Printemps arabe ou pas, la revendication populaire (d'une partie des populations) se traduira tôt ou tard par la mise en place d'un réel processus de démocratisation. A contrecœur ou pas, le processus est une fatalité, car n'oublions pas que depuis l'amorce de ce qui est appelé " printemps ", les pouvoirs arabes sont sur les écrans politiques et militaires du monde entier. Une imposition de l'extérieur est plus douloureuse que l'initiative d'une impulsion interne. Il y a de grands risques à ce que les transitions, qui ne sont pas le produit de transactions, soient génératrices de violence. Des réformes sont engagées dans un contexte où les populations ne sont plus inhibées, à l'image de ce qui continue à se passer en Egypte. La mort de l'unilatéralisme dans les pays arabes ? Les régimes arabes qui vont mettre en œuvre des réformes pratiquement de façon unilatérale, réformes politiques et économiques, ne connaîtront pas de période de grâce. Ils mettent leurs populations dans la situation où elles s'inspireront des modèles étrangers, car se donner de nouveaux repères va faire perdre les leurs aux populations. Pratiquement, aussi bien l'administration, le pouvoir politique, les partis politiques toutes catégories confondues, n'ont pas l'habitude de gérer un processus électoral dans une situation de réel pluralisme politique. La corruption prospère quand tout s'achète et se revend y compris les fonctions électives et les consciences. La corruption prospère quand il n'y a pas un champ politique libre et ouvert pour permettre les dénonciations et mettre le doigt sur la plaie. La corruption prospère quand l'absence de l'Etat de droit renforce le sentiment d'impunité. Un libéralisme politique sans libéralisme économique? Un libéralisme économique sans libéralisme politique ? Dans les deux cas, il y a une confrontation par les idées pour ce qui concerne la politique, par une acquisition de parts de marché dans un contexte de concurrence pour ce qui concerne les opérateurs économiques. Les exigences sécuritaires liées à la lutte contre le terrorisme impliquent dans tous les pays une réduction des libertés publiques, soit fatalement une régression de la démocratie. Dans les conditions donc où s'impose l'engagement à lutter contre le terrorisme, la recherche de l'efficacité argumente la restriction des libertés publiques. Le capital triomphe et l'exécutif se renforce, car il va lui falloir mener à la fois la lutte contre le terrorisme et continuer à maintenir le processus de développement. Une grande puissance comme les Etats-Unis a renforcé l'exécutif pour que celui-ci puisse mener la lutte contre le terrorisme et a affaibli les libertés publiques, en conséquence. Ailleurs, la lutte contre le terrorisme a entraîné une baisse d'investissements étrangers, plus particulièrement dans le secteur productif mais une forte augmentation des échanges commerciaux. Par quoi aborder les implications du néo-libéralisme économique sur les évolutions économiques ? Les échanges commerciaux ne sont pas de ceux qui promettent du gain et l'élargissement de l'accès à la prospérité ou partage de la croissance, car, dès le départ, il y a un certain déséquilibre qui est enregistré. Des échanges commerciaux peuvent se réaliser sur le principe selon lequel tous les partenaires sont gagnants, mais en réalité, ce sont les pays fournisseurs qui voient s'améliorer leur développement et non pas les pays dit en développement qui exportent surtout leurs capitaux.