La sécurité collective est un concept vide de sens quand cela concerne les pays africains et arabes. On en parle mais cela s'arrête à ce nouveau, c'est-à-dire celui qui consiste à ne pas sortir du cadre des discours à effets d'annonce. Les opinions publiques occidentales sont lasses de dénoncer les cris de guerre de leurs gouvernants. Elles ne sortent plus dans la rue pour affirmer leur opposition. Ce sont désormais des guerres lointaines, depuis l'exemple de la Libye. Les forces occidentales de l'Otan n'avaient enregistré aucun mort dans leurs rangs, car elles ont préféré faire la guerre par le biais des forces autochtones. Les populations occidentales ont oublié depuis longtemps le stress éprouvé sous les bombardements, de nuit plus particulièrement. Quant aux populations locales, elles ne comprennent pas que ces puissances occidentales disent bombarder leurs pays, leurs maisons, pour protéger les populations en place, c'est-à-dire elles-mêmes. Mais, lorsqu'elles découvrent que les nouveaux seigneurs sont pratiquement importés, lorsqu'elles les entendent demander aux puissances occidentales d'intervenir militairement et donc fatalement de tuer des civils innocents, elles comprennent qu'elles seront dirigées par ceux qui conçoivent que leur avenir n'est pas dans leur propre pays. Ce n'est plus leur peuple puisqu'ils appellent eux-mêmes aux interventions militaires étrangères. Quel nouvel ordre interne aux pays arabes que leurs dirigeants voudraient instaurer ? Quel nouvel ordre national interne aux pays arabes que les peuples voudraient bien instaurer ? Quel nouvel ordre national interne aux pays arabes que les Etats occidentaux voudraient bien faire instaurer ? Que veulent les forces étrangères et comment y parviendraient-elles ? Les cas de l'Irak, de la Libye, et peut-être de la Syrie et d'autres pays arabes pour l'avenir sont assez édifiants. Les populations des pays arabes découvrent effrayées qu'elles ne peuvent pas être protégées par leurs gouvernants dans les cas où les Occidentaux veulent les agresser ou les occuper en y mettant le prix. Elles découvrent également qu'elles pourront faire l'objet de bombardements des pays occidentaux qui mettent tous les moyens d'annihiler toute volonté à réagir. Mais, quelle volonté en absence de moyens ? Quelle volonté sous un climat terrible de terreur alors qu'elles ne savent pas ce qu'elles auraient fait au bon Dieu pour mériter un tel déluge de bombes ? Une résolution onusienne pour autoriser des frappes toujours occidentales et renverser le régime syrien ? Ce n'est de toute façon plus le cas. Les puissances occidentales se concentrent verbalement sur le Conseil de sécurité de l'Onu et sur la Russie et la Chine pour faire de la diversion, alors qu'elles arment l'opposition syrienne pour y installer une guerre civile qui provoquera fatalement la chute du régime syrien.
