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Exclusif : Rivaldo au Buteur : «En déclarant que l'Algérie est faible, votre sélectionneur va décourager ses propres joueurs»
Publié dans Le Buteur le 19 - 12 - 2013

«Les Algériens pensent qu'un joueur est fini à 32 ans, ils se trompent» «Les Algériens pensent qu'un joueur est fini à 32 ans, ils se trompent» «La Belgique et la Russie n'ont perdu aucun match des éliminatoires ? Cela ne veut absolument rien dire !»
Après un voyage harassant qui a duré plus de 24 heures qui l'a mené de Sao Paolo à Alger via Paris, une conférence de presse fleuve de 45 minutes et une la soirée du Ballon d'Or, Rivaldo était éreinté. Il n'avait qu'une seule envie, tomber dans les bras de Morphée pour se préparer à un autre long voyage qui le mènera à Recife dans le nord du Brésil via Paris puis Lisbonne. Pourtant, Rivaldo n'ira pas dormir parce qu'il nous avait promis une interview exclusive à ses hôtes du Buteur. Le temps d'envoyer un sms au directeur sportif de Mogi Mirim, le club dont il est président, et il était à nous dans sa luxueuse suite numéro 827 du Hilton. Etalé sur le sofa, Rivaldo était à l'aise, se lâchant complètement. Appréciez !
Avant de commencer l'interview, on vous remet ce gâteau traditionnel algérien qu'un de vos admirateurs, venu de très loin (Ndlr, Constantine) a voulu vous offrir.
Merci beaucoup, je suis surpris qu'on vienne de si loin pour moi. Je promets à ce fan de bien déguster ce gâteau qui paraît très délicieux, une fois au Brésil.
Maintenant que la soirée est terminée, dites-nous sincèrement Rivaldo, qu'en pensez-vous ?
Ce fut une très belle soirée avec une bonne organisation. J'ai été ravi d'être parmi vous et honoré de pouvoir remettre le Ballon d'Or au lauréat. J'espère revenir bientôt en Algérie pour rester plus longtemps et pouvoir ainsi découvrir votre pays, car la seule chose que je regrette, c'est que je suis resté très peu de temps.
Vous sembliez très ému lorsque l'ancienne star du football algérien (Ndlr, Lalmas) est montée sur scène pour recevoir son trophée.
Je me suis mis à la place de ce grand monsieur du football algérien qui a beaucoup donné pour le football et pour son pays. Il a été une grande star chez vous, avant de tomber subitement dans l'oubli, à cause de la maladie. Finalement, nous ne sommes rien dans cette vie, c'est pour cela que chacun de nous doit valoriser ce que Dieu lui a donné, surtout la santé. Il mérite tout mon respect parce que malgré la maladie, il est quand même venu et son discours nous a tous émus. Je lui souhaite de tout mon cœur un prompt rétablissement.
Revenons au football. Dites-nous la vérité, allez-vous suivre les matchs de l'équipe d'Algérie durant la Coupe du monde ?
Naturellement. Maintenant que je vous connais un peu plus et que j'ai visité votre pays, je regarderai avec plaisir les matchs de l'Algérie. Surtout que vous aurez de grandes chances de passer avec un bon groupe. Un groupe équilibré dans lequel il n'y a aucun champion du monde.
Hier, Maradona nous a dit que les sélections qui manqueront de respect à l'Algérie auront tort. Qu'en dites-vous ?
Il a entièrement raison, mais ce n'est pas valable que pour l'Algérie. En Coupe du monde, il y aura les 32 meilleures sélections, il serait donc incorrect de manquer de respect à l'une de ces équipes qui ont toutes eu le mérite de se qualifier à ce grand rendez-vous du football. Ce qui est beau dans ce sport, c'est le respect de l'adversaire, quel que soit son rang. C'est pour cette raison que Maradona a dit qu'il ne faudra surtout pas manquer de respect à l'Algérie. Moi j'ajouterai, «... et à toutes les autres équipes.»
Paradoxalement, le sélectionneur algérien n'arrête pas de répéter que l'Algérie est la plus faible équipe de son groupe et que ce serait un miracle si elle se qualifiait au second tour. Est-ce une stratégie pour évacuer la pression ?
