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Exclusif : Xavi s'offre aux Algériens !
Publié dans Le Buteur le 02 - 01 - 2012

«Quand tu lui piques le ballon, Zidane devient un vrai guerrier algérien»
«Lacen ne lâche rien sur le terrain, un guerrier lui aussi»
Lorsqu'il nous a été confirmé qu'on pouvait aller interviewer Xavier Hernández i Creus, que tout le monde connaît sous le nom de Xavi, un sentiment de bonheur exquis nous a envahis aussitôt. Non pas parce que Xavi fait partie des trois meilleurs footballeurs de la planète avec Messi et Ronaldo, mais surtout parce que nous savions qu'on allait rencontrer un homme exceptionnel dont nos confrères espagnols ont toujours loué la droiture.

Aller à Madrid pour interviewer un joueur du… Barça !
Mais aller à Madrid pour rencontrer un joueur du Barça, reconnaissez que ce n'est pas le cadre idéal, vu les tensions sempiternelles qui enveniment les relations entre les deux géants de la Liga. N'empêche, ce dimanche-là, Xavi avait mis les couleurs catalanes de côté pour aller vêtir le maillot blasonné d'Armoiries de l'Espagne, celui des champions du monde en titre qui réunit les ennemis de la Liga sous la même couleur Roja. C'est au centre d'entraînement de Las Rozas que Vicente del Bosque, le sélectionneur des champions du monde, a donné rendez-vous à ses joueurs. Et c'est au même endroit que nous avait fixé le nôtre, Xavi, pour nous accorder quelques minutes de sa vie de footballeur.

Une interview avec Xavi, ça fait baver tous les journalistes du monde
Arrivés la veille de notre rencontre à Madrid, nous fûmes bercés par la magie de la capitale espagnole qui réchauffe les yeux et les mains par ce temps frisquet qui s'est abattu sur la péninsule ibérique du Nord au Sud. Mais l'impatience qui nous animait à l'idée de faire parler une pointure du calibre de Xavi nous aurait fait oublier même le froid du Pôle Nord. Car une interview avec le dépositaire du jeu de Barcelone et de l'Equipe d'Espagne, ça fait baver tous les journalistes du monde. Et cela, on allait avoir la chance de le savourer dès le lendemain matin, lorsqu'on se présentera à Las Rozas, au milieu d'un nombre impressionnant de journalistes espagnols, tous venus choper leurs super stars…

«Pourrions-nous avoir Ramos ou Casillas pour cinq minutes ?»
C'est l'attachée de presse de la Real Federación Española de Fútbol (RFEF) qui a ameuté la foule. «Bonjour messieurs dames», a-t-elle eu le temps de lancer, qu'elle fût envahie par l'ensemble des journalistes autorisés à passer la grille d'entrée hermétique qu'on avait franchie comme les autres, grâce à un ami espagnol que les agents de sécurité saluèrent chaleureusement, sans nous demander nos noms qui étaient toutefois dans la liste de la RFEF. La dame aux commandes fût aussitôt submergée de demandes. «Pourrions-nous avoir Ramos ou Casillas pour cinq minutes, s'il vous plaît ?», demande un confrère d'une des plus grandes chaînes espagnoles.

«Xavi sera disponible uniquement aux journaliste venus d'Algérie»
«Xavi est-il disponible aujourd'hui ?», enchaînent les autres à tour de rôle. «Non, pas pour vous. Xavi a donné son accord uniquement aux deux journalistes qui sont venus d'Algérie. Il n'a accepté que ces deux journalistes, pour quinze minutes, maximum» a tranché l'attachée de presse la plus compétente au monde, comme on s'est amusé à la qualifier après l'annonce de cette bonne nouvelle. Que demande le peuple ! Il fallait se réveiller tôt pour damer le pion aux journalistes espagnols dans leur propre fief. Mais dans le métier, on appelle cela juste l'ordre, car on avait fait notre demande depuis bien longtemps et ce n'était donc que justice d'avoir réussi notre pari et nos confrères espagnols comprenaient parfaitement cela et le prenaient plus ou moins bien. A nous de bomber le torse cette fois !

«Buenos dias, señor»
A peine dix minutes plus tard, la voilà cette silhouette frêle qui se ramène avec un large sourire, saluant tous ceux qu'elle croisait au passage. On décide par pudeur de ne pas bouger de notre place. C'est Xavi en personne qui vient à notre rencontre. Quel honneur ! «Buenos dias», nous dit-il, avant de rectifier, d'un air légèrement désolé : «Sorry, good morning.» A vrai dire, on lui avait donné d'entrée le choix de parler en anglais ou en espagnol. Bien évidemment, il n'y avait pas photo. «I prefer spanish, if you want», nous dit-il en nous invitant à pénétrer sur le terrain gazonné où on allait se poser ensemble. Le décor était parfaitement planté. Le soleil avait repris ses rayons et réchauffait un peu plus les corps. Il était 12h10 et on était tous au zénith avec cette étoile qui est descendue sur terre pour réchauffer le cœur des Algériens qu'elle avait en face.

