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Alstom : Hollande, à la barre, revendique haut et fort l'intervention de l'Etat
Publié dans Le Maghreb le 03 - 05 - 2014

François Hollande est monté en première ligne lundi passé pour revendiquer haut et fort l'intervention de l'Etat dans le dossier Alstom et piloter depuis l'Elysée les discussions avec les prétendants au rachat de la branche énergie du groupe, l'américain General Electric et l'allemand Siemens.
Le chef de l'Etat a reçu lundi en fin de journée le P-DG de Siemens, Joe Kaeser, puis Martin Bouygues, l'actionnaire de référence d'Alstom avec 29,4% du capital.
Siemens devrait confirmer mardi son offre pour une reprise partielle d'Alstom, a indiqué à l'issue de l'entretien entre MM. Hollande et Kaeser une source proche du dossier.
Siemens a publié un communiqué qualifiant l'échange de son patron avec le président français François Hollande de très ouvert, confiant et amical.
Après cette rencontre, Siemens se réunira pour décider s'il fait une offre sur Alstom et en quoi elle va consister, a écrit le groupe allemand dans son communiqué.
Le gouvernement estime qu'Alstom doit disposer du temps nécessaire, c'est-à-dire au-delà de mercredi, pour examiner toutes les offres, selon cette source.
Ceux qui imaginent que ce serait le marché qui détermine mes choix, que ce serait les acteurs privés seuls qui pourraient par les conventions et les contrats déterminer l'intérêt général, se trompent, a lancé le président de la République devant le corps préfectoral réuni à la Maison de la Chimie.
Pour François Hollande, l'Etat a forcément son mot à dire dans ce dossier. Il maîtrise l'indépendance de la France en matière énergétique et doit veiller à l'amélioration des offres avec pour seul critère, la création d'activité et l'emploi en France.
Alors que le temps presse, François Hollande a joint le geste à la parole, recevant lundi les protagonistes du dossier à l'Elysée, à l'exception notable de celui d'Alstom, Patrick Kron.
Premier reçu dans la matinée, le P-DG du groupe américain General Electric, Jeffrey Immelt, est ressorti après une heure d'entretien, évoquant un dialogue ouvert, amical et constructif.
Tout reste à faire cependant pour les uns comme pour les autres. General Electric a apporté les premières réponses mais il reste encore beaucoup de travail à accomplir, a observé une source proche du dossier à Paris à l'issue de l'entretien entre le patron du puissant groupe américain et François Hollande.
A Berlin, le ministère allemand de l'Economie a plaidé ouvertement lundi pour un rapprochement Alstom/Siemens qui constituerait, selon lui, une grande chance et un gros potentiel pour les politiques industrielles allemande et française.