Je ne pense pas que ce soit la meilleure manière de se préparer à une Coupe du monde. Le sélectionneur de l'équipe d'Algérie devrait être très heureux d'être en Coupe du monde et de pouvoir ainsi se mesurer aux meilleures équipes de la planète. C'est le rêve de tout entraîneur. Si l'Algérie est arrivée à se qualifier en Coupe du monde, c'est qu'elle a les moyens de passer au second tour. Dire que ce serait un miracle de passer le premier tour, c'est plutôt décourager les joueurs qui ont lutté pour être là. S'il a dit ça, votre sélectionneur se trompe. Les joueurs doivent y croire et lutter jusqu'au bout pour écrire une belle page d'histoire.
Il dit peut-être ça parce que deux des adversaires de l'Algérie, à savoir la Belgique et la Russie, n'ont perdu aucun match durant les éliminatoires...
Ça ne veut absolument rien dire. Lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2002, nous avons dû attendre le dernier match pour nous qualifier, alors que l'Argentine avait terminé première en gagnant presque tous ses matchs et en assurant sa qualification bien avant la fin des éliminatoires. En phase finale, l'Argentine a été sortie au premier tour et nous avons gagné la Coupe du monde.
Depuis votre arrivée en Algérie, vous avez répondu à toutes les sollicitations en battant un record avec une conférence de presse de 45 minutes et en acceptant toutes les sollicitations de vos admirateurs. Finalement, ce n'est pas facile d'être une star brésilienne en Algérie...
Déjà, j'ai été surpris que les gens se rappellent encore de moi. C'est un grand privilège pour moi d'être connu dans tous les coins de la planète. C'est pour cette raison que je réponds avec plaisir aux sollicitations des gens et des journalistes. En ce qui concerne la conférence de presse, je vais vous surprendre en vous disant que je suis quelqu'un qui ne parle pas beaucoup dans les médias, mais je n'ai pas osé interrompre vos confrères, alors qu'ils avaient tous des questions à poser.
Justement, pourquoi n'accordez-vous pas beaucoup d'interviews au Brésil ?
Parce que souvent mes déclarations sont transformées en polémique et cela me déplaît beaucoup. En plus, il y a beaucoup de journalistes et de médias et si je m'amuse à parler avec tout le monde, ça ne finira jamais. Ce que j'ai toujours détesté dans ma relation avec les médias, c'est lorsque je pars avec de bonnes intentions, alors que le journaliste qui est en face de moi en a de mauvaises. Parfois, on modifie un mot et le tout le sens de la phrase change et cela crée une grande polémique qui fait le bonheur des télés et les radios.
Vous venez d'assister à la cérémonie du Ballon d'Or algérien et bientôt aura lieu celle du Ballon d'Or FIFA. Qui va le remporter à votre avis ?
Sans doute Cristiano, après tous les buts qu'il a marqués. Messi a également inscrit beaucoup de buts, mais il a été freiné par les blessures. Je ne suis pas le seul à le penser, on parle de Cristiano Ronaldo partout dans le monde comme futur Ballon d'Or.
En parlant de la blessure de Messi, pensez-vous que la réussite de l'Argentine en Coupe de monde dépendra de sa forme physique ?
C'est vrai que Messi est le meilleur joueur du monde, mais vous avez vu la qualité des autres joueurs de l'équipe d'Argentine ? De l'état de forme de Messi dépendra beaucoup l'équipe d'Argentine, mais les Argentins seront toujours redoutables, même avec un Messi pas à 100%. Comme je l'ai toujours dit, il y aura huit favoris au Brésil, les huit sélections qui ont déjà gagné la Coupe du monde, et l'Argentine en fait partie. Après, ça se jouera sur des détails. Parfois, il suffit d'être une fois dans un mauvais jour pour être éliminé.
Que pensez-vous des débuts de votre compatriote Neymar au Barça ?
C'est un très grand joueur, je ne suis donc pas surpris par ses excellents débuts au Barça, il semble bien s'adapter en marquant beaucoup de buts déjà. Je suis certain que dans peu de temps, Neymar sera le plus grand joueur du monde. J'aime ce genre de joueurs qui semblent s'amuser sur un terrain de foot avec un football très joyeux qui ne dépend pas forcément des consignes tactiques. C'est vrai qu'il faut respecter les consignes de l'entraîneur, mais quand on s'appelle Neymar, on doit parfois prendre des décisions individuelles qui font souvent la différence.