Xavi, mieux encore qu'on se l'imaginait !
Détendu et humble, Xavi impressionne du premier coup par son allure et sa façon d'être. «On se met là, ça vous convient ? Ou alors il serait mieux de se mettre au centre du terrain pour être plus tranquille ? C'est vous qui voyez, moi je vous suis», nous dit-il avec une modestie déconcertante qui ne laissait aucun doute sur l'impression qu'on se faisait de lui. Xavi est exactement comme on se l'imaginait. On découvrira plus tard qu'il est même mieux que cela encore, tellement il s'est plié en quatre pour bien nous accueillir. «L'entretien va durer 15 minutes. J'espère que ce sera suffisant, non ?» Et comment ! Avait-on failli lui dire, sans se retenir.

«J'essaierai de donner des détails, surtout si vous me posez des questions sur Zidane !»
Pour préparer l'interview qui sera filmée pour nos confrères de Nessma, les deux techniciens qui nous accompagnaient avaient besoin d'effecteur quelques réglages. On en profitera pour expliquer à Xavi que l'interview s'adressait au public algérien en particulier et aux amateurs arabes en général, pour qu'il puisse axer ses réponses sur eux. «Je vois, je vois, j'essayerai de donner donc des détails surtout si vous me posez des questions sur Zidane», plaisante-t-il pour nous mettre encore plus à l'aise. En marchant à ses côtés sur le gazon, on n'aurait pas été étonné de le voir mettre son bras sur l'une de nos épaules, tellement l'ambiance était amicale. «Vous savez, beaucoup de gens vous adorent en Algérie. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de fans que vous avez chez nous.» Etonné : «C'est très bien d'apprendre qu'on m'aime à ce point», nous dit-il visiblement sensible à ces marques de sympathie qu'on lui transmettait, avant de baisser les yeux humblement.

«En Algérie, c'est à peu près le même climat que le sud de l'Espagne, c'est ça ?»
Manifestement gêné de recevoir toutes ces fleurs qu'on lui jetait à la figure, Xavi renverse le jeu d'une pichenette, comme il le fait si bien avec le Barça, histoire de changer de sujet. «Il fait beau en Algérie ?» Malin, le bonhomme. Ou plutôt, modeste cette star incontestée du sport le plus populaire du monde. La tête bien fixée sur les épaules et les pieds toujours cloués au sol. C'est la marque des plus grands ! A méditer par ceux qui comprennent les signes sans pour autant être de l'Andalousie… On lui explique aussitôt qu'il pleut aussi en Algérie pour lâcher un peu l'affaire. «C'est pas vrai ! Ne me dites pas qu'il pleut tous les jours à cette période chez vous. Mais l'Algérie, c'est à peu près le même climat que le sud de l'Espagne, c'est ça ?» Oui, notre Catalan a bien compris comme un Andalou…

«Qui vous dit que je n'ai pas révisé mes leçons d'Histoire/Géo avant de rencontrer des journalistes algériens ?»
Mais c'est qu'il en sait beaucoup sur l'Algérie notre cher Xavi universel. Etonnant de la part de quelqu'un qui n'a jamais visité notre pays ! Comment est-ce ? «Et qui vous dit que je n'ai pas révisé mes leçons d'Histoire/Géo sur l'Algérie avant de vous rencontrer ?» nous lance-t-il en rigolant franchement. Un rire qui le rend encore plus attachant, presque ordinaire allait-on oser dire. Franchement, à cet instant précis, un fan du Real Madrid l'aurait pris en sympathie, même au lendemain d'une manita. On comprend mieux après cela pourquoi il est si respecté par les supporteurs du club ennemi. Il n'y a pas l'ombre d'un doute. Cet homme est bon de l'intérieur. Et cela se verra tout au long de la demi-heure qu'on allait passer en son agréable compagnie.

