Les prix du café et du sucre ont subi une nette correction cette semaine, après plusieurs semaines de forte hausse liée à la sécheresse au Brésil, tandis que le cacao poursuivait son ascension dans un marché en manque d'offre. Le café se retourne Les cours du café ont dégringolé cette semaine, après avoir grimpé de façon quasi ininterrompue depuis le début du mois de février jusqu'à atteindre la semaine dernière des plus hauts depuis un an et demi à Londres et deux ans à New York. Le café est ainsi tombé vendredi à son plus bas niveau en trois semaines, à 2014 dollars la tonne à Londres et 172,20 cents la livre à New York. La graine noire a souffert de "prévisions météorologiques annonçant beaucoup de pluies au Brésil dans les prochains jours", a expliqué Jack Scoville, analyste de Price Futures Group. "Les pluies pourraient stabiliser la production après les très secs mois de janvier et de février", a-t-il ajouté. Le Brésil, premier producteur et exportateur mondial, a connu un épisode presque inédit de sécheresse au cours des deux premiers mois de l'année, ce qui a menacé le développement des fruits des caféiers alors en pleine maturation. Du coup, "le marché s'attend maintenant à une récolte brésilienne sous les 50 millions de sacs (de 60 kilos), alors qu'il y a quelques semaines encore on prédisait 60 millions de sacs", ont signalé les experts de Commerzbank. Malgré l'arrivée de la pluie, "les dégâts sur la récolte ne pourront pas être complètement évalués avant la récolte en mai et juin", a-t-on rappelé chez Macquarie.
Le sucre poursuit sa correction Les cours du sucre, qui avaient déjà entamé une correction la semaine dernière en raison de l'amélioration de la météo au Brésil, ont poursuivi leur baisse cette semaine. Le sucre blanc échangé à Londres a ainsi atteint lundi son niveau le plus faible depuis un mois, à 450,30 dollars la tonne, et le sucre brut coté à New York est tombé mardi à son minimum depuis fin février, à 16,63 cents la livre. Comme pour le café, l'arrivée des pluies dans les zones de cultures concernées au Brésil, premier exportateur de sucre, a rassuré le marché. "Toutefois, l'institut météorologique Somar a prévenu que la pluie ne devrait pas être suffisante pour que l'humidité du sol soit pleinement rétablie", ont rapporté les analystes de Commerzbank. "Les mois de chaleurs excessives ont probablement affecté négativement les rendements et le taux de sucre (dans les cannes). Au mieux, la production brésilienne de sucre va stagner au cours de la saison 2014/2015", ont-ils ajouté. La production brésilienne est particulièrement scrutée car le marché devrait afficher un excédent d'offre sur 2013/2014, comme sur les trois saisons précédentes, mais pourrait tomber en déficit l'année prochaine.
Le cacao grimpe toujours Les prix du cacao ont atteint de nouveaux plus hauts depuis deux ans et demi cette semaine, dans un marché où la demande est en forte progression tandis que l'offre reste contrainte. La fève brune a ainsi atteint 1.902 livres sterling la tonne mercredi à Londres et 3.039 dollars la tonne lundi à New York, des niveaux inconnus depuis début septembre 2011. "La principale récolte en Afrique et en Asie est maintenant finie et la demande est solide, donc les prix peuvent continuer à augmenter sur le court terme", a jugé Jack Scoville de Price Futures Group. Selon l'Organisation internationale du cacao (ICCO), le marché mondial du cacao devrait être de nouveau en déficit au cours de la saison 2013/2014 (115 000 tonnes) et le rester jusqu'en 2018/2019. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mai valait 2034 dollars vendredi, contre 2176 dollars le vendredi précédent à la même heure. Sur le ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en mai valait 174,05 cents, contre 203,75 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 453 dollars, contre 460,70 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mai valait 16,98 cents, contre 17,59 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 1 889 livres sterling, contre 1 879 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mai valait 2 985 dollars, contre 3 006 dollars sept jours plus tôt.