Tous les Brésiliens qui sont passés par le Barça ont laissé une trace : Romario, Ronaldo, vous-même, Ronaldinho, Dani Alvès. Pensez-vous que Neymar laissera lui aussi une trace à Barcelone ?
Quand il a signé au Barça, Neymar était considéré comme le meilleur joueur brésilien. Avec le talent qui est le sien, il peut même faire mieux que les Brésiliens qui sont passés par Barcelone. Savoir que Ronaldo, Romario, Ronaldinho, Dani Alvès et moi-même avons laissé quelque chose à Barcelone est une pression positive pour Neymar qui va vouloir faire comme nous, voire mieux.
Au Brésil, on parle déjà d'une finale
Brésil-Argentine avec notamment
un duel Messi-Neymar...
Ce serait historique si les deux équipes arrivent à s'éviter et à se hisser jusqu'en finale. Toutefois, il est encore prématuré d'en parler parce que je sais qu'en Coupe du monde, c'est compliqué. J'ai joué deux Coupes du monde et je sais à quel point c'est difficile de gagner un simple match du premier tour. Même les équipes qui ne sont pas favorites peuvent créer la surprise. Je suis convaincu que cette Coupe du monde au Brésil sera spectaculaire.
Savez-vous qu'en Algérie, vous avez beaucoup d'admirateurs ? Il y aura même des supporters de la Seleçao en Algérie pendant le Mondial ?
C'est dû sans doute à notre football joyeux, spectaculaire. Tous les pays qui aiment le beau jeu, comme l'Algérie, aiment les Brésiliens. C'est le plus bel hommage qu'on puisse nous rendre.
En Algérie, on a tendance à dire qu'un joueur de 32 ans est fini pour le football. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet, vous qui continuez à jouer au foot à 41 ans ?
Une telle mentalité doit absolument changer. En Europe et au Brésil, on pensait de la même manière, mais plus maintenant et les exemples de joueurs quarantenaires ne manquent pas, avec Maldini, Costacurta, Seedorf, moi-même, Zanetti. Il y en a beaucoup qui ont joué au plus haut niveau à un âge très avancé. Quand on prend soin de son corps, qu'on privilégie la vie de famille aux sorties nocturnes et qu'on aime le football, il n'y a pas de raison d'arrêter. Les Algériens qui pensent qu'un joueur est fini parce qu'il a 32 ans se trompent lourdement. Ils ne doivent plus regarder la date de naissance du joueur, plutôt son rendement sur le terrain. L'expérience est primordiale dans une équipe, les jeunes joueurs ont toujours besoin de quelqu'un pour les guider sur le terrain.
Souhaiteriez-vous voir David Luiz au Barça dès cet hiver ?
C'est un très grand joueur. Le Barça fera une affaire si elle arrive à le recruter. J'espère qu'il aille jouer à Barcelone.
L'Algérie a choisi son quartier général à Sorocaba, pas loin de Sao Paolo. Pensez-vous que c'est un bon endroit ? Le climat est-il le même que les trois villes où auront lieu les matchs de l'équipe d'Algérie, Curitiba, Belo Horizonte et Porto Alegre ?
Je connais très bien Sorocaba qui n'est pas très loin de l'endroit où je vis. C'est à seulement 100 kilomètres et c'est une très belle région. Concernant le climat, il y a à peu près 5 grades de différence entre Sorocaba et les autres villes. Il fera peut-être un peu plus froid à Curitiba.
Vous allez donc nous inviter ?
Avec un grand plaisir.
Etes-vous toujours en contact avec vos anciens coéquipiers du Barça, Xavi, Iniesta et les autres ?
La dernière fois que je suis passé par Barcelone, j'ai été les voir et on a bien discuté, mais je ne suis pas en contact permanent avec eux. Vous savez, avec le temps, on perd le contact. Les footballeurs changent souvent leurs numéros de téléphone et on n'arrive plus à se joindre, mais le respect et l'amitié restent intacts.
