Les Bourses européennes ont terminé la semaine dans le rouge, pénalisées par l'ultimatum posé à la Grèce par ses bailleurs de fonds, l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI), et le recul du moral des ménages américains. La zone euro a donné moins d'une semaine à Athènes pour répondre à plusieurs exigences, notamment trouver 325 millions d'euros d'économies budgétaires, avant de lui accorder une aide cruciale de 130 milliards d'euros. "Nous restons convaincus qu'un accord sera trouvé pour éviter la contagion mais la situation est de plus en plus tendue", soulignent les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC. Le parti d'extrême-droite grec Laos a retiré son soutien au programme d'austérité demandé par la troïka, fragilisant la coalition gouvernementale qu'il soutenait jusque-là. Et Athènes risque toujours le défaut de paiement dès le 20 mars, date où arrivent à échéance 14,5 milliards d'obligations. Outre-Atlantique, la baisse du moral des ménages (à 72,5 points, un recul supérieur au consensus), pour la première fois en six mois, pesait aussi sur la tendance. L'Eurostoxx 50 a perdu 1,65% La Bourse de Paris a fini en baisse de 1,51% à 3373,14 points. Société Générale a perdu 7,48% à 23,25 euros, Crédit Agricole 4,84% à 5,32 euros et BNP Paribas 4,09% à 35,05 euros. Derichebourg a terminé sur un plongeon de 13% à 2,60 euros. Air France, qui s'oriente vers un nouveau conflit social, a abandonné 4,02% à 4,87 euros. Du côté des hausses, Alcatel-Lucent a bondi de 12,13% à 1,68 euro, après avoir annoncé un bénéfice net de plus d'un milliard d'euros en 2011, une première depuis sa création en 2006. A Francfort, l'indice vedette Dax a chuté de 1,41% à 6692,96 points. Commerzbank a lâché 5,16% à 2,06 euros, notamment suite à des informations de presse selon lesquelles elle ne verserait pas de dividende au titre de 2011. Sa concurrente Deutsche Bank a perdu 4% à 33,47 euros. Le numéro un mondial des équipements de dialyse Fresenius Medical Care a gagné 1,11% à 54,80 euros. Infineon était aussi parmi les rares rescapés (+0,16% à 7,47 euros) après la publication des résultats d'Alcatel-Lucent, passé dans le vert pour la première fois depuis la fusion d'Alcatel et de Lucent en 2006. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a perdu 43,08 points, soit 0,73%, à 5852,39 points. Les valeurs minières ont été parmi les plus affectées, Kazakhmys cédant 4,50% à 11,24 pence, Anglo American 3,97% à 2.746,50 pence, ENRC 3,52% à 684,50 pence et BHP Billiton 2,72% à 2.057,50 pence. Mauvaise séance également Royal Bank of Scotland qui a lâché 3,12% à 27,91 pence. Barclays a en revanche fini dans le vert (+0,41%) à 234,05 pence. Le groupe pharmaceutique Shire a pris 1,56% à 2.214 pence, le géant des boissons alcoolisées Diageo 1,06% à 1.483,50 pence et la chaîne d'habillement Next 0,51% à 2.733 pence. A la Bourse de Milan, le FTSE Mib a clôturé sur une baisse de 1,76% à 16'361 points. Les valeurs bancaires ont notamment entraîné l'indice vers le bas. Ubi Banca a plongé de 4,77% à 3,75 euros, Unicredit de 4,74% à 4,22 euros, Banca Popolare Emilia Romagna de 4,08% à 5,99 euros, Banco Popolare de 3,74% à 1,36 euro et Intesa Sanpaolo de 3,55% à 1,52 euro. Seule Banca MPS est parvenue à inverser la tendance en progressant de 0,72% à 0,32 euro, le marché semblant convaincu qu'elle parviendra à éviter une recapitalisation. Après s'être envolé la veille, le constructeur Fiat a reculé de 3,28% à 4,60 euros. La Bourse de Madrid a perdu 1,18% (-105 points) à 8797,1 points. Les valeurs bancaires ont particulièrement souffert. Santander, numéro un espagnol, a chuté de 1,99% à 6,464 euros et son principal concurrent BBVA 2,12% à 7,14 euros. CaixaBank, 3e banque du pays, a abandonné 0,47% à 4,05 euros et Bankia, la 4e, 1,01% à 3,525 euros après avoir annoncé une réduction de son bénéfice annuel à 309 millions d'euros en raison de lourdes provisions. Dans