Airbus de l'énergie
Alstom s'est donné dimanche deux jours pour poursuivre sa réflexion stratégique, lors d'un conseil d'administration extraordinaire du groupe qui entend informer les marchés d'ici à mercredi matin de son choix. En attendant, la cotation du titre reste suspendue à la Bourse de Paris tandis qu'un nouveau conseil d'administration devrait se tenir mardi soir.
Le gouvernement, a martelé Arnaud Montebourg lundi, refuse le fait accompli, à savoir qu'Alstom, en trois jours, décide de vendre 75% d'un fleuron national dans le dos de ses salariés, dans le dos du gouvernement, dans le dos de la plupart de ses administrateurs et de ses cadres dirigeants.
Les entreprises françaises ne sont pas des proies, en revanche nous sommes disponibles pour nouer des alliances qui nous permettent de nous armer dans la mondialisation, a-t-il fait valoir, laissant entendre qu'il était favorable à un rapprochement d'Alstom avec Siemens même si Patrick Kron y est viscéralement opposé.
L'Etat français n'est plus actionnaire d'Alstom depuis 2006 mais l'exécutif, qui a placé la lutte contre le chômage et la réindustrialisation de la France parmi ses toutes premières priorités, entend peser de tout son poids dans cette affaire.
Selon le commissaire européen au Marché intérieur et aux Services, Michel Barnier, le gouvernement français peut certes se montrer pro-actif dans ce dossier mais sans s'ériger en arbitre.
Le projet --non formalisé-- de GE, qui compte 305 000 salariés dans le monde et affiche 146 milliards de dollars de chiffre d'affaires, prévoit le rachat de l'activité énergie d'Alstom (équipements pour centrales thermiques, énergies renouvelables...) qui représentent plus de 70% de l'activité du groupe et 14 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Après un redressement réussi, Alstom, qui emploie 93 000 salariés dont 18 000 en France, fait face depuis le début 2013 à une baisse marquée de ses commandes, notamment dans son activité principale (centrales thermiques), ce qui l'a contraint à lancer un plan de cessions de 1 à 2 milliards d'euros.
Les négociations secrètes étaient déjà bien avancées avec le groupe français, pour une transaction estimée par la presse à quelque 10 milliards d'euros, qui ne concernerait pas l'emblématique branche transport, fabriquant les trains à grande vitesse (TGV). Mais Siemens est venu jouer les trouble-fêtes.
Dans une proposition préliminaire, mais qui n'a pas été confirmée par Siemens, le conglomérat industriel allemand a proposé à Alstom de lui racheter ses activités énergie et de lui céder une partie de ses activités ferroviaires.
Dans cette hypothèse, deux nouveaux géants européens verraient le jour: l'un, autour de Siemens, spécialisé dans l'énergie, l'autre, autour d'Alstom, dans les transports. François Hollande lui-même a appelé de ses vœux un Airbus de l'énergie encore dans les limbes.

Un problème d'entreprise, pas un problème national
Le nouveau commissaire général à l'investissement et ancien patron de Renault, Louis Schweitzer, a estimé sur LCI que le rachat d'une partie des activités d'Alstom était un problème d'entreprise et pas un problème national. Je ne crois pas que ce soit le signe d'un déclin industriel de la France, c'est le signe (...) qu'Alstom n'a pas su devenir un leader mondial dans ce métier et qu'il cherche donc un partenaire. Et ça, c'est un problème d'entreprise, ce n'est pas un problème national, a commenté M. Schweitzer, réagissant au possible rachat de la branche énergie d'Alstom, convoitée par le groupe américain General Electric et l'allemand Siemens.
Il y a un problème général, qui ne concerne pas que la France, d'entreprises qui cessent d'être nationales et de mouvements transfrontiers de rapprochement d'entreprises, a-t-il estimé, ajoutant que le tout était que la France sorte gagnante de ces mouvements, citant en modèle les partenariats entre Renault/Nissan et PSA/Dongfeng.
Pour M. Schweitzer, il est important de garder les centres de décision en France. Je pense que si nous sommes efficients, un partenaire voudra garder les compétences là où elles se trouvent, a-t-il estimé.
Interrogé sur sa préférence pour GE ou Siemens, il a indiqué que l'essentiel était de maintenir l'emploi, les centres de recherche et de décision en France et côté offres, que ce soit un Européen ou un Américain ne change pas les choses, selon lui.
Il estime que la nationalisation temporaire ou partielle n'est pas une solution car le problème d'Alstom n'est pas financier, comme il y a dix ans, mais industriel. Une nationalisation temporaire ne traite pas un problème industriel, a-t-il expliqué.
Pour M. Schweitzer, l'Etat ne peut agir qu'avec l'appui des entreprises françaises, qui doivent elles aussi faire preuve de patriotisme économique.
Je pense que l'Etat ne peut pas défendre ces choses seul. Quand je regarde les entreprises allemandes, américaines, je vois de la part de ces entreprises une forme de patriotisme économique, a-t-il poursuivi.

