Le rôle de l'Ukraine comme pays de transit pour les livraisons de gaz sera réduit à zéro au profit de la Turquie, a affirmé le patron du géant russe Gazprom, Alexeï Miller, alors que la Russie a annoncé lundi abandonner le projet de gazoduc South Stream. Le rôle de l'Ukraine comme pays de transit sera réduit à zéro. Les livraisons de gaz en Europe seront faites via des itinéraires alternatifs, a-t-il révélé lors d'un entretien diffusé sur la chaîne de télévision russe Rossiya 24. Nous avons tout simplement pris une décision finale sur l'établissement d'itinéraires alternatifs de gazoducs, a-t-il expliqué. A la place de l'Ukraine, la Russie mise sur la Turquie, son nouveau partenaire stratégique dans le secteur du gaz, a révélé M. Miller. La Turquie deviendra un grand pays de transit: plus de 50 milliards de centimètres cubes de gaz transiteront via son territoire, a souligné M. Miller, évoquant la construction d'un gazoduc qui partirait de la Turquie et traverserait la Mer noire. Lundi, à Ankara, le président Vladimir Poutine avait annoncé l'abandon par Moscou du projet de gazoduc russo-italien, impliquant sept Etats-membres et qui devait au départ sécuriser les approvisionnements de l'Union européenne. Lancé avant le conflit russo-ukrainien qui oppose Russes et Occidentaux, le projet visait au départ à diversifier les routes du gaz russe, en contournant l'Ukraine par où transite actuellement près de la moitié des livraisons russes à l'UE. Le gazoduc devait relier sur 3 600 kilomètres la Russie à la Bulgarie pour se diriger ensuite vers l'Europe occidentale via la Serbie, la Hongrie et la Slovénie, avec une capacité de 63 milliards de m3 par an.