le secteur énergétique, le groupe pétrolier Repsol YPF a lâché 1,07% à 20,9 euros mais la compagnie électrique Endesa a gagné 0,48% à 15,615 euros. Le géant des télécommunications Telefonica a perdu 1,46% à 13,155 euros. L'indice SMI de la Bourse suisse a reculé de 0,63% à 6130,66 points. La plupart des valeurs ont perdu du terrain et les deux grandes banques ont été particulièrement touchées: UBS, a perdu 2,75% à 12,73 francs et Credit Suisse 2,92% à 23,64 francs. Le réassureur Swiss Re (-2,26% à 52,00 francs) a aussi enregistré une mauvaise performance. L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a perdu 1,75% à 2230,78 points. GDF-Suez a enregistré la plus forte baisse (-3,67% à 19,55 euros) tandis que le groupe de métallurgie Umicore perdait 3,23% à 36 euros. Seules deux valeurs de cet indice ont terminé en hausse: le laboratoire pharmaceutique UCB (+0,65% à 30,89 euros) et le groupe de téléphonie Telenet (+0,10% à 29,41 euros). A Amsterdam, l'indice AEX des principales valeurs a clôturé en baisse de 1,54% à 320,09 points. La baisse la plus forte a été enregistrée par le bancassureur ING qui cède 5,62% à 6,47 euros. Parmi les rares valeurs à la hausse, le fabricant de système de navigation pour l'automobile TomTom gagne 5,53% à 3,88 euros. La Bourse de Lisbonne a perdu 0,84% à 5620,43 points, pénalisée par les valeurs bancaires. La banque BES a perdu 6,38%, la BPI 4,39%, la BCP 3,26%% et la Banif 2,91%. Le groupe de distribution Jeronimo Martins a enregistré la meilleure performance de la séance avec un gain de 1,59% devant le cimentier Semapa (+1,03%) et EDP Renovaveis, la filiale de l'électricien EDP pour les énergies renouvelables, (+0,82%). Wall Street finit en baisse, déprimée par la Grèce La Bourse de New York a terminé en baisse, déprimée par des indicateurs économiques décevants et par l'incapacité de la Grèce à mettre en oeuvre les mesures d'austérité voulues par ses créanciers: le Dow Jones a perdu 0,69% et le Nasdaq 0,80%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a cédé 89,23 points à 12.801,23 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 23,35 points, à 2.903,88 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a perdu 0,69% (-9,31 points) à 1.342,64 points. Wall Street a un peu le moral en berne, a résumé Hugues Johnson, de Hugues Johnson Advisors. La place new-yorkaise cherche toujours une direction alors qu'il y a assez d'incertitude, a-t-il remarqué. En premier lieu, les investisseurs veulent que la crise en Grèce soit enfin résolue, a-t-il insisté, alors que la crise politique à Athènes a empiré avec la démission de plusieurs ministres de la coalition gouvernementale. Ces derniers ont refusé de voter le nouveau plan de rigueur imposé par les créanciers du pays en échange d'un prêt international de 130 milliards d'euros. Jugeant insuffisant l'accord conclu la veille entre les partis au pouvoir à Athènes, la zone euro a ainsi décidé de reporter son feu vert à une nouvelle aide cruciale à la Grèce. L'Eurogroupe a donné moins d'une semaine à Athènes pour répondre à plusieurs exigences, dont celle de trouver 325 millions d'euros d'économies budgétaires supplémentaires, avant d'accorder leur aide au pays. Si la Grèce remplit les conditions posées par ses créanciers, l'Eurogroupe devrait approuver mercredi 15 février un deuxième prêt. En outre, Wall Street attend un réel coup de fouet qui ne viendra qu'avec des chiffres forts révélateurs d'une accélération franche de la reprise. Or les statistiques publiées la veille n'ont pas été dans ce sens. Le déficit commercial a atteint en décembre son plus haut niveau depuis six mois, au-delà des attentes du marché. Et le moral des ménages baisse en février, pour la première fois en six mois, selon l'indice de l'Université de Michigan. Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,969% contre 2,047% la veille et celui à 30 ans, à 3,122% contre 3,189% la veille.