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Le discours du 19 mai 2011 du président Barack Obama : dépassionner les relations entre l'Orient et l'Occident
"God bless you" Barack Obama
Publié dans Le Maghreb le 21 - 05 - 2011

Professeur Dr Abderrahmane Mebtoul Expert International
en management stratégiqueLe président des Etats-Unis d'Amérique, Barack Obama vient de prononcer, le 19 mai 2011, un discours d'orientation de la nouvelle politique américaine en direction du monde arabe qui n'est en fait que le prolongement du discours du Caire du 5 juin 2009 en direction du monde musulman. Les USA, première puissance économique et militaire mondiale, ses implications interpellent à plus d'un titre l'Algérie. L'objet de cette contribution est d'analyser les fondements stratégiques.
1-Depuis que le monde est monde nos sociétés vivent d'utopie, comme le dit l'adage " l'espoir fait vivre ". D'ailleurs les sociétés sont comme une pièce de théâtre où chacun a un rôle déterminé, les pouvoirs en place avec leurs cours et leurs discours contribuant à cette utopie. Les guerres et les révoltes sociales sont le contrepoids à cette utopie. Comment dépasser cette utopie ? Le discours prononcé par le Président Barack Obama le 19 mai 2011 a été axé sur un changement d'approche des Etats-Unis envers le Moyen-Orient, plaçant fermement son administration du côté des manifestants pour la démocratie annonçant notamment un vaste plan de soutien économique aux pays arabes qui se sont prononcés en faveur d'une évolution démocratique et, au-delà, à tous ceux qui auraient la volonté de promouvoir des règles nouvelles de bonne gouvernance et de liberté d'expression. L'annonce d'une sorte de "Plan Marshall" oriental a pour but d'effacer les contradictions et d'enclencher une dynamique, l'action économique étant centrale, dans la mesure où elle vise à faciliter la transition démocratique, s'accompagnant nécessairement d'un volet politique. Ainsi, le président américain a promis un nouveau programme d'aide destiné "aux pays démocratiques issus du "printemps arabe", à commencer par la Tunisie et l'Egypte.
Ce programme consistera notamment à aider ces pays à récupérer les avoirs dérobés par leurs anciens dirigeants. Obama va aussi proposer à ses partenaires du G8 d'alléger la dette égyptienne d'un milliard de dollars et de mettre en place un programme pour promouvoir l'investissement privé dans la région. Ce discours n'est en fait que le prolongement du discours du Caire en juin 2009 où le président US a ouvert son discours ainsi : "Salam Aleikoum. Je suis venu chercher un nouveau commencement avec le monde musulman. Je sais qu'il y a beaucoup de musulmans et non musulmans qui se demandent si nous pouvons vraiment prendre ce nouveau départ", a t-il déclaré, ajoutant que "c'est la foi en les autres qui m'a amené ici" avant de conclure sur un "God bless you". Pour Barack Obama, les révolutions arabes des peuples qui se soulèvent coïncident avec les idéaux américains mais la démocratie est l'affaire des peuples eux-mêmes qui durera dans le temps. Aussi dans le court terme, il doit tenir compte à la fois des puissant lobbys aux USA (l'alliance stratégique avec Israël) et des intérêts stratégiques des USA, première puissance économique et militaire mondiale par la prise en compte des régions stratégiques du Moyen-Orient, du Golfe persique, où leurs intérêts vitaux sont en jeu réorientant récemment leur stratégie sur le Maghreb et l'Afrique, notamment avec la concurrence chinoise et les tensions au niveau du Sahel . De ce point de vue là, il faut bien comprendre, par exemple, que pour les Etats-Unis, le Yémen ou le Bahrein, sans parler de la Syrie, présentent une importance stratégique bien plus grande que la Libye.
2.- Ce discours est-il un discours d'utopie ou sera-t-il concrétisé certes pas demain mais dans un avenir proche pour éviter que la religion ne soit utilisée à des fins de tensions entre l'Orient et l'Occident, comme arme de guerre fratricide ? C'est que les guerres de religions ont fait recette et l'on a pu, paradoxalement, utiliser ces termes antinomiques guerre-sainte, alors que les Livres saints ont pour fondement adhésion, tolérance, et respect d'autrui. Or, je suis convaincu avec de nombreux intellectuels de différentes sensibilités et nationalités, depuis de longues années, que la symbiose des apports de l'Orient et de l'Occident par le dialogue des cultures (le judaïsme, le Christianisme et l'Islam étant des religions de tolérance pour ne citer que les grandes religions monothéistes ) permettront d'éviter ce choc des civilisations préjudiciable à l'avenir de l'humanité. L''intensification des relations entre l'Orient et l'Occident, la promotion de synergies culturelles, économiques, politiques sont seules à même d'intensifier une coopération pour un développement durable entre le Nord et le Sud, et ce afin de faire de notre univers un lac de paix où seront bannis l'extrémisme, le terrorisme et la haine, passant par une paix durable au Moyen-Orient, berceau des civilisations, les populations juives et arabes ayant une histoire millénaire de cohabitation pacifique.
