Pour ce qui concerne le " monde " arabe, l'Algérie et l'Egypte ont bien étudié les causes des avènements du chaos dans les pays arabes. Ils ont constaté que les chaos enregistrés dans les pays arabes mettent en évidence l'impossibilité d'une solution arabe à un problème arabe. Alors vient inévitablement la question. Quel avenir pour la Ligue arabe et les objectifs qui avaient été fixés à sa création? Faudrait-il demeurer impuissant ou alors prendre des décisions et lesquelles ? Les pays arabes ne sont pas parvenus à faire de la Ligue arabe l'instrument de leur mise à l'abri des menaces extérieures. Ils ne sont pas parvenus non plus à faire chacun de sa diplomatie l'instrument de sa mise à l'abri. Ils ne sont pas parvenus chacun individuellement à faire de sa politique de défense l'instrument de sa mise à l'abri de la menace extérieure. Nous sommes bien dans une situation où s'avère l'impossibilité pour tout pays arabe de se conférer une autonomie stratégique en matière de défense. Une autonomie stratégique ? Pourrait-elle exister cette autonomie quand il y a une totale dépendance en armement de l'extérieur? Lorsqu'elles organisent un défilé en exposant toutes leurs quincailleries, les armées arabes font de la publicité pour les pays fournisseurs. Peut-être leur aurait-il fallu créer et adopter le concept (arabe) de défense arabe collective pour mettre en place une industrie arabe d'armement, mais cela est loin d'être le cas. Ce n'est en tous cas par l'argent qui manque. Même si existe dans la charte de la ligue une disposition qui rend solidaires militairement et politiquement l'ensemble des pays arabes de tout membre agressé de l'extérieur, elle reste une disposition inapplicable, peut-être pour la raison que pour nombre de pays arabes, leur responsabilité en matière de politique intérieure et de défense est transférée vers celle des grandes puissances. Par contre, les pays du Golfe ont une conception particulière de la notion de sécurité collective. Leurs armées sont disponibles pour porter secours aux régimes royaux lorsque le système politique, c'est-à-dire la royauté, est mis en péril par les revendications politiques des populations. Les armées arabes du Golfe interviennent alors dans les affaires de sécurité intérieure du pays membre menacé par de telles revendications. La Jordanie et le Maroc sont invités à en faire membres partageant alors le monde dit " arabe " en deux. Les royalistes et les républicains. Mais, que peuvent-ils faire à deux ? Alors, l'Algérie et l'Egypte se tournent vers ce qu'ils peuvent faire, à savoir la coopération culturelle, économique et politique.