Le sommet du G8 qui a affiché son soutien à la Grèce sans toutefois apporter de réponses concrètes à la crise de la dette, n'a fait que rendre la situation plus délicates pour la plupart des places financières, qui ont ouvert en léger recul, hier matin, puis repartir à la hausse peu après l'ouverture. Dans les premiers échanges, Paris prenait 1,03% Francfort 0,66%, Londres 0,58%. Madrid accusait cependant un léger recul de 0,27% et Milan cédait 0,21%. A Zurich, le SMI gagnait 0,47%. "Le sommet du G8 n'est pas parvenu à délivrer de messages rassurants quant aux solutions à prendre face à la crise qui s'abat sur l'Europe", commentaient les analystes de Saxo Banque. Les dirigeants des pays du G8 ont plaidé samedi pour une zone euro "forte et unie", avec la Grèce, et se sont engagés à "encourager la croissance", tout en prenant des mesures contre les déficits, lors d'un sommet dominé par la crise de la dette européenne. Les électeurs grecs retournent aux urnes le 17 juin, aucun gouvernement de coalition n'ayant émergé après les législatives du 6 mai où les partis pro-austérité ont subi un revers. Ils ne vont pas "uniquement" voter pour ou contre un parti aux élections du 17 juin mais pour le maintien du pays dans la zone euro, a déclaré, avant-hier, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble. Les investisseurs craignent une contagion de la situation grecque à d'autres pays fragiles de la zone euro, avec en ligne de mire l'Espagne, dont le secteur bancaire inquiète. L'Espagne n'a besoin d'"aucun type d'aide extérieure" pour assainir son secteur bancaire, qui croule sous les actifs immobiliers risqués depuis l'éclatement de la bulle, a affirmé, hier, son ministre de l'Economie, Luis de Guindos. Le ministre espagnol a par ailleurs estimé, hier, que le PIB du pays reculerait encore au deuxième trimestre, d'une ampleur "similaire" au premier, où il avait baissé de 0,3%, ce qui marquait alors le retour de l'Espagne en récession. Sur le marché obligataire, les taux d'emprunt de la plupart des pays de la zone euro se tendaient à nouveau peu après l'ouverture, mais assez timidement, après avoir globalement reculé, vendredi. Dans le détail, le taux à 10 ans de l'Espagne montait à 6,300% (contre 6,245% vendredi à la clôture). Parmi les pays les plus solides, le rendement de l'Allemagne se tendait à 1,435% (contre 1,424%) et celui de la France à 2,856% (contre 2,844%). En revanche, le rendement de l'Italie se distinguait et s'inscrivait en légère baisse à 5,767% (contre 5,795%). Hier, la France prévoyait d'emprunter entre 7,2 et 8,4 milliards d'euros à court terme, lors d'une adjudication de bons du Trésor à taux fixe et intérêts précomptés (BTF). Paris remonte dans un marché très volatil (CAC: +0,66%) La Bourse de Paris s'est hissée dans le vert, hier, en début de matinée, dans un marché volatil, dominé par les incertitudes persistantes en zone euro mais soutenu également par des chasses aux bonnes affaires. Peu après l'ouverture, le CAC 40 s'adjugeait 0,66% et repassait largement au-dessus des 3 000 points, à 3 027,65 points, après avoir ouvert sous ce seuil. L'incertitude en zone euro et le maintien ou non de la Grèce vont rester les deux grands sujets de préoccupation des investisseurs. Au niveau des valeurs Soitec s'inscrivait en