Dès août 2012, rappelle-ton, le ministère de l'Intérieur et des Collectivit és locales et celui du Commerce avaient entamé une large opération de suppression des marchés informels qui génèrent des pertes financi ères considérables à l'Etat en raison de l'évasion fiscale induite. Et justement dans le but d'atténuer ce phénomène qui n'a cessé de prendre de l'ampleur, le ministère du Commerce a lancé des programmes pour la réalisation de huit march és de gros de fruits et légumes, de 291 marchés couverts et de 768 march és de proximité et autres infrastructures. En même temps, l'Etat a mis en place un ensemble de mesures et de dispositifs visant à inciter les opérateurs informels à s'insérer dans la sphère légale. C'est ainsi que grâce à l'ouverture de 594 marchés de proximité à travers le pays, 945 marchés informels ont été éradiqués à fin septembre dernier, et 20.000 commerçants informels sur les 45.000 existants (43%) ont été intégrés dans le circuit formel, a indiqué le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb lors d'une session plénière du Conseil de la Nation. Ainsi donc 69% des 1.368 march és illicites recensés ont été éradiqués et ce, grâce à l'ouverture, jusqu'à septembre 2015, de 594 marchés de proximité à travers le pays sur les 767 marchés programm és, auxquels s'ajouteront 291 marchés couverts en cours de réalisation, a précisé le ministre. Se projetant sur l'année prochaine, le ministre indique que la réalisation de 10 marchés de gros, dont trois (3) devraient être réceptionnés en 2016, permettra également une meilleure régulation du commerce. Mais le budget de certaines communes est insuffisant pour arriver à un tel objectif. Et c'est là que le ministre indique qu'afin de concrétiser ces projets, les enveloppes budgétaires y afférentes ont été réévaluées récemment et endossées aux wilayas. De plus et toujours dans la perspective d'éradiquer totalement les marchés informels, il y a la réalisation de supermarchés et d'hypermarchés, dont on attend les textes réglementaires pour leur gestion. D'autre part M. Belaïb a souligné qu'il refusait de "criminaliser le commerce et les importateurs" car, estime t-il, c'est grâce à ces derniers, qu'il a été mis fin aux ruptures d'approvisionnement qui touchaient, auparavant, même les produits voire, ceux de base. Reconnaissant parfaitement que le phénomène de surfacturation existe bel et bien et qu'il prend de l'ampleur, le ministre a saisi l'occasion pour apporter des clarifications sur ses propos tenus récemment, lors d'une émission radiophonique, sur cette question, en faisant remarquer que sa déclaration a été "mal comprise" par les médias. "J'ai déclaré que les surfacturations représentaient 30% du montant de factures d'importations, mais je ne faisais, en aucun cas, référence au montant global des importations. Mes propos n'ont pas été compris. Comment puis-je dire cela sachant, et tout le monde le sait d'ailleurs, que 50% des importations sont effectuées par des entreprises publiques", a-t-il relevé. Concernant le contrôle de la qualit é des marchandises, le ministre a annoncé que "Durant le premier semestre de l'année en cours, nous avons bloqué 30.000 tonnes de marchandises import ées, non pas sur la base d'analyses de laboratoires spécialisés, mais sur un simple contrôle visuel". Et dans ce même contexte le ministre saisi également l'occasion pour déclarer : "J'ai dit et je redis: il faut sortir du Crédoc pour permettre aux importateurs de récupérer leur argent en cas où ils se font arnaquer par leurs fournisseurs en achetant des produits contrefaits ou non conformes", a-t-il préconisé. Il est important de rappeler que le Crédoc a été adopté en 2010 comme l'unique mode de paiement des importations, en remplacement de la remise documentaire. Et c'est ce qui permet au fournisseur d'être payé sans avoir à attendre que sa marchandise arrive à destination. Seulement, cette situation empêche les importateurs de récupérer leur argent en cas d'arnaque, a conclu le ministre. Enfin, il est utile de noter qu'il n'est pas possible d'éradiquer complètement le secteur informel. Mais, l'Etat poursuit sa campagne pour l'atténuer au maximum. Là, il est très important également de rappeler, enfin, que le secteur de l'informel en Algérie représente environ 40% du Produit national brut (PNB).