Le champ politique a déjà joué la carte de son destin. Et tout indique qu'il a perdu. Ce n'est pas en position de somnolence qu'il va trouver le deuxième souffle. Il s'avère pour le moment qu'il subit l'indigence des débats entre des indus occupants. Tous les ensembles politiques et apolitiques qui le traversent savent en toute conscience qu'ils devraient s'excuser d'avoir fui leurs responsabilités, celles en particulier d'avoir fortement contribué à son atrophie, pour ne pas dire à son décès. Le champ politique est totalement déstructuré. Il a oublié jusqu'aux raisons pour lesquelles il a été créé et se rend compte que les sillons aux mains des partis et des associations ne le labourent pas profondément. De ce fait, il sait qu'il ne sera pas fécondable et pour longtemps encore. Il ne sera surtout pas fécondable en termes d'émergence d'hommes capables de faire sortir le pays de la crise. Quant à ceux qui ont pu accéder à leur reconnaissance administrative, c'est par les populations qu'ils peuvent accéder à leur reconnaissance politique. Même s'ils ont des autorisations à occuper légalement le champ politique, il n'en demeure pas moins que par rapport aux missions de sortie de crise qui sont les leurs, leurs comportements n'en ont fait que des constructions illicites. Tout comme il en est du champ politique, il y a obligatoirement des partis politiques qui ont déjà joué la carte de leur destin. Ils ne peuvent prospérer dans un champ politique qu'ils ont contribué à affaiblir. Peuvent-ils exister comme d'authentiques partis qui font face à leurs obligations de partis créés pour la prise en charge des préférences des populations et placer leur pays en dehors de toute menace extérieure? Les partis sont condamnés à faire le choix de leur devenir. Pouvons-nous dire que pour le moment ils ont choisi de survivre, les uns par arrimage au pouvoir sans être le pouvoir, et les autres par l'investissement dans des logiques de réactions qui démontrent leur impuissance et leur incapacité (ou plutôt leur impossibilité) à prendre des initiatives aux implications réelles. Pourquoi les actions isolées sont-elles inefficaces et les actions concertées impossibles ?
