Nous nous attendions à ce que les partis politiques au pouvoir approfondissent la réflexion stratégique sur le " comment " sortir actuellement le pays de la crise dans un contexte arabe, qui " organise " ou " réorganise " les systèmes politiques avec tout de même de grandes incertitudes sur l'avenir politique et sécuritaire. Au moment donc où ils devraient élargir la réflexion collective dans un cadre approprié qui intègre les différentes forces politiques du pays ainsi que les personnalités politiques qui pèsent, soit politiquement, soit en termes d'idées, deux partis de l'alliance survolent deux décennies entières pour se positionner sur 2030. Pourquoi 2030 ? Le FLN, par le biais de Belkhadem, avait (prétendu ?) Dit qu'il sera encore là en 2030, tandis que le RND dit en réponse probablement qu'il ne sera pas là au pouvoir après cette date. Pourquoi 2030 ? C'est à cette date qu'interviendra le pic pétrolier tel que le situait Ouyahia au cours d'une réunion de son parti, et tel que l'avait rapporté la presse nationale. C'est quand même curieux que la polémique soit faite autour d'une telle date qui renforce la conviction de l'opposition que les enjeux de pouvoir sont centrés sur la rente pétrolière. C'est également curieux que ces deux partis donnent l'air de savoir qu'à cette date horizon ils seront encore au pouvoir, renforçant les convictions de ceux qui, dans l'opposition et sur la scène internationale, pensent que ce n'est pas le champ politique qui fait émerger les hommes et les idées à porter au pouvoir. Partir après le pic pétrolier parce qu'il n'y aura plus rien à prendre ? Parce qu'il ne sera plus facile de gouverner, car gouverner c'est dépenser ? La question de savoir si réellement un jour, il y aura de nouveaux rapports de force au sein de l'APN, ne se pose jamais, car est grande la conviction populaire que c'est hors du champ politique que tout se décide y compris s'il faut ou non que les mêmes partis soient majoritaires ou minoritaires. C'est la thèse que défend l'opposition. On avait pensé que désormais, allait s'installer une nouvelle tradition qui consisterait à éviter les départs en solitaire, plus particulièrement dans les rangs de l'opposition, qui oscillait entre l'inefficacité des actions isolées et l'impossibilité de l'action concertée. Penser seulement.