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Le défi du pouvoir local et l'urgence pour de nouvelles missions
Elections locales
Publié dans Le Maghreb le 27 - 11 - 2007

"Le principal défi du XXIe siècle sera la maîtrise du temps " Jacques ATTALI

Abderrahmane MEBTOUL*
Assisté de Bouteflis ARAF**
3. La gestion efficiente des espaces communaux
Dans le système algérien, les communes ont pour l'essentiel, constitué des entités assistées par un Etat, qui outre ses prérogatives propres, se voulait être, l'unique gestionnaire de l'économie. Les responsables locaux, n'étaient donc de ce fait, que des exécutants des politiques et décisions arrêtées au niveau central, et qui se traduisaient au niveau communal, par la réalisation des actions et programmes arrêtés en séance d'arbitrage par l'organe central de la planification, au titre des plans annuels et des enveloppes budgétaires. C'est ainsi, qu'outre les orientations et directives qu'impliquaient déjà les programmes alloués, les communes furent également sous tutelle étroite des walis, y compris pour les tâches de proximité, ou les charges spécifiques que la loi attribueraient théoriquement, à leurs préoccupations directes.
L'Etat prenait pratiquement en charge, toute la politique sociale, et intervenait très largement par ailleurs, dans la gestion en principe communale, du foncier et de l'urbanisme. Des directives furent ainsi données à une certaine époque aux communes, pour la cession de terrains à bâtir, et toute la politique du logement, fût quasi totalement confiée aux wilayas. Cette situation a eu pour effet, une déresponsabilisation des autorités communales et une atteinte à leur crédit d'administration de proximité au service du citoyen. De même, l'Etat fût directement confronté à la grogne du citoyen, motivée par les besoins de logement, de qualité de vie, d'emploi et autres. Quelles sont les meures de redressement ? Je dresse quelques pistes opérationnelles, la commune devant devenir une entreprise de prestation de service et de création de richesses :
a- Emergence d'une administration communale responsable :
Avec la nouvelle conjoncture économique et politique, il est indispensable et urgent de restituer les rôles et responsabilités des différents niveaux d'administration de notre territoire Parallèlement au nouveau rôle d'animation et de régulation de la vie économique et sociale du pays que se fixe l'Etat, il s'agit, conformément aux principes de la démocratie et de la décentralisation, de redonner à l'administration communale, toutes les prérogatives et les moyens d'action d'une autorité locale, pleinement responsable.
b-Les obligations de l'Etat dans la perspective d'une décentralisation responsable :
Dans le processus de décentralisation, l'Etat moderne doit veiller à accorder aux collectivités locales, toutes les prérogatives et tous les moyens qui leur permettront d'assurer la totale responsabilité de gestion de leurs territoires respectifs, tout en sauvegardant l'unicité des politiques et stratégies nationales qui doivent, dans l'intérêt général, transcender les conjonctures locales. Outre la refonte du statut de l'administration locale, il va sans dire, que les prérogatives nouvelles qui en découleront pour l'autorité communale, ne pourront s'exercer, que si elles sont accompagnées par une réforme des finances locales. Chaque collectivité locale, doit ainsi disposer d'un budget propre et de l'autonomie de son utilisation, afin que le citoyen puisse juger de la capacité de son administration communale, à gérer son territoire de résidence, et à améliorer ses conditions de vie. Dans le même temps, l'Etat doit sauvegarder ses missions fondamentales de garant de tout ce qui constitue les intérêts de la communauté nationale (cohésion et justice sociale, sauvegarde du patrimoine public, égalité des chances pour l'épanouissement de tous les citoyens…) L'autonomie de la gestion communale ne peut s'exercer que dans le respect des politiques et stratégies que met en œuvre l'Etat, tant pour régler et orienter le développement économique et social du pays, que pour aider et organiser le développement équitable et la bonne gestion de toutes les composantes de l'espace national.
c-Les instruments d'aménagement du territoire et la gestion des espaces communaux :
L'anarchie dont témoigne actuellement la croissance et les extensions désordonnées de nos villes, et notamment les plus grandes d'entre elles, ne pourra que s'accentuer, si l'on continue à accepter que les autorités communales demeurent livrées à elles même pour répondre sous la contrainte, à la demande sociale en espace à bâtir. Le siège de la commune est le premier repère pour le citoyen, dans son jugement sur la grandeur de l'Etat républicain. Il est bien évident, que l'état de délabrement de la bâtisse, l'absence d'entretien des espaces ouverts, la tenue des fonctionnaires, le mauvais accueil, comme c'est souvent le cas, ne peuvent que renvoyer à une image négative de la perception de la notion d'Etat.
Dans la pratique quotidienne que se soit pour un extrait de naissance ou tout autre document, le citoyen mal renseigné sur ses droits et livré à lui même dans le labyrinthe de l'administration est ballotté de service en service. Quand ce type d'attitude devient répétitif, cela génère une forme de divorce entre le citoyen et l'Etat et souvent une perte de confiance. Dans ce cas, la réhabilitation de l'autorité et de la crédibilité de l'Etat, prend le sens d'une mutation profonde des centres d'accueil du public. Pour réaliser cet objectif, l'action devra porter sur trois éléments essentiels, que sont : l'homme, les moyens de travail et le cadre d'accueil. Pour ce qui concerne le premier élément, les préposés au guichet d'accueil, doivent être sélectionnés sur la base de critères rigoureux qui font référence à la loyauté, à la disponibilité d'écoute, à la qualité et à la célérité dans l'exécution d'un service. Ces fonctionnaires dont la situation matérielle doit être nécessairement améliorée, devraient se sentir impliqués dans le combat que l'Etat aura à mener contre l'injustice et le peu de considération accordée au service public.
