Intel a rassuré mardi avec un chiffre d'affaires stable au premier trimestre et qui devrait le rester sur l'ensemble de l'année, ses bonnes performances dans les centres de données ou les objets connectés compensant une situation toujours difficile dans les PC. Le fabricant américain de puces informatiques a réussi à augmenter son bénéfice net de 3% à 2 milliards de dollars sur les trois premiers mois de 2015, et son bénéfice par action ressort à 41 cents, soit exactement la prévision des analystes pour qui ce ratio sert de référence. Le chiffre d'affaires pour sa part stagne (+0,1%) à 12,8 milliards de dollars, légèrement en-dessous des 12,9 milliards attendus par les analystes mais conforme aux prévisions abaissées faites par le groupe mi-mars. "Une croissance à deux chiffres des revenus dans les (composants pour) centres de données, les objets connectés et les mémoires a compensé une demande plus faible que prévu pour les PC de bureau destinés aux entreprises", a commenté le directeur général, Brian Krzanich. Il y voit une validation de la stratégie menée depuis son arrivée aux manettes courant 2013, et visant à trouver de nouveaux débouchés pour les produits Intel, à côté du traditionnel marché du PC en crise depuis trois ans.
En attendant Windows 10 Les dernières estimations des cabinets de recherche Gartner et IDC, publiées la semaine dernière, montraient une nouvelle nette baisse des ventes mondiales de PC au premier trimestre, de respectivement 5,2% et 6,7%. Le marché avait pourtant semblé se stabiliser fin 2014, profitant d'un renouvellement du parc d'ordinateurs utilisant encore Windows XP, une ancienne version du système d'exploitation de Microsoft, mais ce coup de pouce n'a pas duré. Les fabricants comptent désormais sur la prochaine version Windows 10, annoncée pour cet été, afin de relancer les ventes. En attendant, ils vont probablement réduire leurs stocks au deuxième trimestre avant de commencer à les reconstruire à l'été, a estimé le directeur financier d'Intel, Stacy Smith. La direction d'Intel a toutefois refroidi tout enthousiasme en disant n'attendre "pas de grosse reprise au deuxième semestre": le groupe table pour l'ensemble du marché sur un déclin du marché d'environ 5%. Au premier trimestre, les ventes de composants Intel pour ordinateurs de bureau ont plongé en volume de 16%. Celles destinées aux ordinateurs portables sont plus encourageantes (+3%), de même que celles pour les tablettes où Intel part toutefois de niveaux nettement plus faibles (+45%). Au final, la division regroupant tous ces produits a vu son chiffre d'affaires chuter de 8% à 7,4 milliards de dollars, malgré un prix moyen par pièce en hausse de 1%. La division de composants pour centres de données, un créneau porteur avec la multiplication des services en ligne dans le "cloud", affiche en revanche des revenus en hausse de 19% à 3,7 milliards de dollars. Autre activité prometteuse, la plus petite branche consacrée aux objets connectés affiche une progression de 11% à 533 millions de dollars. C'est l'un des secteurs sur lesquels Intel mise le plus: il avait entre autres dévoilé le mois dernier un projet de montre connectée en partenariat avec la marque horlogère suisse Tag Heuer et le géant internet Google. Les médias américains ont aussi spéculé ces dernières semaines sur une possible acquisition d'Intel pour accélérer sa croissance, évoquant des discussions avec un autre acteur du secteur, Altera, qui aurait toutefois été interrompues faute d'accord sur un prix. La direction d'Intel n'a pas voulu faire de commentaire mardi. Pour l'ensemble de l'année, Intel dit viser un chiffre d'affaires stable par rapport à 2014 (55,9 milliards de dollars de revenus publiés). Il devrait notamment atteindre 12,7 à 13,7 milliards de dollars sur le deuxième trimestre en cours. Les analystes espéraient jusqu'ici arriver dans le haut de cette fourchette, à 13,5 milliards. Ces annonces étaient plutôt bien accueillies à Wall Street: l'action Intel prenait 3,05% à 32,45 dollars vers 22H00 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture.