Les principales Bourses européennes ont ouvert la semaine en légère baisse, les investisseurs marquant une pause en attendant d'y voir plus clair sur les intentions des banques centrales des deux côtés de l'Atlantique, dans un marché d'autant moins actif que la Bourse de Londres était fermée. Après quelques minutes d'échanges à Paris, le CAC 40 cédait 0,30% à 3 423,08 points. À Francfort, le Dax reculait de 0,13%, tandis que l'indice paneuropéen Eurostoxx 50 perdait 0,20%. La Bourse de Tokyo a été la seule place à terminer dans le vert hier, le Nikkei gagnant 0,16%, soutenue par l'espoir d'une prise de position des gouverneurs des grandes banques centrales lors de leur réunion annuelle programmée de jeudi à samedi à Jackson Hole, aux Etats-Unis. "Compte tenu de la fermeture à Londres pour cause de jour férié, nous devrions assister à un début de semaine assez calme sur les marchés", indique Cameron Peacock, analyste chez IG Markets. Les investisseurs n'auront en outre que très peu de rendez-vous à se mettre sous la dent au cours de la séance, si ce n'est le baromètre Ifo du climat des affaires en Allemagne pour août. "La politique monétaire américaine sera le thème dominant de la semaine", estiment les économistes du courtier Aurel BGC. Les investisseurs attendent en effet en fin de semaine l'intervention du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, lors de la traditionnelle réunion estivale des banquiers centraux à Jackson Hole. Ils espèrent ainsi en savoir plus sur d'éventuelles nouvelles mesures de soutien à l'économie. Mario Draghi, patron de la Banque centrale européenne, doit également tenir un discours lors de ce rendez-vous. De leur côté, les analystes chez Saxo Banque misent sur "une séance prudente, en raison notamment d'un manque de cohésion entre la BCE et la Bundesbank sur la question de la résolution de la crise de la dette". Les marchés ont bénéficié vendredi soir d'informations de presse évoquant la volonté de la BCE d'encadrer les taux d'emprunt des pays fragiles de la zone euro. Mais le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, s'est encore montré critique dimanche envers l'hypothèse d'un rachat d'obligations, assimilable à un "financement des Etats par la planche à billets". Paris recule, en attendant les banques centrales La Bourse de Paris débutait la séance en légère baisse, hier, (-0,33%), dans un marché qui continue à faire preuve de prudence dans l'attente d'une possible intervention des grandes banques centrales. Dans les premiers échanges, l'indice CAC 40 perdait 11,20 points à 3422,01 points. Vendredi, il avait terminé presque stable (+0,02%). Les valeurs bancaires évoluaient avec prudence à l'image du marché. BNP Paribas perdait 0,18% à 34,12 euros mais Crédit Agricole prenait 0,14% à 4,25 euros et Société Générale 0,02% à 20,58 euros. Sanofi (-1,07% à 64,65 euros) limitait ses pertes en dépit du revers enregistré par le laboratoire sur le marché américain, dans le processus d'enregistrement du Lemtrada, un traitement contre la sclérose en plaques, dont le dossier a été refusé par les autorités. Accor était en hausse (+0,23% à 26,50 euros) après l'annonce de la cession des murs de deux gros hôtels, exploités sous l'enseigne McGallery, moyennant 44 millions d'euros. Alstom était stable à 28,46 euros. Le groupe a décroché un contrat de 400 millions d'euros dans l'électricité en Inde. EDF (-0,09% à 16,37 euros) et GDF Suez (-0,23% à 19,72 euros) évoluaient dans de faibles marges. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a assuré, dimanche sur BFM TV que "le nucléaire est une filière d'avenir" tout en reconnaissant qu'il fallait qu'il soit "rééquilibré". Enfin, Dexia restait stable à 0,21 euro. La banque a annoncé vendredi que sa filiale luxembourgeoise BIL, qu'elle s'est engagée à vendre à un investisseur qatari, allait devoir être recapitalisée avant de pouvoir être cédée. Suisse : Le SMI en légère hausse, soutien de Roche La Bourse suisse a ouvert en légère hausse, hier. Le bon de jouissance Roche soutenait l'indice grâce à de bons résultats d'études. Les indications en provenance des Etats-Unis et d'Asie sont contrastées. Peu après l'ouverture, le SMI grappillait 0,05% à 6 478,96 points. Le SLI gagnait 0,15% à 957,75 points et le SPI 0,05% à 5 982,18 points. Roche montait de 0,4%, soutenant ainsi l'indice. Le géant bâlois a satisfait au critère d'évaluation primaire de l'étude de phase III EMILIA avec sa substance trastuzumab emtansine (T-DM1) dans l'application du cancer du sein. Des analystes tablent sur une homologation US déjà à l'automne 2012. Roche est plus prudent et anticipe une mise sur le marché au premier semestre 2013. Novartis perdait 0,3% à 57,40 francs suisse. Le groupe a présenté de nouvelles données de phase II PARAMOUNT lors du congrès ESC de Munich. Les résultats montrent que le candidat LCZ696 pourrait constituer un important facteur d'influence de la morbidité et de la mortalité pour des patients souffrant de défaillance cardiaque (HF-PEF). La banque Vontobel a par contre rétrogradé la recommandation à "reduce" de "hold", et abaissé son objectif de cours à 50 (53) francs. Dans le segment des bancaires, Credit Suisse affichait une hausse de 0,5%. Selon un article de presse, une séance du conseil d'administration sera prochainement consacrée aux mesures de renforcement des fonds propres. UBS s'enrobait