Un rachat salvateur mais aussi révélateur des difficultés de l'industrie
Le rachat partiel d'Alstom par l'américain General Electric offre de réelles opportunités de développement au fleuron industriel en difficulté, même si ce scénario privilégié par le groupe français est révélateur pour certains observateurs d'un manque d'initiative industrielle des pouvoirs publics.
Tout porte à croire qu'en termes de développement industriel, ce sera très positif, estime Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.
Marché énergétique en berne en Europe, accélération de la concurrence internationale, course à la taille: Alstom, en difficulté, estime ne pas pouvoir relever, seul, les défis du secteur de l'énergie et recherche une bulle d'air financière pour se repositionner dans les transports.
Depuis le début 2013, le groupe fait face à une baisse marquée de ses commandes, notamment dans son activité de centrales thermiques, alors que son actionnaire de référence, Bouygues (29,4%) souhaite se désengager pour financer sa branche télécoms.
D'où les premières discussions avec General Electric, dont l'offre a aujourd'hui la préférence du conseil d'administration d'Alstom, face à celle plus récente, moins précise de Siemens qui a aussi marqué son intérêt. D'un point de vue stratégique et de préservation de l'emploi, l'offre de GE est indéniablement, sur le papier, la plus crédible. GE est une entreprise qui a des reins très solides.
Les deux groupes ont mis en avant de fortes complémentarités dans des domaines comme l'hydroélectricité, l'énergie thermique ou l'éolien, et des complémentarités géographiques.
GE, qui est implanté de longue date en France, où il compte 10.000 salariés, a promis d'y augmenter l'emploi, souvent qualifié et difficilement délocalisable. Il s'est aussi engagé à y localiser ses centres mondiaux pour ses activités turbine à vapeur, énergie hydraulique, éolien offshore et réseaux électriques, tandis que le centre d'excellence pour les turbines à gaz resterait à Belfort.

On a affaire à un industriel, c'est pas un fonds spéculatif, qui chercherait la bonne affaire en démantelant une entreprise française, souligne Michel Fouquin, conseiller au CEPII, centre français d'étude et de recherche en économie internationale. En général, quand il investit, c'est pour longtemps, ajoute-t-il.

Insuccès de la politique industrielle
En revanche, les doublons et les risques de concurrence apparaissent bien plus nombreux avec Siemens.
Fin septembre, l'industriel allemand avait annoncé 15 000 suppressions d'emplois dans le monde en 2013 et 2014, mais il s'est engagé auprès de l'Etat français à ne procéder à aucun licenciement dans les trois ans, ni en France, ni en Allemagne.
Un rapprochement GE-Alstom intervient en outre dans un secteur où les perspectives ne sont pas forcément moroses.
Les turbines et les éoliennes sont des biens d'investissements relativement particuliers. La demande pour ce type de biens dépend pour beaucoup de la confiance des acheteurs potentiels dans la pérennité de l'entreprise. Or, GE a une excellente réputation, relève Radu Vranceanu, professeur d'économie à l'ESSEC. La demande qui s'affaiblissait à l'intérieur d'Alstom pourrait se développer à l'intérieur de GE, estime-t-il.
En cas de cession de sa branche énergie, Alstom compte utiliser la dot pour développer ses activités de transport, qui resteraient cotées à Paris.
Ce secteur porteur, dont le groupe est déjà un des leaders, est tiré par la croissance économique, l'évolution de l'urbanisation et les besoins en mobilité de la population, explique le P-DG du groupe, Patrick Kron. Il n'exclut pas de futures acquisitions de ce domaine. Revers de la médaille: cette opération est aussi révélatrice de l'insuccès de la politique industrielle de la France, selon les observateurs.
Ce qui se passe est très grave pour l'industrie française, juge Jean-Luc Gaffard, directeur de recherche à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Il s'agit d'un problème d'organisation du système industriel et financier français, développe-t-il, citant les cas d'Alcaltel, Arcelor ou Pechiney. L'incapacité de la France à traduire ses engagements de politique industrielle sur le terrain subsiste, déplore également Saxo Banque. En France, on a déjà la peur de l'investisseur étranger, de l'investisseur américain. Cela joue très clairement.
Pour Michel Fouquin, il n'y a pourtant pas le choix: la relance de l'emploi passe par celle des investissements. Si on ne le fait pas, le choix d'Alstom ne sera pas de choisir entre GE et Siemens, ce sera de fermer ses portes purement et simplement.

Berlin voit dans un rapprochement Siemens/Alstom une grande chance
Une fusion d'activités entre l'industriel allemand Siemens et son concurrent français Alstom représenterait une grande chance tant pour la France que pour l'Allemagne, a affirmé un porte-parole du ministère allemand de l'Economie.
La proposition de Siemens de racheter les activités énergie d'Alstom, cible en parallèle de l'américain General Electric, et de lui céder en contrepartie certaines de ses activités dans les trains, offre une grande chance et un gros potentiel en termes de politique industrielle pour l'Allemagne et pour la France, a déclaré ce porte-parole, Stefan Rouhenhoff, lors d'un point presse régulier du gouvernement.
Il a ajouté que le ministre allemand de l'Economie, le social-démocrate Sigmar Gabriel, également vice-chancelier, était en contact étroit avec son homologue français.
Le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, est resté davantage sur la réserve, tout comme celui du ministère des Transports, se refusant à commenter des négociations dont la responsabilité repose sur les entreprises concernées.
Le gouvernement est informé de ces discussions et est en contact avec le gouvernement français, s'est contenté de déclarer M. Seibert.
Le patron de Siemens, Joe Kaeser, doit être reçu en fin d'après-midi par le président français François Hollande à l'Elysée, qui s'est déjà entretenu avec le P-DG de General Electric, Jeffrey Immelt, dans la matinée.

Le point sur les forces en présence
Qui sont les candidats au rachat d'Alstom ? A quel prix et pour en faire quoi ? Voici quelques éléments de réponse, alors que l'avenir d'un des fleurons français de l'industrie se discute depuis lundi au sommet de l'Etat.

QUESTION: Qu'est-ce que la branche industrie d'Alstom, que convoite General Electric et Siemens ?
REPONSE: Les actifs d'Alstom dans l'énergie (équipements pour centrales thermiques, énergies renouvelables...) représentent plus de 70% de son activité avec un chiffre d'affaires de 14 milliards d'euros. Mais le groupe français fait face à une baisse marquée de ses commandes, notamment dans son activité principale énergie thermique.
Ce secteur de l'énergie thermique constitue à lui seul 45% du chiffre d'affaires d'Alstom, contre 19% pour l'activité réseau Alstom Grid, issue du rachat des activités de transmission d'électricité du groupe nucléaire Areva, et 9% pour le secteur des énergies renouvelables.
Deux tiers des 93 000 salariés du groupe appartiennent à cette branche énergie. En France, c'est environ la moitié des 18 000 employés d'Alstom.

Q: Que propose General Electric ?
R: Le mastodonte américain GE, qui compte 305.000 salariés dans le monde et affiche 146 milliards de dollars de chiffre d'affaires, souhaiterait racheter la partie énergie du groupe français, pour une transaction estimée par la presse à quelque 10 milliards d'euros. Celle-ci ne concernerait pas l'emblématique branche transport, fabriquant les trains à grande vitesse (TGV).
Les discussions sont avancées et dès vendredi le PDG d'Alstom Patrick Kron avait confirmé aux syndicats vendredi être en négociations sur une opération industrielle et que la décision pourrait aller très vite.
Le P-DG de GE, Jeffrey Immelt, a été reçu pendant près d'une heure lundi matin à l'Elysée par François Hollande, qui lui a rappelé les lignes rouges fixées par le gouvernement français: la préservation de l'emploi, la localisation des activités (énergie et transports essentiellement) et l'indépendance énergétique de la France.

