Les prix du pétrole évoluaient à la baisse hier en cours d'échanges européens, dans un marché qui tentait de se stabiliser mais restait prudent avant les chiffres mensuels de l'emploi américain. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 50,41 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 27 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 36 cents à 46,39 dollars. Après plusieurs jours de volatilité extrême sur les marchés, les prix du pétrole semblent s'être calmés, notaient les analystes de Commerzbank. Mais les cours demeurent sous la pression d'une offre surabondante alors que l'Arabie saoudite, qui a de nouveau baissé ses prix à l'exportation vers le marché asiatique notamment, poursuit sa stratégie de protection de ses parts de marchés. A cause à la politique d'augmentation de la production poursuivie par l'Arabie saoudite et les records de production de l'Irak, le marché est sur-approvisionné. En plus, il y a la perspective du retour du pétrole iranien, expliquait-on chez Commerzbank. Par ailleurs, l'attention des investisseurs se portera sur les chiffres officiels de l'emploi américain pour le mois d'août attendus ce vendredi, selon plusieurs analystes, car elle pourrait offrir aux investisseurs quelques indices sur le calendrier d'une éventuelle hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed). Si les cambistes attendent ce moment avec impatience car une hausse des taux de la Fed rendrait le billet vert plus rémunérateur donc plus attractif, le renchérissement possible du dollar n'est pas bien accueilli sur les marchés pétroliers. En effet, un resserrement de la politique monétaire américaine aurait pour effet de renforcer le billet vert. Or, l'or noir est libellé en dollars et deviendrait ainsi plus cher pour les acheteurs munis d'autres devises, ce qui pèserait sur la demande, dans un contexte marqué par un excès d'offre. Un chômage américain plus bas serait certes positif pour le dollar, mais il soutiendrait également la demande d'essence aux Etats-Unis, le premier consommateur de pétrole au monde, tempérait toutefois Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix. L'expert soulignait que s'il y avait bien une surabondance de brut dans le bassin atlantique, ce n'était pas le cas pour l'essence. Il faut garder cela à l'esprit lorsque nous allons lire les chiffres de l'emploi américain, notait-il.
Baisse en Asie dans l'attente de l'emploi américain Les cours du pétrole baissaient hier en Asie dans un marché prudent en attendant les données sur l'emploi aux Etats-Unis, qui sont susceptibles de donner une indication sur le calendrier d'une remontée des taux d'intérêt américains. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre perdait 17 cents à 46,58 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, la référence européenne du brut, également pour livraison en octobre, cédait 16 cents, à 50,52 dollars le baril. L'administration américaine va révéler vendredi les chiffres du chômage pour août aux Etats-unis, dernier rapport sur l'emploi publié à peine deux semaines avant une réunion cruciale de la Réserve fédérale. L'emploi est un indicateur majeur de la solidité de la croissance américaine. Avant que les incertitudes sur la Chine ne secouent les marchés, les analystes s'attendaient à un possible relèvement des taux dès septembre. Ceux-ci sont maintenus proches de zéro depuis la crise financière il y a sept ans. La Réserve fédérale va regarder les chiffres de l'emploi de près pour jauger de la force de l'économie, en particulier l'emploi non agricole, a dit Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures à Singapour. Si l'emploi non agricole est plus faible qu'attendu, le relèvement pourrait plutôt intervenir en décembre, a-t-il ajouté. Le resserrement de la politique monétaire américaine aurait pour conséquence une hausse du billet vert. Or, l'or noir est libellé en dollars et deviendrait ainsi plus cher pour les acheteurs munis d'autres devises, ce qui plomberait encore la demande, dans un contexte marqué par l'excès d'offre. Jeudi à la clôture, le WTI a gagné 50 cents à 46,75 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), au terme d'une séance en dents de scie. A Londres, le Brent a progressé juste de 18 cents, à 50,68 dollars, sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Par ailleurs, les cours du pétrole ont encore un peu progressé jeudi à New York, les investisseurs semblant hésiter à les stabiliser, partagés entre les fondamentaux du marché toujours défavorables et le retour de l'optimisme sur les marchés d'actions. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre a gagné 50 cents à 46,75 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), au terme d'une séance en dents de scie. Il ne semble pas qu'il y ait de vraie raison qui pousse le marché à la hausse, a noté Gene McGillian, chez Tradition Energy, mais peut-être que certains s'attendent à voir la production américaine (de brut) se prolonger. Le marché gardait en tête les chiffres hebdomadaires publiés mercredi par le ministère américain de l'Energie, qui ont montré d'une part que les stocks de brut aux Etats-Unis avaient augmenté plus que prévu, et d'autre part que la production nationale avait nettement reflué, à hauteur de 119.000 barils, pour revenir à son niveau de janvier. Pour Tim Evans, chez Citi, les marchés du pétrole épousent le mouvement des marchés boursiers, ravis de voir le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi confirmer qu'il est prêt à faire tout son possible pour soutenir l'économie. Les investisseurs sont plus satisfaits de l'idée d'une poursuite des mesures de relance qu'ils ne sont inquiets de la mauvaise demande, a souligné M. Evans, ne croyant cependant guère à ce que le rebond puisse durer longtemps. Les prix peuvent traverser des rebonds à court terme - après tout même les dindes réussissent à s'envoler si le vent souffle assez fort - mais nous continuons à considérer que le marché souffre d'une surabondance de l'offre, d'autant que le production iranienne va aggraver les surplus, a-t-il conclu. Le Congrès américain devrait approuver ce mois-ci l'accord sur le nucléaire iranien, ouvrant la voie à la levée des sanctions visant la République islamique et donc à un afflux de brut iranien. Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque, estimait pour sa part que le léger rebond était plus simplement lié à des mouvements techniques et achats à bon compte, dans un marché fondamentalement baissier. Le risque de déflation, qui est de nouveau évoqué en zone euro, constitue un énième facteur baissier pour le marché puisqu'il va peser sur la demande mondiale, soulignait-il.