Une mission de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) a jugé conformes à ses recommandations les contrôles effectués au Japon sur les réacteurs nucléaires, mais a appelé à davantage d'efforts pour recouvrer la confiance du public perdue depuis l'accident de Fukushima. La délégation, en visite au Japon depuis plusieurs jours, a livré, hier, ses conclusions à l'Agence nippone de sûreté nucléaire et industrielle (NISA) sur les tests de résistance rendus obligatoires par le précédent gouvernement avant toute remise en service des réacteurs arrêtés pour maintenance ou autre raison. Les instructions données par les autorités pour le processus d'examen concernant la sûreté des installations sont généralement conformes aux normes de l'AIEA, a expliqué l'organisation de l'ONU. Cependant, les membres de la mission conduite par James Lyons, directeur de la sûreté des sites nucléaires au sein de l'organisation, ont exhorté les responsables japonais à dialoguer avec les populations riveraines des centrales, leur conseillant vivement de les inviter à des réunions publiques. La mission de l'AIEA a effectué une tournée d'inspection de quelques réacteurs nucléaires et examiné le contenu des tests effectués via des simulations informatiques pour contrôler leur capacité à encaisser des séismes et tsunamis. Ces stress tests, calqués sur le modèle de ceux effectués en Europe, sont censés apporter la preuve que les réacteurs nucléaires nippons, tous situés en bord de mer, sont parés face aux risques sismiques existant sur l'ensemble du territoire, grâce à diverses mesures nouvellement prises depuis la catastrophe de Fukushima. Le 11 mars dernier, le tremblement de terre de magnitude 9 survenu au large des côtes nord-est de l'archipel a déclenché un tsunami qui a interrompu l'alimentation électrique de la centrale Fukushima Daiichi, noyé les groupes électrogènes de secours et entraîné une panne intégrale des systèmes de refroidissement du combustible dans les réacteurs et piscines de désactivation. Cette série d'avaries a provoqué la fusion du combustible, des explosions d'hydrogène, le rejet massif de particules radioactives dans l'environnement et l'évacuation d'une centaine de milliers d'habitants dans un rayon de 20 km et plusieurs autres localités. Depuis ce drame, les réacteurs du pays successivement stoppés pour des sessions de maintenance régulière ne peuvent être réactivés sans la réalisation des tests de résistance et l'autorisation des autorités locales, lesquelles, influencées par leurs administrés, sont des plus réticentes. Actuellement, il ne reste que 3 réacteurs en service sur 54 et nul ne sait quand les unités susceptibles d'être relancées le seront, même si le gouvernement, qui souhaite un redémarrage rapide, en appelle à l'AIEA pour l'aider à convaincre le grand public.