Q: Quelle est la teneur de la contre-proposition de Siemens ?
R: Le géant industriel allemand est disposé à échanger sur les questions stratégiques soulevées par une coopération future. Cependant il n'a pas soumis formellement d'offre de rachat de la division énergétique du groupe français.
Siemens voudrait acquérir l'activité énergie d'Alstom et dans le même temps lui céder son activité trains et du cash.
Un tel échange de bons procédés pourrait permettre d'un côté la constitution d'un Airbus de l'énergie, ardemment souhaité depuis plusieurs mois par Paris, une perspective saluée par Berlin lundi. Et de l'autre, une grande entreprise de transports. Le patron de Siemens, Joe Kaeser, doit être reçu à son tour à l'Elysée lundi dans la soirée, et prendra ensuite une décision sur le maintien ou non de sa proposition.

Q : Pourquoi le groupe Bouygues est-il concerné ?
R: Car le groupe diversifié est également l'actionnaire majoritaire d'Alstom, avec 29,4% du capital, et des représentants au Conseil d'administration. Bouygues avait racheté en 2006, la part acquise en 2003/2004 par l'Etat pour sauver Alstom. Il est présenté comme favorable au rapprochement avec General Electric.

Q: L'Etat pouvait-il ignorer les discussions entre Alstom et GE ?
R: Le ministre de l'Economie assure n'avoir été prévenu de discussions avancées que lors de leurs révélations par la presse. Je vois M. Bouygues comme M. Kron, très souvent, a affirmé M. Montebourg sur RTL lundi matin. Lorsqu'une affaire est en train de se boucler et qu'on oublie de téléphoner au ministre de l'Economie et du Redressement productif, alors que tous les jours on lui demande de l'aide, je trouve qu'il y a là un manquement à la déontologie nationale, a-t-il estimé. Il a reconnu avoir été informé par la présidente de GE France, Clara Gaymard, des intentions de sa firme lors du voyage de François Hollande aux Etats-Unis en février, mais cette dernière lui aurait assuré : Nous ne ferons rien sans vous.

Q: A quel niveau peut intervenir l'Etat ?
R: Alstom possède des actifs stratégiques notamment dans l'industrie du nucléaire, et tout investissement étranger d'envergure sur certains secteurs, listés par un décret de 2005, est soumis à l'accord préalable du ministère de l'Economie. M. Montebourg n'a pas écarté lundi la possibilité de bloquer son projet d'acquisition en ayant recours comme aux Etats-Unis à cette autorité de contrôle des investissements étrangers.

Un rachat d'Alstom pourrait peser sur la note de Siemens, selon Fitch
L'agence de notation Fitch Ratings a indiqué qu'un rachat d'activités du français Alstom pourrait peser sur la note de l'allemand Siemens, qui a une marge financière limitée pour conserver sa note au niveau actuel de A. Un échange d'actifs avec Alstom pourrait peser sur la note de Siemens, en fonction du montant de cash inclus dans la transaction et de son impact sur le profil d'activité du groupe, explique Fitch, dans un communiqué. Si aucune offre formelle n'a encore été déposée, Fitch s'attend à ce qu'une offre de cette facture nécessite probablement un paiement supplémentaire en numéraire de la part de Siemens. Or le conglomérat de Munich (sud) a une marge de manœuvre financière limitée avec sa note A, avec moins d'un milliard d'euros de capacité d'endettement à dépenser en acquisitions pour se maintenir au niveau de cette note, souligne l'agence de notation. L'échange d'actifs évoqué augmenterait les revenus de Siemens de presque 15 milliards d'euros pour dépasser les 90 milliards d'euros, mais sacrifierait la diversification de son activité apportée par l'activité transports, estime également Fitch Ratings. Les responsables de Siemens doivent être reçus à 18H00 (16H00 GMT) par le président français François Hollande pour discuter de leurs intentions à l'égard d'Alstom. L'industriel allemand a indiqué qu'à la suite de cet entretien, il déciderait dès que possible s'il lance officiellement une offre sur Alstom ou non.


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