"Nadir Belhadj. J'ai beaucoup de respect pour lui. C'est l'un des meilleurs arrières gauche du continent. C'est un plaisir de le croiser." Yaya Banana, le défenseur de l'EST fraîchement champion d'Afrique en titre, était sélectionné pour le fameux match Algérie-Cameroun, annulé en raison du refus des Lions indomptables de faire le déplacement à Alger. Banana, lui, y était pourtant. Il a passé la nuit au Sheraton d'Alger avant d'être invité par son entraîneur à rentrer à Tunis. Qui a dit que tous les Camerounais ont déclaré forfait ?
Yaya Banana, vous faisiez partie du groupe qui devait affronter l'Algérie mardi, avez-vous été mis au courant du boycott ? Non, à aucun moment. Comme vous le savez, j'étais occupé à préparer la finale retour de la Ligue des champions avec l'Espérance. On a joué samedi, le lendemain j'avais pris le vol pour Alger. Vous étiez donc à Alger la nuit de dimanche à lundi… Oui. J'avais passé la nuit au Sheraton. Il était convenu que le reste du groupe me rejoigne dans la soirée. J'ai attendu, ils ne sont pas venus ! Quand est-ce que vous avez été mis au courant du boycott ? Plus tard. Je ne pense pas avoir eu l'exclusivité ! C'est le coach qui m'a appelé pour m'informer du forfait. Il m'a demandé de rentrer à Tunis. Ça vous a surpris ? Oui, du moment que je n'étais pas au courant de ce qui se tramait. Ça s'est décidé à Casablanca. Le groupe avait tranché en interne, j'étais loin de ce qui se passait. Vous n'avez pas été associé à la décision ? Non. C'est une affaire entre cadres. Moi, j'arrive à peine. On m'a juste appelé pour me dire qu'on allait m'expliquer tout plus tard. Comprenez-vous la décision des joueurs de boycotter le match ? Pffff, je ne sais pas trop. Je ne connais pas les détails de l'affaire. Si je suis solidaire ? Je dois l'être du moment que je fais partie du groupe. Après, il y a des raisons à ce qui s'est passé. J'attends d'être mis au courant pour émettre un quelconque jugement. On dit que la décision a été prise par trois cadres tout au plus, c'est vrai ça ? Franchement, je n'en sais pas plus que vous. Vous êtes déçu par l'annulation du match ? Forcément. C'est ma première sélection chez les Lions. Ça me tenait à cœur. J'étais super excité à l'idée de prendre part à ce regroupement. Ma joie était à son comble. Après, il y a forcément une petite déception. J'espère faire encore partie du groupe. Confirmez-vous avoir eu des ennuis avec des supporters du WAC, dimanche à l'aéroport Tunis-Carthage ? Je n'ai pas été ciblé. En fait, ils ne m'ont pas reconnu. Une dame m'a conseillé de ne pas me montrer. Après, il y a eu des agents qui m'ont escorté. Mais c'est vrai que l'ambiance était assez électrique. Il aurait pu y avoir un contact… Que représente pour vous ce titre de champion d'Afrique ? C'est le top. C'est tellement difficile de soulever ce trophée, vu l'adversité, qu'on est encore sur un petit nuage. Cela fait 17 ans que le club convoite ce titre, c'est la fête au village ! Avez-vous pris connaissance du tirage au sort des quarts de finale de la Coupe du monde des clubs ? Oui, on joue Al Sadd… Savez-vous que ce club recèle en son sein un joueur algérien ? Nadir Belhadj. J'ai beaucoup de respect pour lui. C'est l'un des meilleurs arrières gauche du continent. C'est un plaisir de le croiser.