également de 0,5%. Swiss Re perdait 0,1%, alors que Bâloise montait de 0,3%. L'ouragan Isaac, qui balaie les Caraïbes a mis le cap sur les USA, il fait monter les cours du pétrole à cause des dégâts sur les installations de forage des groupes pétroliers actifs dans le golfe du Mexique. Les cycliques présentaient également une image contrastée: Nobel Biocare s'appréciait de 1,1%, Logitech de 0,8% et SGS de 0,4%. Clariant perdait en revanche 0,5% et Syngenta 0,4%. Alors que peu de nouvelles concernent les blue chips hier, ce sont les sociétés cotées du marché élargi qui attirent les regards. Publigroupe, Huber & Suhner, Metall Zug ainsi que ses anciennes activités immobilières mises en bourse Zug Estates, ont publié leurs chiffres semestriels. Publigroupe (-2,9%) a déçu, le numéro un suisse des annonces publicitaires est juste rentable; les chiffres sont difficiles à interpréter à cause de l'effet des éléments extraordinaires, souligne un analyste. Huber & Suhner (-0,4%) a publié les chiffres détaillés de ses résultats, préliminairement annoncés début août. Le groupe est resté prudemment optimiste dans ses prévisions annuelles. Metall Zug (-0,6%) baissait, l'action de Zug Estates n'avait pas été négociée. Tokyo: le Nikkei clôture sur une hausse de 0,16%, marché prudent La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier en légère hausse de 0,16%, dans un marché prudent face aux incertitudes entourant la croissance mondiale et la politique des grandes banques centrales. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grappillé 14,63 points à 9 085,39 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau s'est effrité de son côté de 0,25%, cédant 1,86 point à 755,37 points. L'activité a été extrêmement faible, avec 1,1 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs continuent d'espérer un nouvel assouplissement quantitatif de la banque centrale américaine (Fed) pour soutenir l'économie des Etats-Unis et, partant, celle du Japon qui commerce beaucoup avec son allié d'outre-Pacifique. Ils attendent aussi de nouveaux gestes de la Banque du Japon pour accélérer la fin de la déflation dans l'archipel et contribuer à apaiser la flambée du yen. De la Banque centrale européenne (BCE), enfin, ils comptent obtenir des actes en adéquation avec les promesses formulées pendant l'été par son président, Mario Draghi, selon lesquelles l'institution de Francfort ferait le nécessaire pour sauver l'euro. Du côté de la crise européenne d'endettement, les opérateurs ont suivi de près l'offensive de charme du Premier ministre grec, Antonis Samaras, à Berlin et à Paris en fin de semaine dernière pour obtenir un sursis afin de redresser ses comptes publics. Ils ont constaté que, malgré l'accueil cordial reçu tant auprès de la chancelière allemande, Angela Merkel, que du président français François Hollande, aucune concession de fond ne lui avait été faite. La Grèce reste donc sur la corde raide et d'autres pays européens en difficulté financière, mais aux économies autrement plus pesantes comme l'Espagne et l'Italie, continuent en conséquence de marcher sur des oeufs. Malgré l'accalmie apparente sur les marchés financiers, les inquiétudes persistantes pour la stabilité de la zone euro représentent un obstacle majeur à tout retour en masse des investisseurs sur les marchés d'action. "Les mouvements sur le marché risquent de demeurer limités pour le moment", a expliqué Naoki Fujiwara, courtier chez Shinkin Asset Management cité par Dow Jones Newswires. "L'espoir de voir la Fed assouplir davantage sa politique monétaire est contrebalancé par le risque d'un renforcement du yen", a-t-il ajouté. Dès que l'anxiété s'élève sur les marchés en effet, le yen a tendance à se renchérir car il est considéré comme "une valeur refuge" à acheter en cas de turbulences économiques. Ce phénomène réduit mécaniquement la valeur des revenus des groupes japonais à l'étranger, une fois convertis en yens, ce qui pèse sur les titres des firmes exportatrices. Dans ce contexte hésitant, les mouvements ont été peu prononcés, les titres s'échangeant surtout en fonction des informations liées à tel ou tel groupe. La firme d'appareils photo Olympus a signé la performance du jour, bondissant de 4,41% à 1 562 yens. Les investisseurs ont salué l'annonce de la vente de sa filiale de distribution de téléphones portables, ITX, pour 53 milliards de yens (530 millions d'euros), un tarif jugé supérieur aux attentes. Cette décision conforte, selon des analystes, le recentrage d'Olympus sur ses coeurs de métier (appareils photo et instruments médicaux) après les errements mis à jour lors d'une affaire de maquillage des comptes du groupe il y a quelques mois. Le fabricant d'électronique Sharp a encore repris un peu de terrain, grimpant de 2,60% à 197 yens: son P-DG a prévenu que le groupe taïwanais Hon Hai ne pourrait prendre plus des 9,9% de son capital prévus lors d'un accord conclu entre les deux groupes au printemps. Les compagnies d'électricité sont restées faibles, toujours plombées par les perspectives incertaines de redémarrage de leurs réacteurs nucléaires, près de 18 mois après la catastrophe de Fukushima. Le gérant de la centrale accidentée, Tokyo Electric Power (Tepco), a dévissé de 2,84% à 137 yens, et son homologue de la région industrielle d'Osaka-Kobe (centre-ouest), Kansai Electric Power, de 5,31% à 660 yens.
