Des bailleurs de fonds internationaux ont donné leur accord de principe pour la création d'une banque de vaccins destinés au bétail de la région de l'Afrique du Nord, ont fait savoir, mardi à Alger, des membres du Comité permanent conjoint du réseau méditerranéen de santé animale. Lors de leur réunion tenue en présence du ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, les représentants de ce réseau, formé de 15 pays et co-présidé par l'Algérie et la Grèce, ont souhaité l'accélération de la mise en place de cette banque de vaccins dont la mission sera d'en approvisionner rapidement les pays nord-africains où d'importants foyers d'épidémie animale sont souvent détectés. Selon le représentant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l'Afrique du Nord et secrétaire général du réseau méditerranéen pour la même région, M. Rachid Bouguedour, l'idée de créer cette banque de vaccins remonte à l'année 2014 suite à l'épidémie de fièvre aphteuse qu'ont connue certaines régions en Algérie. La Commission européenne ainsi que des pays comme la France, l'Italie et l'Espagne se sont proposés de financer ce projet, mais à condition que les pays nord-africains y participent également financièrement, a-t-il déclaré à la presse en marge de cette rencontre. Quant à la date de création de cette banque, dont le siège sera à Tunis, elle reste tributaire de l'état d'avancement de pourparlers avec les bailleurs de fonds, a-t-il expliqué. En mettant en exergue l'importance du rôle de ce futur organisme dans la rapidité de livraison des vaccins, M. Bouguedour a rappelé, à ce propos, que lors de l'épidémie de fièvre aphteuse de 2014, l'Algérie n'avait pu obtenir les vaccins dont elle avait besoin que deux mois après le déclenchement des premiers foyers de cette maladie, et ce, en dépit de la disponibilité des financements. Intervenant lors de cette réunion, M. Ferroukhi a indiqué que le projet de banque de vaccins était particulièrement important dans la mesure où avec la propagation rapide des épizooties, l'approvisionnement en vaccins sur les marchés internationaux dans de tels cas n'est certainement pas la meilleure solution. Par ailleurs, il a appelé à une meilleure coopération entre les pays maghrébins, notamment en matière d'échange d'informations dans ce domaine précis. L'autre sujet longuement abordé par les animateurs de cette rencontre a été la maladie infectieuse de la rage. Sur ce point, ils ont fait part de la mise en place, en 2016, d'une vaste campagne de vaccination contre cette maladie touchant l'ensemble des pays d'Afrique du Nord. En Algérie, les services vétérinaires injectent gratuitement un million de doses de vaccins antirabiques chaque année, rappelle-t-on. Il a été, toutefois, signalé, lors de cette réunion, que la lutte contre la rage ne relevait pas seulement des services vétérinaires mais aussi et surtout des collectivités locales censées combattre le phénomène des chiens errants, vecteurs de cette maladie. La Libye, maillon faible du Maghreb dans les maladies animales Si M. Bouguedour a relevé que les services vétérinaires des pays d'Afrique du Nord étaient "bien notés" à l'échelle internationale, il a observé, néanmoins, que l'instabilité de la situation en Libye était à l'origine de la propagation de certaines maladies animales vers les pays voisins. "L'épidémie de la fièvre aphteuse qui a touché l'Algérie en 2014 ainsi que celle qui a frappé récemment la Tunisie avaient pour origine la Libye. Nous apprenons aussi l'apparition récente d'autres pathologies en Libye dont la grippe aviaire", a-t-il avisé. Afin de faire face à cette menace, des actions ont été prises à travers des prélèvement envoyés régulièrement de Libye et de la tenue de sessions de formation au profit des professionnels libyens, a souligné le même responsable. Le réseau méditerranéen de santé animale, créé en 2009 et regroupant des pays des deux rives de la Méditerranée en plus de la Jordanie, est chargé de faciliter la coordination et l'échange d'informations entre les pays membres en matière de lutte contre les épizooties.