun doute, puisque après quelques titres remportés par l'ES Sétif et l'USM Alger chargés d'espoir, notre football est revenu à ses travers : contestations des arbitres, attaques inexistantes, entraîneurs «démissionnaires» ou en danger, indiscipline des joueurs à l'intérieur et hors du terrain, dissensions au sein des bureaux directeurs, supporters en colère, etc. Pis encore, après quelques années qui ont vu éclore et émigrer quelques talents, les bons joueurs se font de plus en plus rares ou alors évoluent dans des ambiances guères propices à la progression. D'autres encore s'égarent par manque d'encadrement. Aujourd'hui d'ailleurs, ce sont les encadreurs eux-mêmes qui ont besoin d'être encadrés. C'est vous dire combien le constat est inquiétant. Joueurs et entraîneurs ne parlent presque plus de football et ce sont les présidents qui s'affichent, parlent de technique et de tactique, font à leur guise le choix des joueurs et des entraîneurs, décident de débarquer tel technicien ou d'en recruter un autre. Et ce, au détriment des règles primaires du football car on sent que leur démarche n'obéit à aucune logique sportive. Joueurs et entraîneurs en profitent pour mieux se cacher et fuir leurs responsabilités qui sont le jeu, grand absent de nos stades par les temps qui courent. L'argent ? Parlons-en ! Aujourd'hui, toute la hiérarchie footballistique met en avant les problèmes financiers pour justifier égarement et dépassements de tous genres. Comme si bien diriger et bien jouer nécessite plein de billets dans les poches. Deux exemples édifiants : le MC Alger et le CR Belouizdad, les deux clubs ont changé (malgré eux, il faut bien l'avouer) d'entraîneur et surtout de président. Pour quels résultats ? Trois défaites consécutives en quatre matchs. Prenons la JSK, équipe championne d'Afrique plusieurs fois, constellée d'étoiles n'arrive pas à retrouver ses marques. Tout ce qui s'y passe justifie-t-il les résultats catastrophiques et les entraîneurs qui se sont succédé à la tête de ce prestigieux club ? Les quatre grands, parlons-en aussi, c'est vrai que l'attaque bedjaouie ou setifienne font des miracles, grâce notamment à Mohamed amine Aoudia, Gourmi, Madouni, Okbi coté sétifien ou Zerrara, Mebarki de la JSMB et Bounedjah à El Harrach. Mais ces derniers ont des problèmes en défense et à l'entrejeu. Et même en attaque au cas où un des attaquants venait à s'absenter. Le CRB a viré un bon nombre d'entraîneurs pour des raisons techniques et l'on ne sait toujours pas combien durera cette période de transition. L'USM Alger à traversé une période de turbulence, n'a presque pas d'attaque et souffre de la baisse de régime de ses joueurs de base. Le CSC, enfin, commence à peine à sortir la tête de l'eau et quel'on sait pour les Mouloudéens comme pour les Bordjis.
La venue de la nouvelle saison aiderait-elle à la sérénité ? Dans le cas contraire…Cela pour conclure que l'ambiance n'a pas été très saine en cette fin de saison, que les relations entre les différentes composantes de notre football (FAF, LNF, MJS) ne sont guères claires et que le niveau est à la baisse. Quelle sera la suite et qui s'en soucie vraiment ? ! Y. B.