Les cours du blé ont reculé cette semaine à Chicago, pénalisés par des précipitations bénéfiques aux cultures et l'anticipation d'une offre mondiale abondante. Les prix du soja et du maïs ont également cédé un peu de terrain. "Les cours du blé ont été avant tout pénalisés par l'abondance des précipitations cette semaine sur les Plaines, et l'attente de nouvelles pluies dans les jours à venir", a remarqué Jason Britt, de Central State Commodities. En effet, ces précipitations faisaient espérer une amélioration des rendements de la récolte de blé d'hiver, après des mois d'un climat très rigoureux marqués par un manque d'humidité. D'autre part, les cours ont été pénalisés par l'attente d'une offre en blé abondante à l'issue de la campagne actuelle. Le ministère de l'Agriculture américain, l'USDA, a révisé à la hausse ses prévisions de réserves de blé aux Etats-Unis et dans le monde, dans un rapport très attendu publié mercredi sur l'offre et la demande mondiales. Les cours du soja ont bénéficié à l'inverse en début de semaine de l'abaissement par l'USDA de ses prévisions du niveau des stocks de réserves de graines oléagineuses à la fin de la saison, en raison d'une demande plus forte qu'anticipé. Les prix avaient alors grimpé à leur plus haut niveau depuis fin juillet en clôture, à 14,9525 dollars, après avoir dépassé en cours de séance la barre psychologique des 15 dollars, un phénomène plus observé depuis fin juillet. Cependant, des inquiétudes concernant la vigueur de la demande chinoise ont freiné l'ardeur des investisseurs dès jeudi. "Des informations de presse ont fait état de possibles annulations d'importateurs chinois" sur un volume d'environ 500 000 tonnes, soit 10 cargos, et même s'ils n'ont pas été encore confirmés, "cela suffit pour inquiéter les investisseurs", a souligné M. Britt. La Chine est en effet "le moteur de la croissance de la demande mondiale en graines de soja", a-t-il rappelé. En effet, outre des craintes sur la vigueur de l'économie chinoise, après une succession d'indicateurs décevants laissant anticiper un ralentissement de son activité, les opérateurs redoutaient une baisse brutale de ses importations de soja. Les besoins en oléagineux, en tant qu'aliment de base de la nourriture animale, risquent de reculer sensiblement en raison de la grippe aviaire et de la moindre rentabilité des exploitations de porcs en Chine. Le maïs terminait de son côté la semaine sur une note équilibrée, après un rapport sur les stocks jugé "neutre" pour cette céréale par les experts. Les investisseurs guettaient désormais les prochaines prévisions météorologiques en plein départ de la saison des semis de maïs dans le sud des Etats-Unis, et dans le Midwest. Des pluies à court terme seraient considérées comme bénéfiques, selon les experts. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le plus vendu, a fini à 4,9850 dollars vendredi à 5,0175 dollars en fin de semaine dernière (-0,6%). Le boisseau de blé pour la même échéance a terminé à 6,6025 dollars contre 6,6975 dollars vendredi dernier (-1,4%). Le boisseau de soja également pour livraison en mai s'échangeait à 14,6300 dollars contre 14,7375 dollars il y a une semaine. Les cours ont grimpé mercredi à leur plus haut niveau en clôture depuis fin juillet (-0,7%).