Les Bourses européennes ont terminé en baisse avant-hier, pénalisées par les incertitudes sur le sauvetage de Chypre qui peine à prendre forme et un indicateur d'activité décevant en zone euro. Tandis que Chypre a renoncé à taxer les dépôts bancaires au profit d'un fonds de solidarité, aux contours encore flous, censé éviter la faillite de ses banques, la Banque centrale européenne (BCE) a posé un ultimatum, menaçant de couper les vivres aux banques du pays faute d'accord d'ici lundi. Le marché a en outre été pénalisé par l'accélération de la contraction de l'activité privée dans la zone euro en mars, avec un indice PMI composite à 46,5, qui pourrait signifier une intensification de la récession au cours des prochains mois. L'Eurostoxx 50 a perdu 0,93% A Paris, le CAC 40 a cédé 1,43% à 3 774,85 points. Les cycliques ont particulièrement souffert, à l'image de Renault (-5,08% à 51,04 euros), Schneider Electric (-2,87% à 56,27 euros), Vallourec (-3,06% à 38,34 euros) et Saint-Gobain (-2,30% à 30,22 euros). Plusieurs poids lourds de la cote, qui avaient progressé la veille, ont reculé, comme Essilor (-2,38% à 85,59 euros) et L'Oréal (-2,31% à 120,35 euros). Le secteur de la chimie a été affecté par les commentaires très prudents pour 2013 de l'Allemand Lanxess. Solvay a perdu 3,62% à 106,55 euros, Arkema 4,06% à 73,40 euros et Air Liquide 2,10% à 95,32 euros. BNP Paribas a lâché 0,52% à 42,02 euros, Crédit Agricole 0,82% à 6,64 euros et Société Générale 0,18% à 28,14 euros. GDF Suez a grimpé (+2,31% à 15,30 euros) profitant de rumeurs de rachats de participation dans un groupe irlandais. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a cédé 0,69% à 6 388,55 points. ARM Holdings a lâché 3,09% à 878,5 pence, toujours pénalisé par l'annonce mardi du départ de son directeur général Warren East. Burberry a cédé 2,67% à 1 387 pence et Tesco a abandonné 2,16% à 373,2 pence. AstraZeneca a en revanche pris 3,06% à 3 133 pence, porté par l'annonce de 2 300 suppressions de postes supplémentaires. BP a gagné de son côté 0,31% à 449,4 pence après la finalisation de la vente de sa coentreprise russe TNK-BP au géant Rosneft, transaction qui le voit monter à près de 20% du capital de ce dernier. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a perdu 0,87% pour terminer à 7 932,51 points. Le chimiste Lanxess a fini lanterne rouge (-5,95% à 58,31 euros) après avoir fait état d'un premier trimestre difficile, sur fond de baisse de la demande en Europe. Lufthansa, qui a dû annuler près de 700 vols, soit quasiment tous ses vols en Allemagne et en Europe, sur fond de grève de son personnel, a lâché 2,34% à 15,84 euros. Les énergétiques EON et RWE, valeurs de refuge par excellence, ont pris respectivement 4,22% à 13,71 euros et 2,85% à 29,73 euros. La Bourse de Milan a clôturé perdu 0,50% à 15 936 points. Une partie des bancaires a poursuivi le rebond engagé la veille avec des hausses de 1,63% à 0,5 euros pour BMP et de 0,58% à 1,213 euro pour Intesa Sanpaolo. Finmeccanica s'est adjugé 1,92% à 4,036 euros. A l'inverse, tant Parmalat que Mediolanum ont souffert après la publication de leurs résultats annuels, perdant respectivement 3,79% à 1,98 euro et 3,81% à 4,448 euros. A Madrid, l'indice Ibex-35 a perdu 0,77%, à 8 351,2 points à l'issue d'une journée marquée par une émission obligataire réussie. Les bancaires ont terminé en ordre dispersé après la présentation par l'association espagnole des banques (AEB) de leur bilan 2012, une "année terrifiante" selon son président, marquée par une perte nette conjointe de 1,65 milliard d'euros. Santander, premier groupe bancaire de la zone euro par la capitalisation boursière, a reculé de 1,33%, à 5,642 euros et BBVA de 0,45% à 7,364 euros. CaixaBank a gagné 1,58%, à 2,764 euros. La Bourse de Bruxelles a perdu 0,15% à 2 613,36 points. Les principales baisses ont été enregistrées par le chimiste Solvay (-3,62%) à 106,55 euros et par l'un des nouveaux venus dans l'indice Bel-20, le groupe de biotechnologie Thrombogenics (-2,81% à 40,77 euros). Parmi les valeurs qui ont le mieux résisté au cours de cette séance, GDF Suez a progressé de 2,31% à 15,30 euros, et le bancassureur KBC de 1,79% à 29,02 euros. L'indice SMI de la Bourse suisse a reculé de 1,09% à 7 762,30 points. Richemont, le fabricant de produits de luxe, a chuté de 4,51% à 73,00 francs suisse après la publication des statistiques mensuelles de la Fédération horlogère suisse qui ont fait état d'un net recul des exportations de montres en Chine durant le mois de février. L'horloger Swatch Group a également cédé 3,04% à 527,00 francs. SGS, le spécialiste de l'inspection et de la certification de produits, s'est également inscrit en baisse de 3,99% à 2 313,00 francs suisse. Seul le gestionnaire de fortune Julius Baer s'est maintenu dans le vert, enregistrant une hausse de 0,03% à 37,25 francs suisse. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a cédé 0,55% à 352,41 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe de travail temporaire Randstad, qui a cédé 3,13% à 32,45 euros. A la hausse, le groupe de prospection géologique pour l'industrie pétrolière, gazière et minière Fugro a gagné 1,94% à 43,95 euros. La Bourse de Lisbonne a perdu 0,28% à 6 095,88 points, tirée vers le bas par les bancaires. La BES a chuté de 2,28%, la BPI de 1% tandis que la BCP reste à l'équilibre. Parmi les poids lourds de l'indice PSI-20, le distributeur Jeronimo Martins recule de 1,75% et le pétrolier Galp de 0,21%. En revanche, l'électricien EDP s'apprécie de 1,39% et Portugal Telecom de 0,86%. Wall Street finit en baisse, plombée par Oracle et la crise chypriote Wall Street a nettement reculé, des inquiétudes concernant la santé du secteur technologique américain et la crise chypriote l'emportant sur des nouvelles économiques conformes aux attentes aux Etats-Unis: le Dow Jones a cédé 0,62% et le Nasdaq 0,97%. Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones Industrial Average a reculé de 90,24 points à 14 421,49 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 31,59 points à 3 222,60 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500 a abandonné 0,83% (-12,91 points) à 1 545,80 points. Rassuré la veille par la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a encore une fois confirmé le maintien de son aide énorme à la reprise américaine, les investisseurs ont perdu leur entrain avant-hier, confrontés à des chiffres décevants dans le secteur des entreprises. Après les résultats en berne du (groupe de messagerie) FedEx la veille, les mauvaises nouvelles apportées aujourd'hui par Oracle ont eu raison de la bonne humeur du marché, a noté Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. Le groupe informatique qui a fait état notamment d'un recul inattendu de son chiffre d'affaires et d'un bénéfice net en stagnation a été lourdement sanctionné par le marché. Ses résultats ont rendu les investisseurs très nerveux concernant la santé du secteur technologique et des logiciels aux Etats-Unis, ce qui a nettement plombé le marché, et particulièrement les valeurs du secteur, a noté Michael James, de Wedbush Securities. D'autre part, les opérateurs de la place new-yorkaise ont regardé avec nervosité du côté de la zone euro, ont noté les experts de la maison de courtage Charles Schwab. La contraction de l'activité privée dans la région s'est accélérée en mars, ce qui pourrait signifier une intensification de la récession au cours des prochains mois, tandis que Chypre tentait toujours de négocier un nouveau plan d'aide avec ses créanciers européens et mondiaux pour éviter une faillite de ses banques. La sortie d'une salve de statistiques économiques relativement conformes aux attentes aux Etats-Unis n'a pas réussi à susciter l'optimisme sur le marché. Parmi elles, les nouvelles inscriptions au chômage ont enregistré un bond hebdomadaire moins important que prévu à la mi-mars même si elles ont augmenté de 0,6% par rapport à la semaine précédente. Tokyo finit en hausse de 1,34%, espoir en une réunion de la BoJ La Bourse de Tokyo a terminé avant-hier en nette hausse de 1,34%, espérant la convocation d'une réunion extraordinaire de la Banque du Japon (BoJ) par son nouveau gouverneur, Haruhiko Kuroda, qui a promis une politique monétaire très accommodante. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 167,46 points à 12 635,69 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné de son côté 1,17%, prenant 12,21 points à 1 058,10 points. L'activité a été très intense, avec 3,42 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs ont spéculé sur de nouvelles mesures d'assouplissement monétaires à venir de la part de la BoJ sous l'égide de M. Kuroda, qui a pris ses fonctions la veille. D'après la presse, il pourrait convoquer une réunion extraordinaire du comité de politique monétaire de l'institut d'émission au plus vite, afin de marquer sa volonté de sortir le Japon de la déflation dans laquelle il est plongé depuis une quinzaine d'années. "Le point important sera de voir si Kuroda va convoquer cette réunion. S'il parvient à convaincre les autres membres du comité de politique monétaire d'en tenir une avant celle prévue les 3 et 4 avril, le marché sera content", a expliqué Hideyuki Ishiguro, courtier chez Okasan Securities, cité par Dow Jones Newswires. Ces attentes ont entraîné un repli du yen face au dollar et à l'euro, au plus grand bonheur des groupes exportateurs dont la valeur des revenus tirés de l'étranger augmentent, une fois convertis en monnaie nippone, lorsque le yen se déprécie. Parmi les hausses les plus marquantes du jour ont figuré celle du spécialiste des fibres et matériaux composites Toray Industries, qui a bondi de 6,37% à 651 yens. Le groupe de télécommunications Softbank a gagné pour sa part 5,05% à 3 850 yens, la firme de boissons Kirin Holdings 3,23% à 1 500 yens et le conglomérat industriel Hitachi a augmenté de 2,53% à 568 yens. Le fabricant de robots industriels Fanuc a profité d'un bon indicateur manufacturier chinois pour bondir de 5,13% à 15 360 yens. Les compagnies d'électricité ont aussi repris quelques plumes. Kansai Electric Power est monté de 5,54% à 800 yens, tandis que Tokyo Electric Power est monté de 2,84% à 217 yens, après avoir relancé les systèmes de refroidissement des piscines de stockage des réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi.