«Guardiola nous répète souvent qu'on joue en premier pour le supporter»
La preuve de sa bonhomie et de sincérité, c'est que, à aucun moment de l'interview, il n'a fui une de nos questions, aussi délicates furent-elles. Que ce soit sur la religion ou l'animosité qui existe entre Madrilènes et Catalans, Xavi a toujours été franc dans ses réponses. C'était à vous en faire regretter d'avoir été loin dans votre question. Mais Xavi n'est pas comme les autres. Il est juste sincère et ses réponses viennent toutes du cœur. C'est pour cela qu'il n'élude aucun sujet. Aucune question. Son éducation l'a sans doute préparé à tout cela et il nous le répétera à plusieurs reprises, en louant les valeurs que les éducateurs de la Masia lui ont inculquées durant toutes les années de sa formation. «Guardiola nous répète souvent qu'on joue en premier pour le supporter et on doit tout faire pour qu'il s'amuse et passe du bon temps. Ce sont ces valeurs qu'on nous apprend à la Masia», assure-t-il d'un air sincère.

«Je sais qu'avec la concurrence, il me sera difficile de conserver ma place plus longtemps, mais je me battrai jusqu'au bout»
Un exemple tiré au hasard de notre discussion avec lui prouve la grandeur de cet homme et surtout l'humilité qui le grandit chaque jour un peu plus aux yeux de ceux qui le croisent. «Je sais qu'avec la concurrence qu'il y a, dit-il sincèrement, il me sera difficile de conserver ma place plus longtemps, mais je ferai tout pour garder ce niveau de jeu jusqu'à ce que je termine ma carrière à Barcelone.» Ecoutez ça, les gars ! Ce mec s'appelle Xavi, il est le cerveau du Barça et de l'Equipe d'Espagne, il est nominé pour la troisième fois d'affilée pour le Ballon d'Or européen qu'il devait gagner haut la main l'an dernier en principe et il pense qu'il risque de perdre sa place bientôt, à cause de la forte concurrence qui arrive de chez les jeunes pousses du Barça qui l'admirent. Avouez qu'on ne l'attendait pas celle-là !

Allez savoir ce qui se passe dans la tête de génies comme Xavi !
On sait tous que c'est par pure humilité qu'il nous a confié cela. Mais quelque part, on se demande aussi s'il n'y a pas autre chose derrière un raisonnement aussi incompréhensible. Peut-être est-ce là la conviction profonde des vrais compétiteurs, que de se répéter inlassablement qu'il y aura bientôt un jeune surdoué qui risque de les mettre à la retraite. Exactement comme ils l'ont fait à ceux qui les ont précédés. Exactement, comme il l'a fait lui-même avec Guardiola en le poussant vers la porte de sortie. Allez savoir ce qui se passe dans la tête de génies de son espèce ! Malheureusement, on n'en a pas beaucoup des comme lui pour pouvoir se pencher sur des cas semblables…

«L'élimination de l'Algérie, du Cameroun, du Nigeria et de l'Egypte de la CAN prouve qu'il n'y a plus d'équipes faibles»
Cinq minutes se sont écoulées et les deux techniciens s'excusèrent pour la lenteur prise dans le réglage du son. Xavi n'en fait pas une montagne pour autant et enchaîne pour passer le temps. «Comment se porte la sélection d'Algérie ? » «Mal, très mal», lui rétorque-t-on. «On vient de se faire éliminer de la prochaine CAN, à l'instar du Cameroun de Samuel Eto'o, du Nigeria et de l'Egypte, triple détenteur du titre continental.» On pensait sincèrement le voir étonné en lui déroulant les noms de ces nations, mais il en fallait beaucoup plus pour voir Xavi surpris par le football. «Cela prouve que partout dans le monde, il n'y a plus d'équipe forte et il n'y a plus d'équipe faible», nous répond-il, en grand connaisseur.

«Je crois que vous vous êtes qualifiés en Coupe du monde sans Xavi, non ?»
Une conviction qui allait nous enfoncer un peu plus dans nos regrets de voir les Verts sous-estimer des équipes comme la Tanzanie ou la Centrafrique que Xavi, lui, aurait sans doute affrontées avec le plus grand sérieux du professionnel qu'il est. S'accrochant à la perche de l'humour qu'il nous a tendue, quelques secondes auparavant, on lui rétorque : «C'est parce qu'on n'a pas Xavi en Equipe d'Algérie qu'on s'est fait éliminer de la CAN !» Avec un large sourire qu'il n'a pu contenir cette fois, le capitaine du Barça enchaîne : «Xavi seul ne pourra rien faire. Vous vous êtes qualifiés en Coupe du monde sans Xavi il me semble
non ?» Là, non seulement il gagne le match, mais encore une fois, il offre une passe décisive à tous les footballeurs algériens qui voudraient bien se réaliser…
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Xavi : «Quand tu lui piques le ballon, Zidane devient un vrai guerrier algérien»
C'est bien la tête de Xavi que nous vous offrons aujourd'hui en exclusivité, à quelques jours du Ballon d'Or France Football-FIFA dont il est nominé avec Cristiano Ronaldo et Messi ! Le must quoi ! Et quand on dit la tête, c'est surtout pour souligner l'intelligence de ce footballeur hors pair qui a révolutionné son poste de milieu de terrain. Ses réponses sont aussi huilées que le sont ses passes, vous le verrez bien tout le long de cet entretien exclusif qu'il nous a accordé. Xavi est tout simplement ce qui se fait de mieux sur un terrain de football en matière d'intelligence et de vision de jeu. C'est le Einstein du football, tellement sa lecture du jeu est incomparable. Et le plus étonnant chez cet homme, c'est que ses propos sont vraiment à la hauteur de son talent. Un régal ce mec. On vous le jure ! Vous avez des doutes ? Lisez vite et régalez-vous.
D'abord, pourriez-vous nous dire franchement, à quoi aviez-vous pensé lorsqu'on vous a appris que des journalistes algériens allaient venir vous interviewer ?
(Il sourit). Sincèrement, au début, j'étais un peu surpris je l'avoue. Lorsque Javier qui vous connaît bien m'en a informé, j'étais honoré de vous recevoir ici au centre d'entraînement de la sélection espagnole. C'est phénoménal qu'en Algérie on s'intéresse autant à ma personne. Cela n'aurait sans doute pas été possible sans les prouesses du Barça et de la sélection. Aujourd'hui, Barcelone c'est l'équipe à la mode. C'est donc avec un grand plaisir que je vous reçois ici.

Vous saviez que vous aviez autant de fans en Algérie ?
Pour vous dire la vérité, non. C'est vous qui me l'apprenez. Je sais qu'il y a beaucoup d'admirateurs du Barça à travers le monde et donc, j'imaginais aussi que j'avais quelques fans en Algérie, mais je ne pensais pas pouvoir être admiré chez vous à ce point. C'est un honneur de savoir que des maillots du Barça, avec mon nom floqué sur le dos, se vendent chez vous. C'est fou ce que la passion du football peut unir des gens de toute la planète. Je partage au moins une chose avec les Algériens : l'amour du beau jeu. Je leur demande donc de continuer à se délecter du jeu du Barça et à nous soutenir.

Ces Algériens avec lesquels vous partagez la passion pour le beau football ont été très déçus que Xavi ne remporte pas le Ballon d'Or l'année dernière. Que pouvez-vous leur dire ?
Je les remercie d'abord et je leur dis que j'essaye de m'améliorer au quotidien en faisant convenablement mon travail afin de mériter cette marque de confiance des gens. Mais aujourd'hui, il y a un joueur qui est au-dessus de tout le monde et qui s'appelle Leo Messi. C'est un footballeur extraordinaire et unique. Si Messi continue avec son niveau de jeu et s'il réussit à gagner un titre avec l'Argentine, il sera sans doute le meilleur de l'histoire de ce sport. Pour moi, le fait d'être là et de pouvoir lutter jusqu'au bout pour le titre de Ballon d'Or est déjà un immense honneur.

Vous allez normalement prendre votre retraite avant Messi. Comment le voyez-vous sans votre présence au Barça ?
C'est vrai que j'essaye de l'aider sur le terrain, mais dans le football d'aujourd'hui, chacun fait tout pour rendre le jeu de l'autre plus facile, vous comprenez ? C'est vrai que Leo a besoin de moi pour avoir un rendement optimal sur le terrain, mais il a aussi besoin d'Iniesta, de Busquets et de tous les autres. Moi aussi, j'ai besoin de Messi, d'Iniesta et des autres. En équipe d'Argentine, il n'y a peut-être pas les mêmes réglages qu'au Barça, mais ils ont aussi une grande équipe. Vraiment, Messi est unique et personnellement j'éprouve du plaisir à jouer à ses côtés.

Là, vous êtes en train de nous donner une réponse modeste, voire diplomatique, car tous les spécialistes s'accordent à dire que le cerveau du Barça et de la sélection d'Espagne, c'est Xavi…
J'avoue que j'ai un rôle très important, mais aussi extraordinaire dans l'équipe. Je suis une pièce importante au Barça et dans la sélection espagnole et je prends du plaisir à tenir ce rôle aussi difficile soit-il parce que depuis trois ou quatre ans, je gagne beaucoup de titres en club et en sélection. Je comprends donc que les gens veulent me voir gagner des trophées individuels comme le Ballon d'Or. Malheureusement pour moi, il y a un footballeur en ce moment qui joue à un niveau très élevé. Messi est très au-dessus des autres joueurs de la planète. Et ce n'est pas par diplomatie que je le dis.

Venez en Algérie et on vous donnera volontiers le Ballon d'Or algérien !
(Il rit franchement) Je devrais d'abord venir jouer chez vous !

Y a-t-il à la Masia (centre de formation du FC Barcelone Ndlr.), un futur Xavi ?
Bien sûr ! C'est la loi de la vie. Il y aura un nouveau Xavi, peut-être même supérieur à Xavi parce que le football comme la vie est en constante évolution. Dans l'équipe actuelle, il y a des joueurs extraordinaires capables de tenir convenablement mon rôle. Je pense notamment à Cesc qui nous a rejoint en début de saison. Il y a aussi Thiago que j'aime beaucoup. En bas, Sergi Roberto frappe aux portes de l'équipe professionnelle depuis au moins une année. Tout comme Espinosa qui est un très bon footballeur et Rafael le frère de Thiago. Au FC Barcelone, les joueurs de talent n'ont jamais manqué et le jour où je ne serai plus là, je dormirai sur mes deux oreilles parce que le Barça continuera à progresser et à gagner des titres avec ou sans moi.

Le tiki taka espagnol (jeu à une touche de balle Ndlr.) a mis à nu la formation à la française basée sur le physique. Si un jour, un joueur algérien techniquement bon mais physiquement frêle vienne vers vous, quels conseils lui donneriez-vous ?
Je pense que le talent, c'est essentiel en football. Je lui dirais donc que dans ce sport, c'est sûr que le talent est plus important que le physique. Sur un terrain de football, ce sont les qualités techniques d'un joueur qui marquent toujours la différence pas sa puissance physique. La condition physique est un élément important aussi, mais n'importe qui peut la travailler. La technique et le talent par contre sont innés, soit on les a, soit on ne les a pas. Si tu n'as pas le talent, tu ne peux pas jouer au foot. Le Barça et la sélection espagnole ont démonté qu'avec du talent, on peut non seulement bien jouer, mais on réussit souvent à gagner aussi. Personnellement, j'ai souffert à une période de ma carrière à cause de ma petite taille. En 2002, 2003, on disait que je ne pouvais pas jouer au football parce que dans l'entrejeu il fallait être fort physiquement pour s'imposer. J'ai prouvé que cette thèse ne tenait pas la route. Pour moi, Luis Aragonès a été un pionnier dans ce domaine, un apôtre du beau jeu qui a prouvé qu'avec un football technique on peut réussir de belles choses. Le talent, c'est la clé.

Peut-on dire que c'est la victoire de l'école espagnole sur l'école française ?
On peut dire que oui. C'est la victoire du beau jeu plutôt. C'est la victoire du talent et du football offensif. Ce qui fait la différence dans le football d'aujourd'hui, c'est la dernière passe, les tirs, le jeu en mouvement, mais aussi la vitesse mentale. Penser très vite c'est plus important pour moi que jouer vite. La vitesse du cerveau est plus importante que la vitesse des jambes. Si tu penses vite et en plus tu joues vite, tu es le meilleur joueur du monde. C'est ce qu'on appelle dans le jargon la compréhension du jeu.

Justement, quand vous recevez le ballon, à quoi vous pensez en premier ?
Comme vous avez dû le remarquer, je n'ai pas une grande présence physique. Ma survie passe donc par la compréhension du jeu. Avant de recevoir le ballon, je dois systématiquement jeter un coup d'œil sur tout le terrain pour savoir ce que je dois faire avec. Je dois voir où sont mes coéquipiers pour leur transmettre le ballon, faire un contrôle orienté ou remettre le ballon aux défenseurs pour gagner du temps. Dans ce contexte, Zidane était le maître incontesté car en plus d'une vision du jeu extraordinaire il savait utiliser ses deux pieds. Chaque action de Zidane était un spectacle. Moi, par exemple, j'ai du mal à jouer avec mon pied gauche. Tous ces détails, je ne les ai pas appris dans l'équipe professionnelle du Barça. En plus des qualités intrinsèques qu'on avait, à Can Barça (l'autre nom de la Masia , le centre de formation du FC Barcelone, Ndlr), on nous apprenait à réfléchir avant de recevoir le ballon, à lever la tête, à protéger la balle, à voir où se trouve le coéquipier. Tous ces concepts on les apprend jeune en répétant constamment les exercices.

Que vous apprend-on à la Masia à part jouer au football ?
En plus d'être une école de football, le Barça est une école de la vie. La première chose qu'on nous apprend à la Masia, c'est le respect. Non seulement on doit respecter nos coéquipiers, mais on doit également respecter l'adversaire, l'arbitre et les supporters. Guardiola nous répète souvent qu'on joue en premier pour le supporter et on doit tout faire pour que le supporter s'amuse et passe du bon temps. Je partage totalement cette manière de voir les choses car c'est cela le respect des supporters. Ce sont ces valeurs là qu'on nous apprend à la Masia.

Tout à l'heure, vous avez parlé de Zidane. Savez-vous qu'il est algérien d'origine ?
(Il sourit) Bien sûr. Qui ne sait pas que Zidane a des origines algériennes !

Chacun qualifie son jeu à sa manière : Maradona est étonné de voir Zidane réussir des actions spectaculaires malgré sa grande taille, Ayala met en avant sa manière d'écraser le ballon… Comment Xavi qualifie-t-il le jeu de Zizou ?
(Après un long soupir) Pour moi, Zidane est le meilleur joueur du monde de la décennie qui s'étale de 1995 à 2005-2006 et il est l'un des meilleurs joueurs de l'histoire de ce sport. Le voir jouer est en soi un vrai spectacle. Il savait tout faire : il joue aussi bien avec le pied droit qu'avec le pied gauche, il sait dribbler, tirer au but, il a un excellent jeu de tête. C'est l'un des joueurs les plus complets que j'aie vu évoluer dans ma vie.

Avez-vous une anecdote à nous raconter sur Zizou, vous qui l'avez eu souvent comme adversaire ?
Il ne lâche rien sur un terrain de football. C'est vrai qu'il ne perdait pas beaucoup de ballons, mais lorsque je réussis à lui piquer un ballon, il ne l'acceptait jamais, il devenait subitement un vrai guerrier. Beaucoup de gens ne le remarquent pas, mais sur le terrain Zidane est très agressif, très fort physiquement.

Ce mot « guerrier » va plaire à beaucoup d'Algériens dont les joueurs de la sélection sont appelés justement « les Guerriers du désert ...»
(Il rit) il le tient sans doute de ses origines algériennes. Non vraiment, en plus de ses qualités techniques, Zidane avait cette qualité de défendre et de bien défendre. C'était effectivement un vrai guerrier algérien sur le terrain.

Après une carrière bien remplie, Pep Guardiola est allé jouer au Qatar. Vous voyez-vous suivre le même chemin que votre entraîneur en allant terminer votre carrière là-bas ?
Sincèrement, je ne me vois pas jouer là-bas et je vais vous dire pourquoi. C'est vrai qu'on ne doit pas dire jamais, car on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve. La preuve, je n'ai jamais imaginé que j'allais un jour être interviewé par des journalistes algériens, mais vous êtes bien là devant moi en train de me poser des questions. Toutefois, mon rêve à moi est de terminer ma carrière au Barça. Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire, mais c'est un sentiment profond. Je suis culé (surnom des supporters du Barça Ndlr.), j'aime le Barça depuis que j'étais tout petit. Je sais qu'avec la concurrence qu'il y a, il me sera difficile de conserver ma place plus longtemps, mais je ferai tout pour garder ce niveau de jeu jusqu'à ce que je termine ma carrière à Barcelone.

En parlant du Qatar. Le choix de ce pays pour organiser la Coupe du monde 2022 a provoqué de vives réactions dans le monde. Est-il normal de dire qu'un pays n'est pas capable d'organiser un tel évènement juste parce qu'il y fait chaud ?
J'avoue que le climat est fondamental pour jouer au football. On ne peut effectivement pas jouer sous une température de 40 ou 50 degrés. Toutefois, j'ai beaucoup d'amis au Qatar qui m'ont dit beaucoup de bien de ce pays. Les gens sont très gentils et respectueux. Pour revenir à la chaleur, je pense que d'ici 2022, le Qatar aura trouvé des solutions à ce problème car il en a les moyens. Enfin, je crois que l'organisation de la Coupe du monde par le Qatar fera beaucoup de bien au football arabe en général et qatari en particulier.

Il arrive à Guardiola de parler de son expérience au Qatar ?
Oui, il lui est arrivé de nous en parler. Il dit toujours qu'il a été traité d'une façon formidable, avec beaucoup de respect et qu'il a vécu une expérience enrichissante là-bas. Tout a été sensationnel pour lui. Lorsqu'il était là-bas, le Qatar commençait sa politique de recrutement de joueurs étrangers, mais il y avait déjà un football compétitif avec beaucoup de joueurs talentueux et techniques. Non, Guardiola ne dit que du bien de son expérience qatarie. Mais, il n'y a pas que lui qui en parle. J'ai un ami physiothérapeute qui a travaillé là-bas et qui pense la même chose que Pep.

On va maintenant vous poser la question la plus dure pour vous peut-être…
(Il rit) Allez y ! On va voir ça.

Connaissez-vous les Algériens de la Liga : Medhi Lacen de Getafe, Liassine Cadamuro de la Real Sociedad, Sofiane Feghouli ?
(Il nous coupe et enchaîne)… de Valence et Yebda qui a signé cette saison à Grenade…

Vous semblez bien connaître le foot algérien...
(Il sourit). En vérité, je ne connais pas beaucoup de choses sur le football de votre pays, mais les joueurs algériens de la Liga, je les connais. Je connais peut-être un peu plus Mehdi Lacen qui joue en Espagne depuis plusieurs saisons. Ce sont des joueurs très talentueux avec un jeu basé sur la technique. Yebda, Cadamuro et Feghouli, je ne les ai pas vus beaucoup, mais Lacen est un vrai compétiteur, un vrai guerrier aussi. Getafe a réalisé une très bonne affaire en le recrutant. Non seulement il ne lâche rien sur le terrain grâce à sa condition physique irréprochable, mais il transmet toujours des ballons propres à ses coéquipiers grâce à une très bonne technique.

Beaucoup de footballeurs musulmans sont passés au Barça, certains sont toujours là comme Seydou Keïta…
(Xavi enchaîne encore) Il y a aussi Abidal et Ibi (Ibrahim, ndlr) Afellay.

Keïta nous a dit un jour qu'il a toujours fait ses prières parfois dans le vestiaire sans que cela ne choque personne. Comment réagissez-vous à cela ?
Juste que cela fait partie du respect des autres cultures qu'on nous inculque au Barça dès notre jeune âge. Seydou prie partout et cela ne dérange personne. Parfois, il demande une chambre pour faire ses prières à l'aise et on la lui donne. Dans le vestiaire du Barça, Seydou est très respecté de même qu'Abidal et Afellay. Ce sont trois musulmans, mais aussi trois personnes extraordinaires.

Vous n'avez jamais été curieux de savoir ce qu'ils disent durant leurs prières d'avant-match, pourquoi ils font le Ramadhan et est-ce que cela les aide dans leur performance ?
Ce qui a toujours suscité ma curiosité, c'est surtout le Ramadhan. Pour moi, le fait de ne pas manger 12 heures voire jusqu'à 15 heures de suite en plein été doit être terrible pour un joueur de football. Mais, c'est leur croyance et celle de tous les musulmans et on doit le respecter. Nous aussi, nous avons une autre manière de pratiquer notre religion, mais cela ne nous empêche pas d'avoir d'excellentes relations avec Keïta, Abidal et Afellay parce que ce qui nous unit avant tout, c'est le Barça et le football. Au Barça, il y a et il y aura des joueurs de toutes les cultures et ils se sentiront tous bien parce que notre club est universel et parce que le respect d'autrui, on nous l'inculque dès notre jeune âge.

Il vous arrive de chambrer un peu Keïta, Abidal ou Afellay lorsqu'ils s'entraînent à jeun durant le Ramadhan ?
On ne peut pas appeler ça chambrer, mais je suis étonné qu'ils puissent s'entraîner sans boire de l'eau et je le leur dis. Je leur dis aussi qu'ils doivent vraiment manquer d'énergie. J'imagine qu'ils sont habitués et c'est sans doute cela qui leur permet de tenir.

Ces dernières années, il y a eu de vives tensions entre les joueurs du Real et du Barça. Comment se déroulent les retrouvailles en sélection ?
Vous savez, les tensions ont existé depuis que le Clasico existe. Tout le pays, voire même toute la planète est divisée en deux : les uns veulent que le Barça gagne, les autres veulent que Madrid gagne. Comment se déroulent les retrouvailles ? Normalement parce qu'on parle et on dialogue beaucoup. Avec Iker Casillas par exemple, on se retrouve en sélection depuis au moins 15 ans lorsqu'on était tout gamins. J'aime bien aussi Arbeloa, Albiol. Non vraiment, j'ai de très bonnes relations avec les joueurs du Real. Et s'il y a un problème, on parle les yeux dans les yeux comme les personnes adultes que nous sommes et tout rentre dans l'ordre. En sélection, on tire tous dans la même direction pour réaliser les meilleurs résultats possibles.

