Le troisième sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) a ouvert ses travaux avant-hier à Téhéran, en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui se trouve, depuis dimanche, dans la capitale iranienne pour représenter le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à cette rencontre. Dans son allocution prononcée au 3ème sommet du FPEG, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a réit éré l'approche de l'Algérie qui prône le consensus entre les pays producteurs de pétrole face à la tourmente du marché du brut. "Les acteurs majeurs du marché pétrolier doivent assurément parvenir à s'entendre sur des niveaux de production à même de permettre un redressement durable des prix (du pétrole)", a déclaré M. Sellal. Les participants au 3ème sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) dont les travaux se poursuivaient lundi à Téhéran, ont souligné l'importance de renforcer le dialogue, la coopération, le partenariat et l'échange d'expériences entre les pays membres pour faire face aux défis du marché gazier mondial. Les travaux de ce sommet se déroulent sous la présidence de Hassan Rohani, président de l'Iran, qui a appelé dans son discours d'ouverture à une plus grande coordination dans les politiques énergétiques des pays membres du Forum en vue d'assurer un développement durable et d'apporter les réponses adéquates aux enjeux climatiques. Le président Rohani a souligné à cette occasion l'importance de la solidarité entre tous les pays producteurs pour un meilleur accès des peuples à l'énergie tout en uvrant à la pré- servation de l'environnement". Il a rappelé à cet effet les avantages du gaz comme combustible propre par rapport à d'autres sources d'énergie comme le charbon et le nucléaire. De son côté, le président russe, Vladimir Poutine a estimé que les pays consommateurs devront désormais partager les risques d'investissement liés aux dépenses avec les producteurs. Il a souligné dans ce sens que la stabilité du marché gazier passe par le renforcement des contrats à long terme alors que la demande de ce combustible propre est appelée a augmenter de plus de 30% à l'horizon 2040. Le président russe a insisté sur la coopération entre les pays producteurs de gaz souhaitant voir la déclaration finale du sommet "donner un élan à la coopération entre les pays membres". Evoquant les projets futurs des compagnies russes, M. Poutine a affirmé que son pays pourrait mettre en uvre tous les plans d'exportation du gaz, ajoutant que la Russie compte approvisionner l'Asie de 128 milliard m3 de gaz par an durant les années à venir. Pour leur part, le président du Venezuela, Nicolas Maduro, du nigérian Muhammadu Buhari et de la Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema Mbasogo ont souligné l'importance de la solidarité entre les pays exportateurs du gaz à travers l'échange d'expériences dans le domaine de l'industrie gazière et de la souveraineté totale de ces pays sur leurs ressources naturelles et énergétiques. De son côté, le président Turkmène Gurbanguly Berdimuhamedow a insisté sur la nécessité de fixer un prix raisonnable a même de garantir la pérennité des investissements et de contribuer au financement des politiques de développement des pays producteurs précisant que les contrats à long terme sont la meilleure formule pour réaliser cet objectif. Sellal réitère à Téhéran la démarche consensuelle de l'Algérie face à la crise pétrolière Représentant le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à cette rencontre au sommet, le Premier ministre a avisé qu'un marché pétrolier non régulé "est condamné à des fluctuations extrêmes et dommageables des prix". Décrivant la chaîne des répercussions de ces fluctuations, il a prévenu qu'elles engendrent "une instabilité qui ne sert ni les intérêts des producteurs, ni ceux des consommateurs ni encore ceux de l'industrie pétrolière dans son ensemble". Pire encore, cette dégringolade des prix de pétrole, a poursuivi M. Sellal, "s'est répercutée négativement sur les prix du gaz qui ont atteint, aujourd'hui, des niveaux très bas, et cette situation nous interpelle". Cet appel au dialogue réaffirmé par M. Sellal lors de ce sommet, qui regroupe des pays gaziers figurant également parmi les producteurs de pétrole OPEP et hors-OPEP, entre dans le cadre de la démarche initiée par le Chef de l'Etat dès le début de l'année en cours, pour renforcer le dialogue et la concertation entre l'ensemble des pays pétroliers. Le Chef de l'Etat avait alors dépêché des émissaires dans des pays producteurs de pétrole dans cette démarche à la recherche d'un consensus. Ces messages avaient été transmis à l'Arabie Saoudite, Russie, Oman, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Mexique, Colombie ainsi qu'aux pays membres de l'Association des producteurs de pétrole africains (APPA) qui sont le Nigeria, le Gabon, l'Angola, le Congo et la Guinée- équatoriale. Confrontés à la dégringolade des prix de pétrole à l'instar des autres pays exportateurs, l'Algérie et le Venezuela s'étaient concertés, à la faveur de la visite, en janvier dernier à Alger, du président vénézuélien, Nicolas Maduro, afin de trouver un consensus au sein des pays OPEP et non-OPEP pour un redressement des cours du brut. La visite effectuée, il y a quelques mois à Alger, par le ministre norvégien des Affaires étrangères, Borge Brende, dont le pays est parmi les plus gros pays producteurs de pétrole en se classant 14ème producteur mondial de brut et 7ème exportateur mondial, avait, aussi, été l'occasion de voir les possibilités de renforcer la cohé- sion entre les pays exportateurs en vue de trouver une solution commune à la situation délicate traversée par le marché pétrolier.