La prison du Coudiat ne sera pas démolie. Bonne nouvelle pour la famille révolutionnaire ! Bonne nouvelle pour la mémoire collective. Mais la décision de conversion aura pris du temps et suscité des polémiques avant d'être enfin adoptée. Après moult ajournements sur son avenir dans une cité exiguë où les poches urbaines les plus «sensibles» ont pourtant été sacrifiées à outrance avec le consentement des assemblées qui se sont succédé à la tête de la wilaya, la prison du Coudiat devra revivre son un nouveau statut. Les autorités locales viennent de confirmer la conversion du lieu, qui abrite également l'unité de la Gendarmerie nationale, en musée de la mémoire. Et ce après consentement du ministère de la Justice et du commandement de la Gendarmerie nationale. Ainsi, le site sera réaménagé sans démolition pour qu'il demeure fidèle à la mémoire qui l'habite, ce que revendiquait la famille révolutionnaire, qui n'a ménagé aucun effort pour le préserver, et ce dès le lancement du projet de tramway qui menaçait la prison de démolition. Par cette décision jugée sage, le site est finalement sauvegardé et réhabilité pour devenir un lieu de mémoire, alors qu'il était voué à devenir une extension pour le projet du tramway. La famille révolutionnaire et une partie de la société civile ont ainsi eu gain de cause. Toutefois, certains ne partagent pas ce choix. «Nous aurions aimé déraciner la prison et implanter à sa place une stèle qui en dira long sur la révolution. La préservation de la mémoire collective ne se compte pas au mètre carré !», estime un universitaire. Mais du fait que la prison, d'où s'évadait le 10 novembre 1955 Benboulaid, est classée patrimoine national, le dilemme demeure délicat. Constantine par cette décision devrait tourner la page sur un feuilleton dont la fin a été différée par certains cercles et courants qui ont retardé une décision somme toute facile, alors qu'un débat approfondi aurait apporté des solutions plus palpables à la prison, émanant des sphères intellectuelles et celles des autres localités. «Depuis l'annonce de la métamorphose de la prison, la population est restée sur sa faim quant à un colloque apte à débattre ‘‘d'éventuels'' enjeux du maintien ou de la transformation de la geôle, qui, en fait, ne fait que compliquer le quotidien des résidents et passagers de par son implantation stratégique à l'entrée de la ville. Alors que la démographie et les grands projets structurants strangulent les rues et ruelles», lâche un urbaniste. Heureusement que 2015 sera l'occasion de redynamiser la société civile à travers ce comité de labellisation proposé par le ministère de la Culture. N. H.