hausse de 3,37% à 2,91 euros, soit une des plus fortes hausses de la cote. Le groupe a accusé une perte nette de 56,3 millions d'euros sur l'exercice qui vient de s'achever, mais prévoit sur 2012 une "baisse de l'activité Electronique" ainsi qu'une "montée en puissance des capacités industrielles de la division Solaire pour servir le carnet de commande prévu au second semestre". Renault, désormais inscrit dans la liste des valeurs préférées d'UBS, gagnait 5,46% à 32,24 euros. Cette décision d'UBS a dopé l'ensemble du secteur automobile avec Peugeot qui a progressé de 4,20% à 8,49 euros, Valeo de 3,15% à 34,35 euros et Faurecia (+4,43% à 14,96 euros). En recul on note Iliad (-0,63% à 103,56 euros), Air Liquide (-0,19% à 93,29 euros). Londres: le FTSE rebondit de 0,53% sur des déclarations pro-croissance La Bourse de Londres était en hausse, hier matin, encouragée par une série de déclarations en faveur de la croissance des grands pays industrialisés et de la Chine qui ont un peu compensé les inquiétudes récurrentes sur la Grèce. Dans les premières transactions, l'indice FTSE-100 des principales valeurs gagnait 28,01 points, soit 0,53% par rapport à la clôture de vendredi, à 5 295,63 points. Les espoirs sur la croissance ont logiquement profité aux valeurs minières, qui rebondissaient après de fortes baisses durant les précédentes séances: Vedanta regagnait ainsi 5,79% à 1 014 pence, ENRC 2,58% à 469,70 pence et Xstrata 1,76% à 930,49 pence. Les banques profitaient en partie pour leur part d'une chasse aux bonnes affaires, Royal Bank of Scotland prenant 3,70% à 20,73 pence, Lloyds Banking Group 2,50% à 26,60 pence et Barclays 1,59% à 178,90 pence. Le fonds d'investissement Man Group était en tête des hausses (+6,64% à 80,33 pence). Du côté des baisses, le distributeur Tesco cédait 1,13% à 310,10 pence et le groupe énergétique Centrica 1,05% à 311,70 pence.
Francfort: le Dax opte pour un optimisme prudent (+0,28%) La Bourse de Francfort avait du mal à se décider, hier matin, alors que la crise de la dette et le sort de la Grèce occupent encore tous les esprits. L'indice Dax des trente valeurs vedettes prenait 0,28% peu après l'ouverture, cotant à 6 287,63 points, après avoir ouvert légèrement en baisse. Le MDax des valeurs moyennes pour sa part grimpait 0,84% à 10 127,42 points. "Les aspects fondamentaux n'auront quasiment aucune influence sur le comportement du marché aujourd'hui", prédit Christian Schmidt, de la banque Helaba, alors qu'aucun indicateur n'est attendu. Ce sont les nouvelles en provenance d'Athènes ou de Bruxelles qui, une fois de plus, vont mener la danse. Et dans l'attente de revirement ou déclaration, un optimisme très prudent était de mise, après un sommet du G8 qui a certes mis en évidence les divergences entre Européens - Français et Allemands essentiellement - mais s'est accordé pour souligner l'importance de la croissance. Aucune valeur ne s'illustrait vraiment. Dans le vert, Thyssen Krupp (+1,95% à 15,18 euros) et Merck KGaA (+1,91% à 75,35 euros) regagnaient une partie du terrain perdu la semaine dernière. Fresenius glissait de 0,11% à 75,50 euros. Le spécialiste de la santé a officiellement lancé vendredi son offre sur Rhön Klinikum (+0,58% à 21,75 euros) mais sans surprise sur le prix de 22,50 euros par action.
