Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge mardi sur fond d'incertitudes persistantes autour de la Grèce et après la publication d'un bond du déficit commercial américain en mars. "C'est un marché erratique qui n'a pas envie de prendre des initiatives compte tenu de ce qui se passe en Grèce et avant pas mal de rendez-vous dont l'emploi américain et les élections en Grande-Bretagne", résume Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée. Le dossier grec a alimenté la prudence des investisseurs alors que les négociations semblent difficiles entre le pays et ses créanciers pour s'entendre sur une liste de réformes afin de débloquer le versement de l'aide internationale. De leur côté, les Etats-Unis ont enregistré un bond du déficit commercial en mars, qui s'est inscrit au plus haut en près de six ans et demi, sur fond d'appréciation du dollar. Surtout, le marché a opté pour la "temporisation avant les élections législatives de jeudi en Grande-Bretagne et avant le rapport mensuel de l'emploi américain vendredi", explique Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse. Le marché redoute la période d'incertitude qui pourrait découler des élections britanniques qui s'annoncent serrées. L'emploi américain sera quant à lui scruté afin de savoir s'il confirme les difficultés récentes de la première économie mondiale. L'Eurostoxx a lâché 2,38%. Paris a terminé en baisse de 2,12% à 4974,07 points, clôturant sous 5 000 points pour la première fois depuis le 12 mars, dans un volume d'échanges étoffé de 5,2 milliards d'euros. Orange (-4,66% à 14,21 euros) a fait les frais de prises de bénéfices. BNP Paribas a perdu 3,01% à 55,04 euros, Crédit Agricole 3,01% à 13,55 euros et Société Générale 1,24% à 44,77 euros. Lafarge a limité la casse (-0,21% à 65,84 euros). Carmat a vu son cours suspendu alors qu'un deuxième patient ayant reçu un coeur artificiel est mort samedi à la suite de complications. OL Groupe a chuté (-9,68% à 5,69 euros). Londres a perdu 0,84% (58,37 points) par rapport à vendredi, lundi étant férié, à 6 927,58 points. International Airlines Group (IAG) a chuté de 3,68% à 537 pence en raison du rebond des prix du pétrole. HSBC a perdu 3,16% à 625,90 pence en dépit de la progression de ses bénéfices, les investisseurs s'inquiétant de ses problèmes avec les autorités. Le secteur pétrolier et gazier a pour sa part bénéficié de la progression des cours du baril, avec Royal Dutch Shell (action "A" +1,53% à 2 091,5 pence), BP (+1,36% à 474,95 pence) et BG Group (+0,84% à 1 197 pence). A Francfort, le Dax a lâché 2,51% à 11 327,68 points, perdant 1 000 points depuis ses sommets mi-avril. Le MDax des valeurs moyennes a lâché 2% à 20 129,40 points. Adidas a perdu 2,25% à 73,88 euros malgré un bon premier trimestre, tiré par ses deux marques principales Adidas et Reebok. Infineon a reculé de 2,40% à 10,76 euros et Lufthansa de 2,21% à 12,39 euros. Les automobiles ont sauvé les meubles après l'annonce d'un bond de 6% sur un an des immatriculations en Allemagne en avril. BMW a glissé de 0,23% à 106,50 euros et Volkswagen a cédé 1,02% à 228,50 euros, ce qui le plaçait dans le peloton de tête. Sur le MDax, Metro a reculé de 1,95% à 32,13 euros. Milan a perdu 2,76% à 22 576 points. Rare titre épargné, la banque BMPS a bondi de 4,59% à 0,5805 euro suite à de récents propos du chef du gouvernement relançant l'idée d'une "bad bank" pour l'Italie. Le groupe de services pétroliers Saipem a pris 2,08% à 12,25 euros. Les autres titres ont terminé dans le rouge, notamment des blue chips comme Telecom Italia (-4,41% à 1,04 euro) ou l'assureur UnipolSai (-4,89% à 2,372 euros). Même tendance pour Luxottica (- 4,23% à 57,8 euros) au lendemain de résultats trimestriels présentés comme "excellents". Madrid est repartie à la baisse, perdant 2,74% à 11 115,6 points, la plus forte baisse depuis janvier. Seul l'opérateur de téléphonie Jazztel, en passe d'être racheté par le français Orange, a fini dans le vert (+0,04% à 12,86 euros). La Commission européenne doit encore donner son feu vert à l'opération. Dans le secteur bancaire, Banco Sabadell a lâché 3,90% à 2,29 euros, Banco Santander 3,39% à 6,52 euros et BBVA, qui a annoncé lundi s'être dotée d'un nouveau numéro deux, 2,38% à 8,82 euros. La Bourse suisse a reculé de 0,79% à 9 024,38 points. UBS, la plus grande banque suisse, a enregistré une hausse de 3,78% à 19,77 CHF après l'annonce d'un bénéfice net supérieur aux attentes pour le premier trimestre (+88% à 1,9 milliard de francs suisses, 1,8 milliard d'euros). Transocean, l'opérateur de plateformes pétrolières, qui doit publier des résultats mercredi dans la nuit, a gagné 5,45% à 17,99 francs suisses. Bruxelles a perdu 1,97% à 3 600,20 points. Aucune des valeurs du Bel 20 n'a fini dans le vert. Le chimiste Solvay, qui annoncera ses résultats trimestriels mercredi, a limité les pertes (-0,41% à 134,10 euros). Le brasseur AB InBev, lui aussi à la veille d'annoncer ses résultats du premier trimestre, a reculé plus nettement (-1,60% à 104,80 euros). La plus forte baisse a été enregistrée par le gérant du réseau de transport électrique belge Elia (-4,03% à 38,26 euros). Amsterdam a clôturé en baisse de 1,74% à 482,61 points, la plupart des titres terminant dans le rouge. La baisse la plus importante a été enregistrée l'assureur Aegon (-3,59% à 6,85 euros), suivi par le groupe chimique et pharmaceutique DSM (-3,52% à 50,22 euros). Lisbonne a terminé en forte chute de 2,41% à 6 053,70 points, plombée surtout par la banque BCP qui a dévissé de 5,38% à 8,79 centimes d'euro. La place portugaise a également été pénalisée par le recul du groupe électricien EDP (-3,15% à 3,50 euros) et de l'opérateur de télécommunications NOS (-3,34% à 6,36 euros).