Il paraît qu'avec Casillas justement vous avez un rôle très important à jouer pour réconcilier tout le monde…
C'est normal. Nous sommes là depuis de longues années, nous avons l'expérience et la responsabilité de rapprocher les points de vue lorsque ça va mal. Vous savez, nous avons vécu des périodes plus compliquées lorsque la sélection avait beaucoup de mal à assurer une simple qualification à l'Euro et à la Coupe du monde. Maintenant que les résultats sont là, l'ambiance suit automatiquement. Nous sommes champions du monde et champions d'Europe, nous n'avons pas le droit de gâcher tout ça parce qu'il y a eu de la tension durant un match de championnat. On doit profiter de ces moments en sélection, parce que beaucoup d'autres nations aimeraient être à notre place. En plus de Casillas et moi, il y a aussi Carles Puyol et M. Del Bosque qui ont un rôle important à jouer pour maintenir cette bonne ambiance au sein de la sélection.

Avec 600 matchs sous le maillot du Barça et tous les titres remportés, comment arrivez-vous à vous lever chaque matin, prendre votre sac et rejoindre le terrain d'entraînement ?
Il y a beaucoup de gens qui aimeraient être à ma place, vous ne pensez pas ? J'ai le privilège de vivre de ma passion, je ne peux quand même pas m'en plaindre. Au moment où les Européens subissent de plein fouet la crise économique, nous les footballeurs professionnels sommes payés pour faire un truc que nous aimons. Le football est la chose que j'aime le plus au monde et je suis heureux à chaque fois que je me lève pour prendre mon sac et aller fouler le gazon du terrain d'entraînement. Plus qu'un privilège, c'est un luxe. Ce qui me motive aussi c'est la possibilité de gagner encore d'autres titres avec le club que j'ai aimé toute ma vie. C'est tellement profond que je n'arrive pas à exprimer le sentiment que j'ai lorsque je défends le maillot du Barça.

Lorsque vous quitterez le Barça, vous ne jouerez pour aucun autre club ?
Je l'espère bien. Je veux terminer ma carrière au Barça parce que c'est mon club, c'est ma maison, c'est ma famille, c'est tout pour moi. Soyez sûrs que je ne vais donc pas me contenter de ces 600 matchs.

Quand est-ce que vous comptez raccrocher les crampons… au Barça bien sûr ?
Lorsque je n'en pourrai plus. En fait, tout est là ! (Il met son index sur sa tête). Si on se sent bien dans sa tête, c'est sûr que le corps suivra. Et pour l'instant, je suis très bien dans ma tête.

Lorsqu'on vous voit diriger le jeu sur le terrain, on ne peut s'empêcher de vous prédire une grande carrière d'entraîneur. Vous y pensez ?
Tout le monde me le dit effectivement, mais je vous assure qu'au jour d'aujourd'hui, je n'y pense pas. Je ne me vois pas encore sur un banc de touche, mais ce serait un grand privilège si demain je pouvais devenir entraîneur du Barça. Même la famille, les amis me le disent. On me dit que comme j'ai toujours dû remplacer Guardiola sur le terrain avec pratiquement le même rôle et les mêmes responsabilités. Je devrais un jour le remplacer sur le banc.

Et que leur répondez-vous ?
Je leur demande de se calmer (il sourit). Je n'ai pas envie d'y penser, du moins, pas pour l'instant. Je veux rester sur le terrain pour d'autres années encore.

Revenons à ce qui intéresse nos lecteurs en Algérie. Que savez-vous de la sélection algérienne ?
Malheureusement, pas grand-chose. Mais j'ai plutôt un souvenir et pas celui que j'aurais aimé avoir…

Lequel ?
Le match barrage face à l'Egypte et tout ce qui s'est déroulé loin du terrain. Ce n'est pas normal qu'on arrive à ces extrêmes. Le football, ce n'est pas ça, quel que soit l'enjeu.

Connaissez-vous d'autres joueurs algériens à part ceux qui évoluent en Espagne ?
Le seul nom qui me revient à l'esprit, c'est celui de Bougherra des Rangers. Pour sa grande taille, je le trouve très bon techniquement. Au jour d'aujourd'hui, toutes les sélections se valent. Les sélectionnés sont presque tous concentrés en Europe et travaillent de la même manière. Après, c'est le talent individuel qui fait la différence.

On a dépassé largement le temps que vous nous avez accordé. On va donc mettre fin à l'entretien en vous demandant de dire un mot au peuple algérien…
Je remercie vivement les Algériens de s'intéresser au Barça et à moi. Je leur demande juste de s'amuser en regardant nos matchs et de ne pas arriver jusqu'aux tensions avec les supporters du Real parce qu'après tout, le football est un jeu. Et je leur promets qu'avec les joueurs du Barça, on fera tout pour les rendre heureux.


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