Suisse : ouverture pratiquement à l'équilibre La Bourse suisse a entamé la séance en baisse, hier, dans le sillage de la semaine écoulée. Aucun signe de reprise significative ne se dessine et le scepticisme l'emporte toujours chez les investisseurs, selon des observateurs. Dans les premiers échanges, le Swiss Market Index (SMI) s'effritait de 0,05% à 5 795,10 points, le Swiss Leader Index (SLI) grappillait 0,04% à 872,27 points, le SPI affichait +0,03% à 5 421,55 points. En Suisse, le climat de consommation s'est à nouveau amélioré. L'indice du SECO a atteint en avril 2012 un niveau de -8 points, contre -19 points en janvier 2012. Les deux titres du luxe se distinguaient, sur des espoirs d'assouplissement de la politique monétaire chinoise, selon des spécialistes du secteur. Swatch, pourtant traité hors dividende, gagnait 0,3%, Richemont s'adjugeait 1,9%, après déjà pris 3,2% la semaine dernière, seul gagnant hebdomadaire du SMI. Les cycliques étaient également dans le vert. ABB (+1,1%) a été confirmé à l'achat par Berenberg. Logitech (+1,4%), Kühne + Nagel (+0,9%) et Adecco (+0,7%) étaient aussi bien orientés. Credit Suisse (-1,4%) figurait aussi côté perdants. Les cours des actions UBS et Julius Bär étaient inchangés. Même constat pour Nestlé, la grosse capitalisation du marché suisse, alors que Roche cédait 0,3%. Novartis se repliait de 0,5%, son concurrent US Perrigo va fabriquer un produit générique à son médicament Prevacid (aigreurs d'estomac). La semaine dernière l'action Novartis avait cédé 1,6%. Lonza (-0,6%) cédait de nouveau du terrain. La presse du week-end a rapporté qu'une série d'investisseurs et analystes spéculent sur une éventuelle augmentation de capital. Helvetia (+0,4%) a annoncé une belle croissance dans la prévoyance professionnelle en Suisse, consolidant ainsi sa position de troisième prestataire du secteur. Straumann (+0,3%) a vu sa recommandation révisée en hausse par plusieurs analystes ces derniers jours, après une présentation de sa stratégie lors d'une journée des investisseurs à Amsterdam. Vontobel vient de relever l'objectif e cours de 10 francs, à 160 francs.
Tokyo clôture en légère hausse de 0,26%, achats à prix cassés La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en légère hausse de 0,26%, des investisseurs achetant des actions à prix cassés après la forte baisse des séances précédentes, dans un marché toujours nerveux face aux problèmes grecs. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grappillé 22,58 points à 8 633,89 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a terminé pour sa part quasi stable (-0,05%), s'effritant de 0,39 point à 725,15 points. L'activité a été très faible, avec 1,51 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Un certain nombre d'actions massacrées lors des séances précédentes ont été achetées, plusieurs d'entre elles étant tombées à leur plus bas niveau depuis des années. "Elles ont été acquises car elles paraissent sous-évaluées, mais nous n'avons pas constaté d'achat intense", a expliqué Yoshihiro Okumura, de Chibagin Asset Management, cité par Dow Jones Newswires. Le sommet du G8 du week-end n'a pas permis d'atténuer les craintes, qu'elles concernent la stabilité de la zone euro, la solidité des banques du Vieux continent ou la croissance mondiale. Le club des pays riches a beau avoir insisté sur la nécessité pour la Grèce de demeurer dans l'union monétaire et sur l'importance de relancer la croissance, les investisseurs continuent d'attendre avec appréhension les élections de la mi-juin à Athènes. D'ici là, des statistiques macroéconomiques favorables seraient bienvenue pour apaiser le marché, mais aucun retournement clair de tendance ne sera possible tant qu'autant d'incertitudes entoureront la monnaie unique, ont prévenu les courtiers. Parmi les firmes ayant profité des achats opportunistes a figuré Fast Retailing (marque de vêtement Uniqlo), qui a bondi de 2,57% à 17 100 yens. La compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco), gérant la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a rebondi de 3,18% à 162 yens, tandis que le groupe immobilier Mitsui Fudosan a gagné 1,23% à 1 231 yens. Plombées par un yen toujours vigoureux et des perspectives d'affaires jugées inquiétantes, les géants de l'électronique Sony, Panasonic et Sharp n'ont pas pu rebondir, bien que leurs actions soient tombées, vendredi, à leur plus bas niveau depuis plus de trois décennies. Sony a certes timidement repris 0,73% à 1 108 yens, mais Panasonic a encore perdu 1,85% à 531 yens et Sharp a chuté de 3,43 à 366 yens. Souffrant eux aussi du yen fort, les constructeurs d'automobile ont perdu du terrain : Toyota a freiné de 0,83% à 3 005 yens, Nissan de 1,20% à 743 yens et Honda de 0,20% à 2 559 yens.