Il y a donc nécessité d'une formation spécifique de ce personnel qui doit apprendre à écouter, à communiquer, à convaincre, à considérer autrui avec courtoisie. Le deuxième aspect a trait aux conditions de travail des fonctionnaires de la commune, à la pénibilité du travail manuel, à son caractère routinier, à la lassitude qui prend forme au fil de l'exercice de cette fonction et à la pression du public au niveau des guichets qui fait perdre aux fonctionnaires le sens des relations humaines. Dans ce cas, l'informatisation des services et l'amélioration du confort prennent l'allure d'une action prioritaire dont la finalité sera, l'émergence d'un cadre convivial d'accueil propice à la sérénité dans les relations humaines. Le troisième point relève du souci de transmission d'une image positive d'un Etat, rigoureux dans la gestion de la chose publique, respectueux de sa population et soucieux de mieux la servir. Cette image doit trouver sa traduction dans l'état des lieux, le traitement des espaces extérieurs, la propreté des services, le service d'accueil et l'orientation du public, la tenue du personnel et dans tous les éléments qui permettent au citoyen de mesurer le degré de considération qu'on lui accorde. Cette politique prend le caractère d'un investissement pour la réalisation d'un cadre convivial, qui facilite le rapprochement de l'Etat et du citoyen et les prédispose à engager ensemble des actions " partenariales " de nature multiforme, dont la finalité serait, une meilleure cohésion sociale. En résumé de l'objectif central est la satisfaction, la demande sociale en forte croissance. Il faut tout d'abord considérer que les effets négatifs du pilotage à vue qui a caractérisé la gestion de nos communes, ont été largement compensés par le recours massif aux concours définitifs que l'Etat octroyait au titre des plans communaux définitifs (PCD). Dès lors que ce soutien s'est amoindri, il ne pouvait y avoir qu'émergence des problèmes latents et même si l'Etat n'est plus en mesure de satisfaire totalement les besoins exprimés, la revendication consiste en une meilleure justice dans la répartition des moyens dans l'équité du bien être social.
Or comment peut-on être juste et équitable quand notre connaissance du milieu sur lequel nous voulons agir n'est qu'intuitive et forcément subjective ? Agir juste, c'est chercher à comprendre : -ce qui motive l'angoisse et le désarroi de la jeunesse ;-ce que vivent les gens dans leur quotidien quand ils prennent le transport public ou quand ils vont chercher de l'eau, ramasser du bois pour se chauffer en milieu rural ;-Les appréhensions des parents quand ils envoient leurs enfants à l'école, souvent éloignée de leurs domiciles en zones rurales et particulièrement de montagne, steppique ou saharienne ; -le quotidien des personnes âgées, des handicapés et tous ceux qui sombrent progressivement dans un état de détresse.
L'inventaire non exhaustif de la morosité du quotidien du citoyen, donne toute sa signification stratégique à la connaissance scientifique du milieu social sur lequel on a décidé d'agir, avec loyauté, abnégation et justice, pour tendre vers l'idéal de cohésion sociale. Pour ce faire, il faut d'abord avoir l'humilité nécessaire pour reconnaître nos limites dans ce domaine et considérer que la "radioscopie sociale " est le premier élément d'une action pérenne qui tend vers cet objectif. C'est pourquoi l'élu devra inscrire sa nouvelle démarche dans une rupture totale par rapport à l'empirisme qui ne peut conduire qu'à l'injustice et par conséquent à la contestation. Il faut pour cela donner la primauté aux études de cas et aux enquêtes pour établir une véritable " cartographie sociale " qui devra faire ressortir la spécificité dans la nature des problèmes de chaque quartier en milieu urbain et de chaque agglomération ou centre de vie, en milieu rural. C'est ainsi que l'on saura, comment se distribuent géographiquement la demande de l'emploi, la pauvreté, la précarité des conditions de vie, les populations à risques etc... et que l'on pourra disposer de connaissance et données pour la mise en œuvre des stratégies adéquates. Cependant, l'ensemble des actions citées précédemment implique que l'on définisse premièrement clairement le rôle de l'Etat dans ses nouvelles missions stratégiques en tant que régulateur en économie de marché concurrentielle ; deuxièmement les missions des collectivités locales part la création de pôles régionaux qui ne sauraient se limiter aux grandes zones industrielles telles que préconisées par le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements dans sa stratégie industrielle ; et en dernier lieu leur articulation(2) .Comment vouloir responsabiliser les élus locaux alors que ce sont les administratifs les premiers gestionnaires ( les walis, les APW étant des chambres d'enregistrement ) ; qu'existe un manque de cohérence , de visibilité et de bonne gouvernance au niveau central qui se répercute sur la gestion désastreuse de la gestion locale. Car si la loi de finances 2008 a décidé de ramener la dette publique interne estimée à environ 1 800 milliards de dinars fin 2006 à 1 200 fin 2007, d'éponger 150 milliards de dinars des dettes des communes, , à l'instar de l'assainissement des entreprises publiques qui ont nécessité plus de 40 milliards de dollars entre 1991/2007, si l'on ne s'attaque pas à la cause du mal , l'on reviendra à la case départ dans quelques années. Cela pose fondamentalement la problématique de la bonne gouvernance et par là, concernant notre problématique de la refonte de l'Etat et par là, la restructuration du système partisan ainsi que la société civile comme puissant réseau de mobilisation.
*Expert International
**universitaire, cadre financier


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