Et avec les champions du monde 2002 ?
Beaucoup plus avec Cafu. Il m'arrive même de jouer des matchs avec lui et d'autres champions du monde 94, comme Mauro Silva, Ronaldo, Roque Junior. Ce n'est pas un contact quotidien, parce que chacun de nous vit sa vie, mais on se retrouve avec plaisir pour parler de la vie et du football ou pour jouer une pachanga (Ndlr, sixte).
C'est sûr que votre carrière tire à sa fin. Pensez-vous devenir entraîneur ?
Je n'y pense pas vraiment. Cela fait très longtemps que je joue au football, vous savez, 20 ans dans le haut niveau, c'est beaucoup. C'est donc le moment de penser à profiter de la vie et de ma famille. Le temps passe vite. Dans peu de temps, on aura 50 ans puis 60 ans. Il faut donc prendre le temps d'apprécier les choses simples de la vie. Entraîner une équipe nécessite d'autres sacrifices encore avec des stages et des mises au vert et moi, je ne suis pas prêt à en consentir. On ne peut pas travailler tout le temps. Je n'ai pas envie d'avoir 60 ans et de penser : «Qu'ai-je fait de ma vie ? Je n'ai fait que travailler et gagner de l'argent». Or, l'argent, on va le laisser un jour ou l'autre derrière nous. Je veux profiter de la vie, aller à la plage en famille, voyager avec ma femme. Il y a tant de choses à faire.
Romario est l'un des opposants les plus radicaux à la tenue de la Coupe du monde au Brésil. Que pensez-vous de ses positions ? Partagez-vous ses points de vue ?
Nous autres Brésiliens connaissons mieux que quiconque les vicissitudes de la vie au Brésil, les problèmes quotidiens que vivent nos concitoyens. Romario est connu pour être un homme qui dit toujours la vérité. Il le faisait lorsqu'il était joueur et maintenant qu'il est dans la politique, il continue à le faire. Il utilise peut-être des mots durs, mais j'aime sa franchise parce que tout ce qu'il dit reflète la vraie situation des Brésiliens. Il y a d'autres priorités, avant l'organisation d'une Coupe du monde, comme la santé publique, l'éducation. Malheureusement, on n'a pas le pouvoir de changer les choses puisque ce sont toujours les politiques qui décident pour nous. J'espère que tout se passera bien, parce que les gens au Brésil sont vraiment en colère. Il y a déjà eu des dépassements pendant la Coupe des confédérations et je crains que cela se reproduise, surtout que les yeux du monde entier seront braqués sur nous. C'est un vrai risque.
Dites-nous sans démagogie Rivaldo, vous avez gagné beaucoup de titres durant votre longue carrière, quel est le plus cher à vos yeux ? Et ne nous dites pas tous, s'il vous plaît...
Bon, il y a deux titres qui me sont chers, un individuel et un collectif: le trophée de meilleur joueur du monde en 1999, un titre que beaucoup de joueurs rêvent de gagner. Pour ma famille et mes amis, ce fut quelque chose d'exceptionnel pour moi qui ai lutté beaucoup pour y arriver, qui ai passé une enfance pauvre. L'autre titre, c'est la Coupe du monde 2002 remporté avec la Seleçao.
Le tirage au sort de la Ligue des champions européenne est connu, quel est votre favori pour remporter le trophée ?
Le Bayern Munich et le FC Barcelone, mais comme j'ai un faible pour Barcelone où j'ai passé cinq ans de ma carrière, j'espère que c'est le Barça qui remportera le titre.
Il faudra d'abord que le Barça écarte Manchester City, son prochain adversaire...
Ce sera difficile, mais le Barça, c'est le Barça et avec l'équipe qu'ils ont et le jeu qu'ils développent, ils passeront à 90%, mais en respectant toujours leur adversaire.
Comment un homme qui a vécu son enfance dans la pauvreté arrive-t-il à transmettre ses valeurs à ses enfants qui, eux, ne manquent de rien ?
