Une donnée nouvelle. Plutôt une catastrophe nouvelle. C'est la chute sans parachute du prix du baril de pétrole. Une donnée inconnue. Où celle-ci s'arrêtera-t-elle ? On aimerait maintenant entendre le ministre du Commerce pour savoir si l'Algérie dispose d'un plan B en ce qui concerne l'empressement à entrer dans l'économie de marché. Qu'en sera-t-il des zones de libre-échange que le gouvernement avait pour mission d'ouvrir avec nos partenaires. Se dépêcher de courir le risque (plus qu'un risque) d'entrer dans l'OMC en sachant que nous sommes très loin de réunir les conditions du succès ? Disposerons-nous des moyens de rendre nos produits concurrentiels et quels produits le seraient-ils? Y aurait-il le risque que vont s'effondrer rapidement des industries que nous avons mises en place au prix d'un endettement important et donc les risques de faillites des entreprises avec leur inévitable cortège de licenciements et donc fatalement de perturber le front social ? Pourrions-nous au moins sauvegarder notre marché intérieur ? Des zones africaines de libre- échange ? Plutôt une zone africaine de libre-échange des produits importés d'ailleurs et vendus sur le marché intérieur africain et non pas des produits fabriqués en Afrique même. Il n'y aurait ainsi que les pays en développement à ne pas protéger leur marché intérieur. Par rapport aux implications sur notre économie, il ya de quoi pour les entrepreneurs nationaux d'en appeler à la sauvegarde du marché national en mettant celui-ci à l'abri des importations. Supposons que les cours du pétrole fassent une réelle et durable dégringolade. Comment pouvoir continuer à assurer la venue des bateaux ramenant des produits alimentaires et l'essentiel des importations pour faire fonctionner nos entreprises ? Peut-être faudrait-il passer par de telles étapes pour qu'en fin les consciences s'éveillent ? Ne devrions-nous pas accélérer le développement pour qu'à l'horizon ciblé, notre pays puisse avoir les moyens de sa politique ? Et si nous ne disposons pas de moyens de notre politique économique? Deviendrons-nous le Biafra ? Quelles implications réelles sur notre économie et que deviendrions-nous ? Ne serait-ce que les zones de libre-échange, celles-ci nous seraient-elles encore utiles, rentables quand l'Algérie rappelle à chaque fois sa crainte, à savoir que dans de telles zones de libre-échange, les pays ne trichent en commercialisant des produits non fabriqués chez eux, mais portant les étiquettes de fabrication locale. Une zone de libre-échange devrait favoriser la production et non les importations à partir des pays développés, ce qui constituerait une catastrophe. Zone arabe de libre-échange, zone africaine de libre-échange, zone arabo-africano-asiatique de libre-échange (coopération sud-sud), tout est envisageable quand il ne s'agit que de discours prononcés avec fermeté mais suivis d'une grande prudence stratégique. Beaucoup de projets grandioses, et bien sûr, ils resteront à l'état de projets pour ceux dont les premières pierres n'ont pas été posées. Sortie de l'Afrique de la zone des crises multiformes ? La solution a été vite trouvée par feu le guide libyen qui avait annoncé la constitution des futurs Etats-Unis Arabe (USA). Des déclarations politiques à effet d'annonce et imprévision d'évènements économiques ont rythmé notre quotidien. Et bien sûr, était-il dit que dans sa globalité, après l'expression par les pays africains de leur acceptation de se placer dans la perspective de leur constitution en une entité appelée les Etats-Unis d'Afrique, une perspective qui ne serait pas lointaine, l'Afrique (des peuples africains) ne devrait plus connaître la famine, une catastrophe sanitaire et une tendance de ses jeunes à chercher ailleurs, au-delà de la Méditerranée, un emploi au prix même de leur vie. Il était déjà dit que l'ouverture du marché intérieur aux produits à bas prix concurrencerait ainsi les produits fabriqués localement, amènerait la fermeture ou la délocalisation des entreprises locales, ferait augmenter le chômage local. La mondialisation ne tiendra pas compte de la baisse de nos ressources, car portée par une concurrence sans pitié, ne s'embarrassera pas de provoquer la ruine et la fermeture des entreprises difficilement mises en place. Beaucoup reste à faire. Peut-être même que tout reste à faire.