Dans cette arène politique au combat violent par le verbe et les intrigues, la société algérienne n'a aucune valeur face aux intérêts des marchands politiciens et autres… Un combat qui dure et son caractère destructeur, par à-coups, s'amplifie. Combat avec témoins, il se livre dans des marais pestilentiels dans le but de projeter ses éclats de fitna dans la société algérienne. L'Algérie est aux yeux de certains un réservoir inépuisable de manœuvres de déstabilisation et de rancunes. C'est en effet à cela que peut se réduire l'effroyable hécatombe de cette arène politique. Et pourtant, l'inévitable question à laquelle elle se trouve confrontée subsiste : à qui profite-t-elle ? La réponse, elle non plus, n'a guère varié. Alors pourquoi ce mauvais combat dure-t-il, en dépit d'une certaine stérilité ? Stérilité qu'illustrent bien les marais pestilentiels du moment, où les protagonistes n'ont pas fait bouger d'un pouce leurs illusions. Mais qui peut ignorer que la continuité de cette situation extrêmement dangereuse pour l'avenir du pays ne saurait profiter qu'à de nombreux intérêts politiques, qui se sont en effet ligués pour la faire durer ou, du moins, pour ne rien faire qui puisse véritablement l'arrêter. Dans ce contexte de forts bouillonnements politiques, fidèle à lui-même et à ses principes, le président du MPA, Amara Benyounes, lors du meeting populaire qu'il a présidé à Aïn El-Hammam (Tizi-Ouzou), s'est attaqué de front aux porteurs du système du parti unique post-indépendance et aux promoteurs de l'intégrisme qui en a découlé. Evoquant les nouveaux dangers qui planent sur le pays, Benyounes met en garde tout le monde. "On ne veut ni du système du parti unique ni un retour aux années sanglantes des intégristes. Rappelant que le terrorisme a été vaincu militairement, il ajoute qu'il n'est plus question que l'Algérie replonge dans l'horreur des années 90. A la lecture de l'intervention de M. Benyounes devant l'assistance à Aïn El-Hammam, on sent qu'il a fait passer de très nombreux messages qui visent à préserver et à renforcer la démocratie, source de stabilité, de cohésion et de développement économique et social du pays, notamment lorsqu'il déclare : " J'ai bien été le premier homme politique à soutenir le président Bouteflika pour la stabilité du pays, mais que le discours et les choses soient clairs : la stabilité ne veut pas dire le retour au parti unique, ni aux années du FIS. Oui, nous sommes pour un front intérieur, mais la seule opinion qui peut immuniser l'Algérie c'est la démocratie. Il n'y a pas d'autres alternatives ou d'autres solutions que la démocratie. Le parti unique ne peut être une solution et encore moins les intégristes ". Dans cet esprit totalement républicain, Amara Benyounes estime qu'en tout état de cause et en raison de la mauvaise conjoncture régionale et internationale, il y a lieu de faire dans la vigilance pour épargner au pays tout imprévu, lançant un appel : "Les démocrates qu'ils soient dans les institutions, dans l'opposition ou dans la société civile, doivent s'unir et continuer le combat pour une Algérie libre, démocratique et républicaine, comme l'ont exactement rêvé les martyrs qui sont morts pour ce pays".