La lutte contre les maux sociaux s'entreprend d'abord par le règlement des problèmes sociaux. Cela est une évidence mais pourquoi serait-ce une fatalité que des problèmes qui s'expriment localement ont toujours besoin de solutions nationales ? Serait-ce à imputer au processus de décision qui ne soit pas décentralisé, ou aux moyens de résolution de tels problèmes qui ne sont pas disponibles localement ? Le niveau local n'est plus perçu comme pouvant être le lieu de résolution des problèmes sociaux. En d'autres termes, à quel niveau devraient s'élaborer les politiques locales de réintégration sociale? Il arrive parfois que des populations recourent à des opérations extrêmes telles les fermetures des APC. Parmi les raisons invoquées, en dehors des problèmes de logements qui ne dépendent pas pourtant des élus communaux pour leur résolution, il est question de travail et d'insertion sociale. Mais, le problème est que l'insertion sociale des administrés n'est pas un sujet sur lequel se penchent publiquement les élus locaux et même les administrations locales, comme cela n'est pas inscrit dans la tradition comme thème de campagne électorale, alors qu'il devrait s'agir d'une préoccupation centrale. Une réinsertion sociale sur la base d'un CDD qui fait peser une menace sérieuse sur la sécurisation du revenu avec en permanence l'attente angoissante et pas seulement la crainte de se retrouver chômeur? Encore que même l'obtention d'un CDD n'est pas toujours du domaine du possible. A une commune déshéritée, devrait-il correspondre des populations déshéritées ? Serait-ce une fatalité qu'il y ait une telle corrélation ? Faudrait-il faire des APC les acteurs principaux d'une politique d'insertion locale, avec quels moyens et comment si cela doit être fait avec des ressources locales ? Si une APC peut innover sur son budget propre, alors que d'autres APC éternellement déficitaires et endettées n'arrivent pas à le faire, fautes de ressources, ne serait-ce pas une entorse au droit ou plutôt à l'Etat de droit qui recommande l'égalité des chances et de traitement de tous les citoyens ? On se rappelle que dans une émission TV l'ex-ministre de la Solidarité nationale avait déclaré que sur les trois millions d'emplois à créer, la création de la moitié, soit un million et demis d'emplois temporaires, était confiée à son département. Cela ne devrait guère réjouir les jeunes car les emplois temporaires sont des CDD et ne sont pas ceux qui sont particulièrement demandés. Des emplois temporaires donnent lieu à des sécurités temporaires et aggravent davantage la peur de l'avenir. Les assemblées élues lèvent les bras d'impuissance en disant qu'il faudrait voir ailleurs, c'est-à-dire plus haut, ne pouvant pas avoir les moyens d'une telle politique. Les assemblées non élues, c'est-à-dire les DEC, puis les assemblées mal élues qui leur avaient succédé, avaient gaspillé (plutôt pillé) le foncier durant les années 90, plus particulièrement dans les grandes zones urbaines, avaient créé des zones d'activité, des zones industrielles mais les assiettes de terrain n'avaient pas servi à de telles fins.