J'avoue que ce n'est pas facile, parce qu'on veut tous le meilleur pour nos enfants, moi qui en ai cinq. J'essaye de leur rappeler tout le temps qu'il y a des enfants qui n'ont pas de quoi manger pour qu'ils se rendent compte de la chance qu'ils ont. A cet effet, mes passages en Ouzbékistan et en Angola m'ont beaucoup servi. Là-bas, mes enfants ont vu ce que c'est que la pauvreté, ce que leur propre père a vécu lorsqu'il était enfant. Je fais en sorte qu'ils valorisent ce qu'ils ont, même si ce n'est pas toujours évident pour un enfant. Par exemple, mon fils aîné, qui veut devenir footballeur, doit lutter seul pour y arriver. Il sait que son père ne lui fera aucun cadeau, il n'ira jamais dire à l'entraîneur de le faire jouer. Il doit souffrir comme son père.
C'est qui le meilleur joueur brésilien de tous les temps ?
Si on dit toujours que Pelé est le meilleur au monde, il doit forcément être le meilleur Brésilien, mais il y en a eu des génies au Brésil : Ronaldo, Ronaldinho, Neymar, Zico, Socrates, Falcao, Rivellino, Falcao, Bebeto, Romario, Gerson, Tostao, Garrincha. On ne peut même pas les compter, tellement ils sont nombreux. Je n'ai jamais vu jouer Pelé, mais sur les cassettes qui existent, il était impressionnant.
Qui sera champion d'Italie, de France, d'Espagne, d'Allemagne
et d'Angleterre ?
La Juve en Italie, le PSG en France, le Barça en Espagne comme toujours, le Bayern en Allemagne et Manchester United en Angleterre.
Neymar sera-t-il Ballon d'Or l'année prochaine ?
J'ai toujours dit que dans un an ou deux, il sera le meilleur joueur du monde. Il doit juste être concentré à 100% sur son travail à Barcelone. Des informations pas très bonnes nous arrivent au Brésil sur son nouvel entourage et ses nouveaux amis. Il doit faire très attention à son hygiène de vie et ne penser qu'à jouer au football.
Vous sembliez apprécier la musique algérienne pendant la soirée du Ballon d'Or ?
C'est plutôt le spectacle qui m'a plu avec le jeune qui maniait à merveille le ballon (Ndlr. Wassim, le freestyler algérien). C'était beau à voir.
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Rivaldo, à bientôt amigo !
Une page, deux, voire dix ne suffiront pas pour résumer la carrière d'un immense joueur comme Rivaldo. Avec un CV long comme le bras, la star brésilienne peut se targuer d'avoir remporté tous les titres dont tout joueur rêve de gagner. A 41 ans, le meneur de jeu au pied gauche magique continue à taquiner la baballe, car chez lui, la passion du foot repousse à chaque fois l'envie de prendre sa retraite et de songer à faire autre chose. C'est qu'il n'oublie pas sans doute que sans le football, il se serait empêtré à ne plus s'extraire dans son ancienne vie d'enfant misérable qui a goûté aux infortunes de la vie, à un âge où on joue encore à cache-cache ! De cette vie-là, Rivaldo a conservé au moins une chose : la simplicité. Une vertu qu'on n'acquiert pas avec le succès et la richesse. Souriant, agréable, Rivaldo incarne aussi certains traits typiquement brésiliens avec le goût pour la fête en moins. Devant Romario, Ronaldinho, Neymar, il passerait presque pour un enfant de chœur ! Ce mélange de star connue et reconnue aux vertus d'un indivíduo rústico, nous avons eu le bonheur de l'accueillir au Buteur, à l'occasion de la 13e cérémonie du Ballon d'Or algérien El Heddaf-Le Buteur.
La malnutrition lui a fait perdre ses dents
L'homme qui roule aujourd'hui sur l'or, après une riche carrière qui lui a fait le tour de pas moins de treize clubs dans sa carrière, n'a toujours pas vécu dans l'aisance et l'allégresse. Bien au contraire. Rivaldo a connu la faim et la misère très tôt. Au point où il avait perdu toutes ses dents, conséquences d'une dénutrition sévère. Pour ne pas se laisser sucer la moelle de ses os par la faim, Rivaldo vendait, se souvient-il encore, des tickets sur la plage. Juste de quoi s'acheter quelque chose à se mettre sous la dent, puisque son père lui fera poser un dentier qu'il garde encore aujourd'hui. A 16 ans, gringalet à se faire soulever par la première bourrasque, Rivaldo se fait recaler à Boavista, car son entraîneur le trouvait trop chétif pour jouer au foot. Chienne de vie !
