Si Luminarc a doublé son chiffre d'affaires durant les deux dernières années en Algérie, le volume actuel de ventes doit se multiplier par dix pour justifier économiquement l'installation d'une usine dans le pays, affirme Guillaume de Fougières, le président du directoire du groupe français Arc International qui commercialise cette marque de vaisselle. Le leader mondial des arts de la table, le groupe français Arc International se déploie en Algérie. Auréolé des résultats réalisés jusqu'ici par son distributeur exclusif Farimer Import, le groupe va faire le forcing cet été en innovant avec une nouvelle collection adaptée au marché algérien qui sera appuyée par une campagne de communication pour le Ramadhan. Présentée jeudi dernier, lors d'une conférence de presse organisée à l'hôtel El Aurassi, cette campagne débute le 15 juin, soit trois semaines avant le début de Ramadhan, et se terminera le 15 juillet. Disponible déjà dans tous les points de vente officiels en Algérie, la nouvelle collection se décline en plusieurs décors ou lignes: "Saliha, Sasha, Takume et Malva.". "Chaque ligne est gamme complète, selon les termes d'Abdelkader Sellali, manager de Farimer Import, qui mêle tradition et modernité et qui inclut assiettes, plats de service, pots de conservation et services à boisson et café." "Il y en a pour tous les goûts, de toutes les couleurs. Des assiettes aux formes rondes traditionnelles ou "avant-gardistes" aux formes carrées, aux couleurs de l'été : rouge, rose, verte et violette", dit-il encore. Importations parallèles Evoquant la question de la qualité, M. Sellali a souligné que les produits destinés au marché algérien répondent aux mêmes normes de qualité appliquées par le groupe Arc International, et hormis les formes et les couleurs conçues pour la clientèle algérienne de la marque Luminarc, les prix aussi ont été étudiés pour toucher toutes les bourses. "Si Luminarc est une marque connue pour être abordable, notre offre est diverse. Nous avons du haut et du bas de gamme et tout le monde trouvera normalement son compte", a-t-il insisté. Dans ce contexte, le président du directoire d'Arc International, Guillaume de Fougières a rassuré les distributeurs qui traitent avec son représentant officiel qu'il n'y aura plus d'importations parallèles des produits Luminarc. Ces importations "occasionnelles", œuvres de "soldeurs" qui achètent les produits Luminarc durant les périodes de "déstockage" pour les revendre à des importateurs algériens, ne nuisent guère à l'activité de ceux qui commercent avec "notre représentant", explique M. de Fougières. "Vu le chiffre d'affaires que vous réalisez, je m'engage à ce que ce genre d'opérations ne se reproduise plus. Je veillerai personnellement au contrôle au niveau de nos usines.", a-t-il assuré aux distributeurs présents, lesquels se sont plaints de la concurrence de commerçants qui s'approvisionnent grâce à des importations parallèles et qui cassent les prix. Il a ajouté que "si le groupe peut combattre la contrefaçon, il lui est difficile de contrôler la marchandise une fois qu'elle sort de l'usine". Et de relativiser "Ceux qui achètent chez ses importateurs ne peuvent assurer la disponibilité du produit à leurs clients qui vont vite se rendre compte qu'ils ne peuvent remplacer des pièces cassées d'un service et se dirigeront de facto vers des points de vente officiels".
Offensive médiatique Pour élargir le portefeuille de ses clients algériens, Arc International a prévu une campagne de communication d'envergure nationale cette année. Placée sous le signe "Luminarc vous souhaite Ramadhan Kareem", la campagne se veut "agressive" avec affichage urbain et abribus dans les grandes villes (Alger, Oran, Constantine, Sétif, Annaba, Tlemcen, Blida et Tizi Ouzou), spot radio en arabe et en français sur les ondes d'El Bahdja, Chaîne 3, FM Cirta et El Bahia, bannières web et publicité sur lieu de vente (PLV). Interpellé au sujet d'une éventuelle installation d'une usine en Algérie, Guillaume de Fougières affirme son "optimisme". Il a estimé qu'un tel investissement n'est pas encore justifié. "Une usine est un investissement lourd, elle coûte 75 millions de dollars américains environ. Pour pouvoir en installer une en Algérie, il faudrait que le chiffre d'affaires que nous réalisons actuellement soit multiplié par dix. Il faut aussi que le marché algérien puisse prendre 70 % du volume produit par l'usine. En Chine, à titre d'exemple, un pays dont la croissance économique était de plus 15 %, nous n'avions pu porter nos ventes sur le marché local de 45 % à 85 % de la production qu'après 4 ans", a-t-il conclu.