3-Il existe des spécificités sociales nationales dont il convient de tenir compte car source d'enrichissement mutuel permettant de communiquer avec des cultures lointaines à travers des réseaux décentralisés auxquels la société civile (intellectuels, diplomates, opérateurs, médias grâce au rôle important d'Internet) doit jouer une fonction stratégique, car les nouvelles relations internationales fondées sur les relations personnalisées entre chefs d'Etat ont de moins en moins d'effets. Ces réseaux doivent favoriser les liens communicationnels, les ères de liberté dans la mesure où les excès du volontarisme collectif inhibent tout esprit de créativité. Dans ce cadre, il y a lieu d'accorder une attention particulière à l'action éducative de l'homme pensant et créateur devant être à l'avenir le bénéficiaire et l'acteur principal du processus de développement. C'est pourquoi je préconise la création de grands pôles par grands continents (universités et de centres de recherches) loin de tout esprit de domination comme moyen de fécondation réciproque des cultures, et la concrétisation du dialogue soutenu pour éviter les préjugés et les conflits sources de tensions inutiles. L'Orient et l'Occident sont deux régions géographiques présentant une expérience millénaire d'ouverture sur la latinité et le monde musulman avec des liens naturels et dans son ensemble porte de culture et d'influences anglo-saxonnes. Il est indispensable que l'Occident développe toutes les actions qui peuvent être mises en œuvre pour réaliser des équilibres souhaitables à l'intérieur de cet ensemble et de favoriser un quadruple objectif solidaire : l'Etat de droit et la démocratie politique; l'économie de marché concurrentielle loin de tout monopole; la concertation sociale et les échanges culturels par des débats contradictoires d'idées et enfin la mise en œuvre d'affaires communes n'oubliant jamais que les entreprises sont mues par la seule logique du profit et dans la pratique des affaires il n' y a pas de sentiments. Dans ce cadre, l'émigration ciment des liens culturels peut être la pierre angulaire de la consolidation de cette coopération. C'est un élément essentiel de ce rapprochement du fait qu'elle recèle d'importantes potentialités culturelles, économiques et financières. La promotion des relations entre l'Orient et sa communauté émigrée doit mobiliser, à divers stades d'intervention, l'initiative de l'ensemble des parties concernées.
4.-Pour cela l'Occident, s'il veut éviter son déclin avec les nouvelles configurations géostratégiques qui s'annoncent avec la percée des pays émergents notamment au profit de l'Asie et dans un proche avenir de l'Afrique, sans oublier l'Amérique du Sud, doit repenser l'actuel système économique mondial en intégrant le défi écologique, ce système actuel favorisant la bipolarisation Nord/Sud, la pauvreté préjudiciable à l'avenir de l'humanité, accélérée d'ailleurs par les gouvernances les plus discutables de la part de la plupart des dirigeants du Sud. Sur les 7 milliards d'âmes, les 2/3 sont concentrées au sein de la zone Sud avec moins de 30% des richesses mondiales. En ce début du 21e siècle, des disparités de niveau de vie criantes font de notre planète un monde particulièrement cruel et dangereusement déséquilibré. L'abondance et l'opulence y côtoient d'une manière absolument insupportable la pauvreté et le dénuement. Le revenu moyen des 20 pays les plus riches est 37 fois plus élevé que celui des 20 pays les plus pauvres qui appartiennent à l'Afrique subsaharienne, à l'Asie du Sud et à l'Amérique Latine. Quand on sait que dans les 25 prochaines années la population mondiale augmentera de deux milliards d'individus - dont 1,94 milliard pour les seuls pays en voie de développement - on peut imaginer aisément le désastre qui menace cette partie de l'humanité si rien de décisif n'est entrepris. Faute de relever le défi de lutte contre la pauvreté, la crise mondiale actuelle constitue une menace pour le monde au cours des années à venir. Certes, les relations entre l'Occident et l'Orient, particulièrement du monde musulman et arabe, sont souvent passionnées pour des raisons historiques. Mais, espérons, comme contenu dans ce discours, qu'elles seront dépassées, dans le cadre des intérêts bien compris de chaque nation, notamment sur le plan sécuritaire, le terrorisme étant une menace planétaire, mais ne saurait s'assimiler à l'Islam religion de tolérance. Les dirigeants arabes, notamment, étant fortement interpellées afin qu'ils changent de gouvernance, évitent cette corruption qui mine leurs pays, en liant réformes et démocratie tenant compte des aspirations de leurs peuples et donc des anthropologies culturelles évitant de se réfugier derrière ces slogans qui ne portent plus la main de l'extérieur, leur mauvaise gouvernance engendrant l'injustice sociale et le terrorisme. L'Occident doit également dépasser sa vision mercantile étant en grande partie responsable des régimes dictatoriaux qu'elle a soutenus pour des intérêts étroits et favoriser une autre conception des relations internationales reposant sur plus de moralité et de justice sociale. Pour une prospérité partagée, le devenir de l'Orient et de l'Occident est solidaire. Le repli sur soi et l'intolérance seraient préjudiciables à notre prospérité commune et engendreraient d'inéluctables tensions sociales à l'échelle planétaire.


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