Tiens du soleil, il fait tomber la veste !
Contrairement à Xavier Zanetti qui a poussé la formalité jusqu'à porter un costume flanqué du sigle de l'Inter Milan, Rivaldo a débarqué à Alger fagoté comme monsieur tout le monde. Bon, il est vrai que ses habits étaient chics, mais il était tiré à quatre épingles, car préfère-t-il sans doute voyager plus décontracté, trait de caractère de la plupart des joueurs brésiliens. Le climat doux d'Alger en ce mois de décembre a même fait détendre un peu plus notre hôte qui s'était réjoui de trouver du soleil à son arrivée. Premier réflexe des gens du sud, il enlève sa veste pour ne porter qu'un t-shirt.
«Je vous ai promis de venir si l'Algérie se qualifiait au Mondial, je suis là !»
Vous vous souvenez sans doute de l'entretien que Rivaldo nous avait accordé chez lui, à Mogi Mirim, et de la condition sine qua non d'arrêter un penalty de lui, sinonl'interview n'aurait pas lieu. Evidemment, Rivaldo n'a pas marqué un penalty ou deux, il nous parlait longuement et nous avait même fait la promesse de venir à Alger, à l'occasion de la 13e édition du Ballon d'Or, mais à condition encore une !- que l'Algérie se qualifie en Coupe du monde. Chose promise, chose due. «Je vous ai promis de venir à Alger si l'Algérie se qualifiait au Mondial, me voilà !», nous avait-il lancé avec le sourire. Bienvenue !
«Si l'Algérie se qualifie au deuxième tour, je reviendrai jouer un match à Alger
Rivaldo n'est resté à Alger que 24 heures. Il faut dire qu'il n'avait pas vraiment eu le temps de découvrir la capitale, car d'abord épuisé par le long voyage qui l'a ramené de Sao Paolo à Alger via Paris et puis retenu par des obligations protocolaires inhérentes à la cérémonie du Ballon d'Or. Globe trotteur dans l'âme, Rivaldo a promis de revenir à Alger dans un futur proche, mais non sans condition. Encore une, diriez-vous ! «Si l'Algérie se qualifie au deuxième tour, je reviendrai jouer un match à Alger.» Rivaldo place à chaque fois la barre très haut. Rivaldo qui joue un match à Alger ? Ce sera trop d'honneur pour nous ! Mais avant de voir l'ancien meneur de jeu du FC Barcelone, champion du monde 2002 avec le Brésil, taquiner la baballe au 5-Juillet ou à Tchaker, il va falloir que les Verts accèdent au second tour.
Bleffé par le public algérien
La star brésilienne s'est mise à s'intéresser au football algérien depuis juin dernier, date à laquelle nous lui avions soumis l'idée de venir à Alger, à l'occasion de la 13e édition du Ballon d'Or algérien El Heddaf-Le Buteur. L'ancien Ballon d'Or 99, prenant notre invitation à cœur, s'était mis à s'intéresser à l'Algérie et à son football sur Internet. Il a vu des séquences des matches de l'EN, des extraits de certaines journées de Ligue 1. A chaque fois, il a été charmé par la ferveur du public algérien, au point où il nous a demandé «comment un championnat aussi moyen que celui de l'Algérie peut-il drainer autant de monde !» A se demander, en effet !
Rencontre «Magic» avec Bougherra à l'aéroport
L'arrivée de Rivaldo au salon d'honneur de l'aéroport a coïncidé avec celle de Madjid Bougherra. Ce dernier a été présenté au Brésilien comme étant le capitaine de la sélection d'Algérie et auteur du but qualificatif de l'EN au Mondial. Un but que Rivaldo a vu sur Youtube, de sa propre confession, d'où la chaleureuse poignée de main avec le défenseur algérien, puis avec Slimani, lauréat du 13e Ballon d'Or. Le Brésilien s'est attardé un peu plus avec les dirigeants du Sporting Lisbonne, la langue n'étant plus un obstacle.
