A la fois sur le plan des décisions de financement de la lutte antiterroriste et sur celui de l'engagement en politique intérieure par le biais des partis politiques, nous sommes restés sur notre faim. On parle trop souvent de l'objectif de provoquer le tarissement des sources de financement du terrorisme, mais pas de celui d'amener la communauté internationale à financer la lutte contre le terrorisme. Et pourtant, les partis politiques qui disent encadrer les populations ne se sont pas réunis en marge de la conférence pour apporter leur contribution à la lutte antiterroriste, au moins en créant un climat favorable à la mobilisation et à la vigilance. ..Aussi bien pour ce qui concerne la lutte antiterroriste que pour déployer des politiques de développement, comment réaliser un consensus sans l'implication de tous les partis politiques? Or, ceux-ci sont vidés de leur substance quelle que soit la position politique de chacun d'eux. Que reste-t-il alors comme forces capables de susciter une mobilisation réelle et consistante des populations autour de projets gouvernementaux portant sur les thérapies à mettre en œuvre, aussi bien pour ce qui concerne le terrorisme que pour la relance de l'économie ? Ce n'est pas par l'adhésion des partis " gouvernementaux " que le gouvernement pourra se réclamer d'un consensus, mais bien par celle de l'opposition qui donnera le cachet national et l'appui sans exclusive au programme et aux démarches spécifiques. Que pourra faire le gouvernement sans les partis politiques, de vrais partis politiques et non pas des " faire valoir ". Il n'est pas du rôle du gouvernement de mobiliser dans ce sens sans les relais partisans au sein des populations, encore que ces relais devraient être enracinés et crédibles. Est-ce le cas ? Une dimension maghrébine pour Al-Qaïda ? Plutôt une dimension qui englobe un territoire au-delà du seul Maghreb. La conférence a eu lieu avec un hors jeu des populations et des partis politiques. Cela impliquerait l'impossibilité du gouvernement à rassembler autour des axes de politiques qui engagent l'avenir du pays, sachant que ce sont les partis relais qui ont pour mission d'expliquer et de mobiliser. Pourront-ils y parvenir alors qu'eux même donnent l'impression qu'ils ne sont pas initiateurs des projets du gouvernement et qu'ils n'ont pour double mission que de s'opposer à l'opposition au sein des deux chambres parlementaires, de façon à mener celle-ci vers l'impuissance législative, et donc de jouer le rôle de l'instrument de légalisation des décisions de l'exécutif. Si tant est qu'existe la conviction mondiale que les pays en zone sahélo-saharienne combattent un terrorisme transfrontalier, au nom de la sécurité internationale, celle-ci devrait se traduire par un financement sans limites de cette lutte et du développement de la région.