La saison estivale est la période idéale pour la prospection dans le domaine culturel et artistique qui pourrait éventuellement révéler de jeunes talents qui rayonneront sur la scène culturelle quelques années plus tard. Les fêtes de fin d'année dans les crèches et les écoles sont propices pour un travail dévolu, en principe, aux chasseurs de talents comme il en existe sous d'autres cieux. Les différentes activités culturelles organisées par des organismes et autres associations durant tout l'été peuvent également être des réservoirs pour les «dénicheurs» de graines de stars qui germent dans chaque enfant, de chaque ville et village. Mais la réalité est toute autre dans notre pays. Dans toutes les wilayas du pays. Les chasseurs de talents n'existent pas. Tout simplement. Mais il faut savoir que même si ces chasseurs de graines de stars sont là, ils seront «hypnotisés» par le refus des parents de voir leurs enfants pris en charge pour une carrière artistique toujours incertaine en Algérie. En effet, dans un pays où l'artiste finit pauvre, seul et dans une ingratitude généralisée, les parents ne peuvent être emballés par l'idée d'encourager leurs enfants à embrasser une carrière artistique, notamment au détriment de leurs études. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la Maison de la culture Mouloud-Mammeri accueille pendant plusieurs semaines des fêtes de fin d'année que les crèches organisent annuellement pour montrer aux parents le travail que l'on fait faire à leurs enfants. Les parents trouvent leurs enfants «mignons» sur scène, mais quel que soit leur talent il n'est pas question pour eux de mettre leurs enfants sur les rails d'une carrière artistique. Il est toujours utile pour des enfants d'apprendre à dessiner, à jouer d'un instrument de musique ou même à faire du théâtre, mais cela doit rester une activité secondaire qui n'empêcherait pas les enfants de poursuivre leurs études et s'engager dans des filières «sérieuses», comme la médecine ou la technologie. Le rêve de tout parent. D'ailleurs certains parents inscrivent leur progéniture dans des ateliers de la maison de la culture de la ville des genêts, mais sans que cela soit une perspective d'avenir. Comme signalé plus haut, la scolarité est au centre des préoccupations des parents en ce qui concerne l'avenir de leurs enfants. C'est pour cela que l'école reste la seule institution susceptible de détecter et de prendre en charge une graine de star, parce que l'école est le seul endroit où le talent artistique d'un enfant peut être pris en charge sans mettre en danger l'avenir de ses études. Et c'est là que l'Algérie a échoué. Son système éducatif qui produit des universitaires médiocres, ne pouvait pas réussir dans une entreprise considérée comme secondaire ou même luxueuse. Il faut dire qu'en Algérie, la culture et l'art ne trouvent pas encore un public assez large et connaisseur pour pouvoir faire vivre les artistes de toutes les disciplines. Un autre échec de l'école qui n'a pas pu produire un public ouvert sur les différentes disciplines artistiques et culturelles. Avec un public artistique de qualité, des parents pourraient éventuellement céder devant le talent de leurs enfants et cesser d'avoir peur d'un avenir culturel et artistique pour leur progéniture. M. B.