Sa femme devait l'accompagner, mais elle s'est décommandée à la dernière minute
La femme de Rivaldo, la sublime Rose Ferreira, devait accompagner son footballeur de mari à Alger, mais elle s'est décommandée à la dernière minute, car retenue par des obligations familiales.
A fond avec «le printemps» brésilien
Rivaldo n'est pas du genre à manier la langue de bois lorsqu'il s'agit de parler des nombreuses manifestations que mène la classe défavorisée au Brésil, pour contester la cherté de la vie, à moins d'un an de la Coupe du monde. Bien qu'il soit à l'abri du besoin, le joueur est resté cet enfant pauvre dans l'âme. C'est ainsi ce qu'il a dit sans ambages lors de la conférence de presse qu'il avait animée à Alger, en soutenant à fond les manifestations.
Emu par l'hommage rendu à Lalmas
Si Rivaldo, pourtant discret tout au long de la soirée du Ballon d'Or El Heddaf-Le Buteur, a avoué avoir vibré pour la chansonnette Copa del Mondo, il n'a pas caché d'avoir ressenti une profonde émotion lors de l'hommage rendu à Hacène Lalmas, ancien joueur de l'Equipe nationale des années 60. L'image de l'homme très affaibli par la maladie, qui s'avançait d'un pas incertain vers la scène, a beaucoup ému le joueur qui a apprécié qu'on n'ait pas oublié cette «classe» de joueurs qu'on relègue souvent aux oubliettes.
Mauvaise nouvelle par SMS : un joueur lui fait faux bond
Si Rivaldo s'est montré souriant et décontracté tout au long de la soirée du Ballon d'Or, en dépit d'une journée harassante, il aura suffi qu'un SMS lui annonçant qu'un joueur ciblé par son club, Mogi Mirim Esporte Clube, signe ailleurs pour que son visage change de couleur. Il est vrai que le joueur, président du club en question, avait tenté de garder son clame, il n'en demeure pas moins qu'il a ressenti une certaine déception, car avait-il reçu des garanties de la part dudit joueur qu'il signerait à Mogi Mirim, avant de prendre une autre direction. Pour Rivaldo, la parole est d'or !
Un fan lui a fait parvenir des gâteaux traditionnels
de Constantine
Une surprise pour Rivaldo : un fan de Constantine, qui a été informé de sa visite à Alger, lui a fait parvenir un plat de gâteaux traditionnels qui ont fait plaisir à la star. Ce dernier a promis qu'il les emmènera au Brésil pour que sa famille et ses amis y goûtent.
Des exemplaires de l'édition du Buteur et d'El Heddaf
dans son musée personnel
Mardi, nous sommes retournés voir Rivaldo dans sa chambre, de bonne heure. Il était 6h. Le joueur était déjà prêt à quitter Alger sur le premier vol d'Air France pour Paris, programmé à 8h. En guise de cadeaux, nous lui avons aussi offert des exemplaires de l'édition de mardi, du Buteur et d'El Heddaf. Déjà qu'il était surpris de voir les journaux paraître le lendemain, Rivaldo a promis qu'il les conserverait jalousement dans son musée personnel qu'il nous avait fait visiter cet été, lorsqu'il nous avait accueilli chez lui.
La retraite ? Pas avant d'avoir passé le témoin à Rivaldinho
A 41 ans, Rivaldo se sent les jambes solides pour jouer au football. Il ne compte pas arrêter sa carrière de sitôt. Du moins pas avant d'avoir passé le témoin à son fils, Rivaldinho, à qui il prédestine une carrière de footballeur professionnel aussi riche et aboutie que la sienne. Voire meilleure.
Il nous quitte avec la promesse de revenir... jouer un match
Rivaldo ne pourra sans doute jamais jouer dans le championnat algérien. Même s'il le voulait. L'âge limite imposé par la FAF aux joueurs étrangers étant dépassé d'une trotte, Rivaldo a promis pourtant de revenir dans un futur proche «jouer un match de football à Alger». L'on ne sait pas encore quand et à quelle occasion, mais l'idée est lancée. Rivaldo nous a fait ses chaleureux au-revoir avec la promesse de se revoir un jour. Bon vent !


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