Dans sa globalité, maintenant que les pays africains sont placés selon le guide Libyen dans la perspective de leur constitution en une entité appelée les Etats-Unis d'Afrique, une perspective qui ne serait pas lointaine, l'Afrique (des pays africains) ne devrait plus connaître la famine, une catastrophe sanitaire et une tendance de ses jeunes à chercher ailleurs, au delà de la Méditerranée, un emploi au prix même de leur vie. Tout se passe cependant comme s'il n'y a pas de solidarité inter africaine, de partage des biens , sauf bien des aspirations. Les entraides sont plutôt émotionnelles et pas matérielles. L'Afrique et les pays en développement, les pays arabes par exemple, ont besoin qu'en fin, les pays riches, les puissances industrielles, consentent à vraiment les aider à se développer, et à mettre en œuvre une coopération qui ne signifie pas une guerre économique, une politique internationale d'échanges créatrice d'emplois durables et non pas de confrontations sous forme de concurrence impitoyable, où les vainqueurs sont connus d'avance. Et pourtant, c'est bien ce qui est craint va se passer. A chaque grande manifestation économique internationale, c'est le même discours portant les mêmes revendications, et c'est la même réponse fournie par les pays interpellés. Des discours portés par ce type de revendications ont été à maintes fois prononcés par les pays en développement sous forme d'appel à l'aide et n'ont reçu de la part des pays industriels que des promesses. Il est plus facile au congrès américain de voter une rallonge de plusieurs dizaines et même de centaines de milliards de dollars pour ramener des pays, dont l'Irak et l'Afghanistan, à l'âge de la pierre qu'à aider au développement les pays qui en ont terriblement besoin. Un appel au secours n'est entendu sans être écouté que dans les forums économiques et pas ailleurs, alors qu'il est largement connu qu'il y a des urgences qui s'expriment de la part de tels pays. Devant l'accroissement inévitable du chômage et du risque de mouvements sociaux qui tendraient vers la violence, qui donneraient éventuellement des argumentations supplémentaires au terrorisme qui ne manquerait pas l'occasion de faire des campagnes de recrutement pour renouveler ses effectifs et donc aggraver la situation de sécurité et d'instabilité. Il y a également des risques d'effondrement des industries que ces pays ont mises en place au prix d'un endettement important et donc les risques de faillites des entreprises avec leur inévitable cortège de licenciements et donc de perturbation sur le front social. De tels pays devraient être aidés à protéger leur marché intérieur. Des zones africaines de libre-échange ? Plutôt une zone africaine de libre-échange des produits importés d'ailleurs et vendus sur le marché intérieur africain et non pas des produits fabriqués en Afrique même. Il n'y aurait ainsi que les pays en développement à ne pas protéger leur marché intérieur. Quand bien même qu'il y ait des accords internationaux tendant à l'ouverture des marchés intérieurs, le patriotisme économique prendrait fatalement le pas sur le sacrifice des engagements internationaux. Quand on dit patriotisme économique, ce sont les pays riches qui y ont recours, alors que ce sont les pays en développement qui nécessitent d'y faire recours.